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Bonus-malus : Charles Leclerc (Ferrari), le nouveau Petit prince de la Formule 1

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 02/09/2019 à 10:03 GMT+2

GRAND PRIX DE BELGIQUE - Charles Leclerc (Ferrari) est allé au bout de son rêve en gagnant à Spa-Francorchamps, pour Anthoine Hubert mais pas seulement. Sebastian Vettel (Ferrari) n°2, Max Verstappen (Red Bull) premier responsable d'une fin de série et Romain Grosjean (Haas), déboussolé, se souviendront aussi de cette 13e manche du Mondial...

Charles Leclerc

Crédit: Getty Images

La note : 3/5

Max Verstappen (Red Bull) aurait peut-être pu rendre cette course un peu plus folle sans précipitation au départ. Elle a été animée par quelques belles passes d'armes dont le chassé-croisé entre Sebastian Vettel (Ferrari) et Lewis Hamilton (Mercedes) ou la remontée d'Alexander Albon (Red Bull). Elle restera évidemment dans les mémoires pour cette première de Charles Leclerc (Ferrari).

Le vainqueur : Charles Leclerc (Ferrari)

Le Monégasque restait sur des fiascos en Allemagne et en Hongrie, la pression était élevée et l'enjeu de cette première victoire remplie d'une charge émotionnelle extraordinaire. Entre le décès de son idole, modèle, Jules Bianchi en 2015, celui de son père Hervé en 2017 et de son ami Anthoine Hubert samedi, il fallait tenir. Tant d'images ont dû se bousculer dans la tête mais il a rendu fiers, où qu'ils soient.
"Charlot" a aussi retourné une Scuderia régulièrement acquise à la cause de Sebastian Vettel, qui a roulé pour lui.

Le battu : Sebastian Vettel (Ferrari)

L'Allemand a fait sa réputation sur la constance de ses résultats, dans toutes sortes de situations. Ça fait des mois qu'il suit les montagnes russes. Là, il a sombré dans un secteur qui n'est "normalement pas un problème" pour lui : l'exploitation des pneus. Les deux mauvaises courses de Charles Leclerc avant la pause ont retardé l'échéance mais on se rapproche du point où les courbes de performances vont s'inverser. Si ce n'est déjà fait.
A défaut de pouvoir être un n°1, il a joué le jeu du parfait n°2. Il faut mettre ça à son crédit car c'est au moins avec une fierté que la Ferrari va se présenter devant les tifosi le vendredi à Monza.

Le fautif : Max Verstappen (Red Bull)

Ses outrances le perdent rarement. En 2016, il s'était glissé devant la Ferrari de Sebastian Vettel à l'intérieur du n°1 au départ à Spa-Francorchamps en 2016. Il a retenté le coup avec la même morgue et un temps de retard sur Kimi Räikkönen (Alfa Romeo) qui l'attendait d'autant moins qu'il avait les quatre roues à la droite de la ligne blanche à La Source.
Des dégâts faits à la monoplace du Finlandais pour un grand classique de la mauvaise insipration batave dénoncée par Fred Vasseur. "Il est arrivé de nulle part, il était même derrière Pérez avant le freinage, a pesté le directeur d'équipe d'Alfa Romeo. Il a essayé de taxer deux voitures au n°1 et c'est stupide car à Spa il y a de la place pour faire quelque chose."
Le pire est que le collège des commissaires n'a pas jugé opportun d'ouvrir une enquête. Car il y a une différence entre faire une attaque sur la piste et en dehors de ses limites.

Le désemparé : Romain Grosjean (Haas)

Sixième jusqu'au 16e tour, encore bien en "medium", le Français a buté sur la Renault de Daniel Ricciardo à partir du 30e tour, et sombré dans le désespoir des 20 km/h manquant à la Vmax de sa Haas pour passer.
"Nous avions trop de trainée aérodynamique et pas assez de vitesse de pointe, a-t-il dit. Ce n'est pas par choix ou une option mais il faut arriver à faire fonctionner les pneus correctement et c'est très difficile. J'étais content de mon pilotage et la voiture et quand vous vous battez constamment pendant la course c'est difficile de passer de la 6e à la 13e place".
On a senti du désemparement dans sa voix à l'arrivée. Nico Hülkenberg (Renault), huitième place, a sûrement marqué des points dans la course au baquet de la seconde Haas de 2020.

Le meilleur des autres : Lando Norris (McLaren)

Le résultat du vote des fans laisse parfois perplexe mais là, le Britannique mérite son titre de "Pilote du jour" et pas du tout sa onzième place !
Scotché toute la course à une belle cinquième place, le rookie a dû stopper à l'orée du dernier tour, victime d'un crime de la part de sa McLaren.

Le performer : Sergio Pérez (Racing Point)

Avec son aéro light, l'ex-Force India fait une apparition en guest star presque tous les ans à Spa-Francorchamps, et "Checo" n'a pas manqué le rendez-vous. P6 après des assauts notamment sur la Haas des Grosjean et la Renault de Ricciardo. Et encore, il n'a même pas profité de l'abandon de Norris car Albon l'a déposé in extremis.

Le bonus : L'hommage à Anthoine Hubert

Une frange idiote du public s'était réjouie de l'accident de Lewis Hamilton samedi. Au 19e tour de la course, les foules se sont levées dans les tribunes pour signifier son respect au malheureux pilote de la Dallara n°19 qui a payé au prix fort samedi sa passion de pilote.

Le malus : Les trophées

Sebastian Vettel avait eu honte de ce qu'il avait reçu à Hockenheim mais son coup de gueule n'a visiblement servi à rien. Sur le podium, les trophées étaient des goodies destinés à faire plaisir au sponsor de l'épreuve mais pas aux pilotes. Si c'est en vogue dans certaines disciplines du sport auto, ce n'est pas dans l'ADN de la Formule 1.
Charles Leclerc (Ferrari) au Grand Prix de Belgique 2019

Le chiffre : 21

Fin de série pour Max Verstappen (Red Bull), qui restait sur 21 Top 5.

La déclaration : Pierre Gasly (Toro Rosso)

Ce fut le protocole pré-Grand Prix le plus chargé en émotions. Quand vous avez 22-23 ans, vous n'êtes pas prêt à vivre ce genre d'événement, à perdre l'un de vos meilleurs amis. J'ai grandi avec Anthoine depuis nos 7 ans et nos débuts en karting. On a été colocataires, on a vécu ensemble pendant 6 ans. On a été camarades de classe jusqu'à nos 18 ans. On avait les mêmes professeurs. Je suis encore sous le choc. Je n'y crois pas, je ne réalise pas, comment tout peut basculer si vite. C'est terrible. J'ai déjà prévu de réunir tous nos amis communs lundi car personne ne réalise ce qu'il s'est passé samedi. Avant la course, je suis allé voir Charles et je lui ai dit : 'S'il te plaît, va la gagner pour Anthoine celle-là'. Nous avons tous démarré en compétition la même année. Et Anthoine avait remporté la coupe de France en 2005. On court ensemble depuis tellement d'années, on se connait depuis toujours. Entre Jules (Bianchi) il y a quelques années, Anthoine maintenant, ce sont des pertes terribles pour le sport automobile français car ce sont deux super personnalités. Je n'arrive pas à réaliser.
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