Grand Prix d'Italie - L'équité chez McLaren entre Oscar Piastri et lando Norris : de l'obsession à l'impossible quête

Chez McLaren, Zak Brown voulait faire de l'équité le fil conducteur du duel au sommet entre ses pilotes, Oscar Piastri et Lando Norris ; n°1 et 2 mondiaux séparés par 34 points depuis Zandvoort à cause d'une casse mécanique. Ce déséquilibre consommé, McLaren ne peut plus offrir les mêmes chances à ses pilotes. Mais Norris n'a pas l'intention de changer.

"Piastri a plus l'approche d'un champion du monde que Norris"

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McLaren mettait un point d'honneur à accompagner Oscar Piastri et Lando Norris dans leur quête du titre mondial, idéalement jusqu'au dernier Grand Prix, en toute équité technique et neutralité managériale. Sur l'autel des "papaya rules", l'écurie de Woking en avait fait un leitmotiv, le marqueur de la gestion pragmatique d'un Zak Brown érigé en patron d'une autre époque. Celle des Toto Wolff et Chris Horner, "patrons alpha" adeptes ces dernières années - par nature ou par défaut - du pilote élu. Au risque de triompher sans gloire.
"Nous avons notre façon de penser, et nous nous y tenons", avait répété le boss à The Race, avant la trêve estivale. Tout en admettant qu'avoir deux voitures conduit inévitablement "à ne pas toujours bien faire les choses."
"Andrea (Stella, le directeur d'équipe), Zak, ils se sont excusés, parce apparemment c'est à eux de s'excuser, mais ce n'est pas de sa faute ou de celle de Zak, a dédramatisé Norris, auprès d'ESPN. Si je perds le titre, je devrais encaisser, garder la tête haute et essayer encore l'année prochaine."
L'abandon de Lando Norris, dimanche dernier à Zandvoort, sur une banale défaillance hydraulique, a pris à revers la maison orange et ruiné son ambition de créer un moment d'histoire en offrant au monde un remake du plus beau des duels qu'elle ait mis en scène, entre Niki Lauda à Alain Prost en 1984, dans un modèle de loyauté et d'élégance.
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Duel Norris - Piastri : comment McLaren a posé des garde-fous

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Piastri "bon dans à peu près toutes les situations"

Trente-quatre points séparent à présent le leader australien du championnat du monde de son premier poursuivant et néanmoins collègue de travail. Un déséquilibre collatéral, un fossé désormais difficile à combler sans qu'un coup du sort ne s'abatte sur la MCL n°81. Seulement stoppée une fois par un caprice mécanique, à Sakhir en 2023, lors du tout premier Grand Prix de pilote de Melbourne.
Malgré ses précautions maladives, McLaren a donc fabriqué une injustice peut-être irréparable, que seule ces dernières saisons Mercedes avait surmontée - involontairement - vis-à-vis de Lewis Hamilton et Nico Rosberg. En 2015, l'Anglais s'était envolé au classement suite à la casse du moteur de l'Allemand, à Monza. En 2016, l'exact inverse s'était produit à Sepang.
Logiquement, McLaren va donc se garder de changer d'approche dans le but de corriger son "erreur". Surtout à l'endroit de deux pilotes dont elle est jalouse de l'entente, et garante d'une collaboration qui s'étend contractuellement jusqu'en 2027 pour Norris et 2028 pour Piastri. "Le problème de favoriser un pilote, c'est que l'autre pourrait partir", rappelle à ce propos Zak Brown, en référence au clash Alonso - Hamilton de 2007.
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"Tu n'as pas besoin d'être un con"

Charge donc à Norris d'y retourner, et dès ce week-end à Monza, dans un but unique. "La seule chose que je peux faire est de gagner toutes les courses", clame-t-il. Avant de concéder que "ça va être difficile." Des victoires dans les neuf courses et trois sprints encore au programme de 2025 lui donneraient automatiquement le titre. Mais au-delà de ce scénario parfait permettant de récupérer 65 points, il faut plutôt voir les 249 points encore à distribuer, en vertu d'impondérables par définition impossibles à prévoir. Comme une faiblesse de son coéquipier ? "Il est solide, rapide dans chaque situation, c'est donc dur de revenir sur quelqu'un qui est bon dans à peu près toutes les situations", admet-il…
Mais n'ayez pas peur : tout cela se fera dans l'esprit de la course cher à McLaren. À l'aune des plates excuses présentées par le natif de Bristol à son équipe après son abandon sur accrochage avec son partenaire, à Montréal. "J'admire les traits de personnalité et la mentalité de pilotes comme Max, qui ont vraiment cette attitude du genre 'Vas te faire foutre' !, a-t-il confié dans une interview diffusée sur Viaplay, le week-end dernier. Je pense que ce dont je serai le plus fier, c'est d'y arriver à ma façon. Établir non pas une nouvelle norme mais une nouvelle façon de dire : 'Tu n'as pas besoin d'être un con, tu n'as pas besoin d'avoir ce genre d'attitude.'"
C'est tout à son honneur, Lando Norris ne tombera pas dans une forme de radicalité qui n'a jamais été dans ses principes. Il ne cherchera pas à couper le garage en deux comme tant d'autres l'ont fait. Quitte à s'attirer de nouvelles critiques sur son manque d'agressivité au combat. Au risque de terminer encore cette année deuxième du championnat du monde.
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