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Grand Prix de Bahreïn : Hamilton rêvait de l'acte II de son duel avec Verstappen mais Leclerc a pris sa place

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 19/03/2022 à 13:16 GMT+1

GRAND PRIX DE BAHREÏN - La séance de qualif doit déterminer la première grille de départ de la saison, à 16h, et il ne faut pas s'attendre à voir Lewis Hamilton jouer la pole. L'Anglais s'est visiblement fait éjecter du nouveau duel qui devait l'opposer à Max Verstappen (Red Bull) cette saison. Vendredi, Charles Leclerc (Ferrari) a pris sa place de challenger du champion du monde. Pour de bon ?

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Lewis Hamilton ne se lassait pas de cette Formule 1 qui tournait en rond… Lewis contre Nico, Lewis contre Sebastian, Lewis contre… personne, Lewis contre Max… Depuis 2014, le Britannique squattait l'affiche de la saison et il pensait que ça allait recommencer une nouvelle fois… Manifestement, la glorieuse incertitude du sport a décidé de s'en mêler.
Mais point d'erreur de l'Histoire pour le dévoyer de sa trajectoire dorée comme à Abou Dhabi l'an dernier. Mercedes a juste mal négocié le virage des nouvelles monoplaces à effet de sol, et ça s'est encore terriblement vu vendredi à Sakhir. Comme lors de ses premiers tours à Montmelo, la W13 est prise de "marsouinage" compulsif, un mouvement de caisse alternant plongée et cabrage à haute cadence rendant la vie de ses pilotes insupportable. Pour faire simple, le Britannique et son coéquipier George Russell se retrouvent comme assis sur un marteau piqueur dès que l'infernal phénomène se déclenche en ligne droite, et s'accentue sur les bosses.
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Ce vendredi 18 mars, Lewis Hamilton "fêtait" les 15 ans de son premier départ en Formule 1, au volant d'une McLaren, à Melbourne. Depuis, il avait toujours été dans le coup au démarrage d'une campagne mondiale, sauf en 2009. Catastrophique 15e en Q1, le champion du monde en titre avait arraché la quatrième place en course, avant sa disqualification. "La voiture est incroyablement difficile à piloter, on était sur le fil du rasoir pendant toute la course. Je me suis senti aidé par la grâce de Dieu d'avoir pu la garder sur la piste", a-t-il déclaré, rincé, après son après-midi australien.
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"A les écouter, ils seront bons derniers"

On ne serait pas étonné de l'entendre tenir de tels propos dimanche, tant la Mercedes W13 est mal née. "Comme vous pouvez le voir, nous sommes loin, nous ne bluffons pas comme des gens le présument", a-t-il lâché, un brin agacé, pour Sky Sports. "Des gens" ? Il ne faut pas chercher très loin pour comprendre à qui il s'adresse car Red Bull Racing s'est repris au jeu des petite phrases sans qu'on l'y pousse, comme aux plus "beaux" jours de 2021.
Entre le directeur Christian Horner, le conseiller spécial Helmut Marko et le champion du monde Max Verstappen, le concours de sarcasmes a déjà atteint un niveau redoutable. "A les écouter, ils seront bons derniers. Je crois qu'ils ont une voiture horrible, comme chaque année depuis 2017 pendant la pré-saison", s'était amusé Verstappen en conférence de presse FIA, avant les premiers essais.
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Fataliste quant à la réalité qui lui est imposée, Lewis Hamilton a promis une réponse, tôt ou tard. "C'est comme ça, nous allons travailler aussi dur que possible, a-t-il soupiré, au micro de Sky Sport. Nous ne pouvons pas faire grand-chose à cette voiture. C'est la voiture. Nous pouvons essayer d'améliorer les réglages, mais ils ne sont pas le problème…" Concrètement, un gouffre s'est glissé entre la Mercedes, la Red Bull et la Ferrari, que l'on n'avait pas vu si fringante depuis belle lurette. "Nous ne nous présenterons pas à la course pour gagner, a-t-il assuré. Si on regarde les Red Bull, elles sont loin, loin devant. C'est dans une fourchette de 0"8 à 0"9. Ferrari, c'est probablement autour de 0"5 à 0"6. Nous nous battrons contre ceux qui seront derrière nous."

