Grand Prix de Bahreïn | Qualification de Leclerc "sacrifiée", Red Bull soupçonne un problème moteur chez Ferrari

Charles Leclerc avait lancé sa saison 2022 par une pole position, 0"123 devant Max Verstappen. Un an après, le Monégasque a perdu deux places sur la grille et 0"415 sur un tour à Sakhir. Et quelques illusions de plus. Sa Ferrari avait constamment perdu de la compétitivité par rapport à la Red Bull l'an passé, mais le vice-champion du monde espérait s'afficher en challenger du double champion du monde néerlandais au coup d'envoi du championnat 2023. Il n'en est rien. Samedi, la "rossa" de "Charlot" a saturé à 0"292 de la RB19 n°1. Et partira aussi derrière la n°11 de Sergio Pérez, dimanche à 16h heure française.

Dès les premières minutes de la Q1 du Grand Prix de Bahreïn, la SF-23 n°16 a perdu, par deux fois, des éléments de carrosserie, ce qui a même conduit à une interruption de la séance au drapeau rouge. On a ensuite senti qu'il y a du potentiel dans la machine de Maranello, en atteste le meilleur temps réussi par le pilote de la Principauté en essais libres 2. La fin a été plus frustrante. "Charlot" a bouclé un run, pour P2 à 0"103, puis plus rien. Il est rentré à son garage, regarder dans un coin Max Verstappen battre son propre chrono et "Checo" lui passer devant.

Qu'en ressort-il à l'issue de ce premier combat ? Et pourquoi n'a-t-il pas au moins défendu sa deuxième place en effectuant un seconde run ? Il s'est est expliqué. "Je pense que nous étions dans la bagarre pour la pole position, ce qui était une bonne surprise pour être honnête, je ne m'y attendais après les tests (23-25 février à Sakhir) et les essais libres", a-t-il assuré, à chaud.

"Nous avons été capables de trouver ce petit supplément de rythme pour la qualification, ce qui est génial, a-t-il poursuivi, en s'empressant toutefois de tempérer les attentes. "Nous devons garder à l'esprit que notre rythme en course est en retrait par rapport à Red Bull, a-t-il rappelé, ajoutant que les Aston Martin étaient rapides et que les Mercedes l'avaient été à certains moments de la qualification. Et que c'était "beaucoup plus serré" que prévu.

"Très honnêtement, en regardant leurs performances sur les simulation de course en essais libres 2, je préférais peut-être perdre une ou deux positions au départ et avoir des pneus 'tendre', a-t-il précisé ensuite à Canal+. On a pris cette décision, qui j'en suis persuadé est la bonne."

Jamais en retard d'un commentaire narquois, on s'est empressé de faire courir la première rumeur de la saison, chez Red Bull. "Je ne sais pas ce qui est arrivé avec Leclerc, c'est apparemment le moteur…, a spéculé Helmut Marko, le conseiller spécial de l'écurie autrichienne, sur Servus TV, la chaîne de la marque. La fiabilité ne semble pas encore là…"

Ce que Frédéric Vasseur a tenu à démentir, comme son pilote. "Nous avons pris cette décision avant le début de la session pour économiser les pneus, a plaidé le nouveau directeur d'équipe français des Rouges, sur Sky Sport. Ensemble, nous avons choisi de sacrifier la qualification pour la course. Maintenant, nous sommes en bonne position. Nous avons discuté de ce plan avec Charles avant la session, donc tout va bien."

La pole position était-elle à portée ? "Charles aurait peut-être pu le (Verstappen) challenger mais nous avons choisi une stratégie différente. Ce n'est pas une stratégie d'attaque ou de défense, nous devons juste penser à nous", a-t-il coupé.

Voilà donc le pari de Ferrari, qui valide l'approche du transfuge d'Alfa Romeo. Avec lui, l'écurie italienne a manifestement l'intention d'être claire sur ses intentions, les risques pris et assumés. Elle se montre proactive sur ce terrain glissant de la stratégie. Mais c'est une bonne nouvelle : elle discute des sujets en amont et se tient à ses décisions sans tergiverser.