Ferrari veut gagner "au moins cinq courses"

Lewis Hamilton le sait, il ne fera rien de bon tant qu'il ne pourra pas passer la puissance de sa W13 au sol, ce que lui interdit pour l'instant ce problème de "marsouinage". L'augmentation du poids - de 746 à 798 kg -, a rendu les machines de 2022 plus paresseuses dans les virages lents, et Mercedes n'a pas résolu grand-chose en mettant l'accent sur la maniabilité, comme on l'a vu vendredi. Et pour l'heure, la détermination qu'il a promis de mettre dans la bagarre cette année ne le mènera pas à elle seule à son huitième titre. "Je vais être un pilote plus agressif cette année, vous verrez", a lancé le pilote de 37 ans, vendredi.
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Mais il y a plus de chances qu'il s'en serve contre Lando Norris (McLaren) que contre Max Verstappen (Red Bull) ou Charles Leclerc (Ferrari), qui avance désormais comme le fier et résolu challenger. C'est à noter, le Monégasque a revendiqué le rôle de favori. "Oui, on vise la victoire dimanche, a-t-il clamé pour Sky Italia, jeudi. Si je signe pour une deuxième place ? Non. Il y a de l'optimisme car nous avons travaillé pour être de nouveau devant, et se battre pour la victoire. L'objectif de la Scuderia est de remporter au moins cinq courses."
Tout ça sans s'attirer les sarcasmes de Max Verstappen ! Normal, Ferrari revient sur le devant de la scène après deux ans sans victoire - une première depuis les années 1991, 92 et 93 -, et les essais des Rouges ont été très bons, en vitesse pure comme en régularité et en fiabilité. "On voit que Ferrari attaque fort et est très proche, c'est excitant", s'est réjoui le n°1 mondial de 2021. Tout nouveau, tout beau en somme ! Il s'est débarrassé de Mercedes et il est prêt à en découdre avec Ferrari pour infliger la même sanction. D'autant que Charles Leclerc lui rappelle quelques bagarres réglées à coups de serpe, notamment celle en Autriche 2019, lorsqu'il avait doublé la "rossa" n°16 sur un "blockpass".

Verstappen, en 2019 : "Charles ira loin"

"Si ces choses-là ne sont plus autorisées, ce n'est plus de la Formule 1", avait argué à chaud l'as au style de déménageur. Et de revenir à la charge en conférence de presse : "C'est la course à la dure. Sinon, autant rester à la maison ! (…) C'est mieux que de se suivre et d'avoir un Grand Prix ennuyeux, non ?".
Avec la classe qu'on lui connaît Charles Leclerc avait encaissé presque sans broncher. "Est-ce que je pense que le dépassement était dans les règles ? Je ne le pense pas mais je crois qu'à la fin le résultat aurait probablement été le même. C'est juste qu'on ne dépasse pas comme ça, je pense !", avait-il estimé. Les commissaires de course avaient classé l'affaire mais la suite avait montré qu'il n'était pas souhaitable de s'orienter vers des dépassements dignes de règlement de compte.
"Charlot" avait quand même ajouté que cette passe d'armes l'avait éclairé sur les moyens employés au besoin par le Batave. Qui, dans un propos prémonitoire avait précisé : "Bien sûr, perdre dans les derniers tours est décevant, mais Charles ira loin. Je pense que nous avons encore dix ou quinze ans à courir l'un contre l'autre !"
Valeur montante de la Formule 1 tout juste promu chez Ferrari, Charles Leclerc avait fini par remporter sa première victoire quelques semaines plus tard, à Spa-Francorchamps, puis il avait doublé la mise dans la foulée à Monza. On le pensait lancé sur les rails du succès, prêt à incarner la relève avec et voulue par Max Verstappen. Mais l'affaire du moteur Ferrari truqué avait fait plonger la Scuderia fin 2019. On attendait le rebond et 2022 était l'occasion que Charles Leclerc attendait. Plus que jamais, il incarne cette "next gen" prête à tourner la page des années Lewis Hamilton. Début de réponse cet après-midi, et plus encore dimanche…
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