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GP de Belgique : Leclerc "content d'aller en Q2", Binotto avoue que "quelque chose nous échappe"

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 29/08/2020 à 23:35 GMT+2

GRAND PRIX DE BELGIQUE - Charles Leclerc, Sebastian Vettel n'ont pas cacher leur stupéfaction devant le fiasco de leurs 13e et 14e places qualificatives, samedi. Et Mattia Binotto, leur patron, d'avouer son incompréhension devant le manque de compétitivité de la SF1000.

Charles Leclerc (Ferrari) au Grand Prix de Belgique 2020

Crédit: Getty Images

Le désastre annoncé. Charles Leclerc et Sebastian Vettel se sont qualifiés treizième et quatorzième samedi à Spa-Francorchamps, à respectivement 0"982 et 1"247 du meilleur chrono signé par Lewis Hamilton lors de la Q2 du Grand Prix de Belgique. Sans vouloir enfoncer la Scuderia, victime d'une véritable humiliation, on peut préciser que le Monégasque et l'Allemand ont eu besoin de deux trains de Pirelli "tendre" pour en arriver là, face à la Mercedes du sextuple champion du monde qui n'était alors qu'en gommes "medium".
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"Ferrari, c'est devenu une équipe de deuxième, troisième zone"

Avant même le début, les pilotes de Maranello avaient compris qu'il leur faudrait directement chausser les gommes les plus performantes, dès l'ouverture de la piste, pour passer péniblement le cut. Ce qui fut accompli sans gloire : en Q1, Leclerc a évité de justesse la correctionnelle avec son 15e temps à 1"333 de la Flèche d'argent n°44 (1'42"014), soit tout juste 0"087 plus vite que Kimi Räikkönen (Alfa Romeo), le premier éliminé. Pendant que Sebastian Vettel faisait un peu mieux - ou moins pire, c'est selon - avec son treizième temps à 1"244.

De l'inédit depuis six ans, et encore

Spectateurs de la Q3, les Rouges ont ensuite sûrement mesuré ce qui séparait la "rossa" d'un top niveau qu'elle ne retrouvera peut-être pas avant 2022 en voyant Lewis Hamilton signer un époustouflant 1'41"252. Pour un écart final de 1"744 qui trouve en partie son origine dans le fameux boost appelé "party mode" chez Mercedes et qui ne saurait servir d'explications ou d'excuses à une montagne de carences du côté de Maranello. Et dont l'interdiction ne suffira pas à rendre les prochains revers de Monza et du Mugello plus présentables.
Au sein de la Scuderia, on se raccroche désespérément au passé pour se persuader que le succès va revenir, et on remonte malheureusement aussi le temps. Une 7e ligne pour ses voitures rouges, elle n'avait plus connu tel fiasco depuis le Grand Prix de Grande-Bretagne 2014, lorsque Fernando Alonso s'était classé 19e et Kimi Räikkönen 20e à Silverstone, dans un peloton de 22 pilotes. Et encore, la qualité du matériel n'avait rien à voir là-dedans. L'écurie italienne avait eu juste fait de mauvais choix de pneus en envoyant en Q1 l'Espagnol, troisième temps des derniers essais libres derrière les intouchables Mercedes, et le Finlandais en pneus lisses sur une piste encore mouillée. Pour trouver trace d'un vrai désastre technique, sans interférence de la météo, il faut remonter bien plus loin, au Grand Prix de Singapour 2009, avec la 13e place de Kimi Räikkonen et la 20e de Giancarlo Fisichella.
Charles Leclerc (Ferrari) au Grand Prix de Belgique 2020

"C'est un peu ça qui est inquiétant"

Cette atmosphère de débâcle n'était encore qu'une épée de Damoclès. Mais la Formule 1 est un sport tout de technique qui ne pardonne rien aux faibles et n'attend pas les médiocres. En tout logique, samedi, l'alerte circuit des Ardennes, où la puissance et l'agilité sont les seuls moyens d'une monoplace d'exister, a fait tomber le couperet de façon implacable. Ce que pilotes et patron de l'écurie ont accepté avec fatalisme.
"C'est triste de dire ça, mais oui je pense vraiment qu'aller en Q2 c'était une bonne surprise, a reconnu Charles Leclerc à Canal+, un an après sa pole position signée en 1'42"519. On pensait vraiment avoir beaucoup de mal à passer en Q2. On a réussi à le faire. On part 13e, ça va être compliqué s'il ne pleut pas dimanche…"
A Silverstone, l'équipe avait limité les dégâts avec le natif de Monte-Carlo en adoptant un kit aéro déchargé. Une recette qui n'a même pas fonctionné sur sa machine en Belgique. A la question de notre confrère Laurent Dupin de savoir s'il connaissait les raisons de ces écarts béants, il a répondu : "Très honnêtement, pour qu'on soit aussi loin ce week-end, pas vraiment. C'est un peu ça qui est inquiétant. Il va falloir qu'on bosse et surtout qu'on trouve où ça ne fonctionne pas."
"Nous devons découvrir le problème, a-t-il déclaré par ailleurs. En ces temps durs, nous, les pilotes, ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour faire la meilleure course possible, sans s'attendre à des miracles."

"De la déception et du mécontentement chez les tifosi"

Comme lui, Sebastian Vettel, qui vit une fin de collaboration pénible avec Ferrari, a juste vu la réalité en face, se même pouvoir se projeter dans un avenir meilleur. "C'est le véritable tableau, a admis l'Allemand au micro de Sky Sport. C'est ce dont la voiture est capable ici. Nous avons fait tout ce que nous avons pu et produit beaucoup d'efforts depuis hier soir en vue de cette journée, afin de rendre les choses meilleures. Nous y sommes parvenus un peu, mais ce n'est pas assez. Nous avons tout essayé, c'est la voiture que nous avons depuis le début de la saison et ce n'est pas une surprise. Tout essayer est mon boulot et j'aime toujours piloter, même si ce n'est pas excitant de risquer de sortir dès la Q1. Ce matin, il nous est apparu possible d'entrer en Q2. Evidemment, ce n'est pas une réussite d'y être parvenu." Vendredi, il avait admis être perdu dans les réglages, à la suite d'une série de runs pourtant couverts avec plus d'appuis que son voisin de stand.
Le bilan, Mattia Binotto l'a dressé avec franchise, en premier responsable qu'il est d'un naufrage qui pèse beaucoup sur le moral des troupes - malgré ses dénégations - et les tifosi. C’est-à-dire toute l'Italie, déjà. "Quelque chose nous échappe ce week-end, a avoué le directeur d'équipe et directeur technique de la Scuderia à La Gazzetta dello sport. J'espère que les techniciens et les ingénieurs vont le comprendre. Cette voiture est la même que lors des dernières courses, sans rien changer il arrive que quelque chose ne fonctionne pas. Il y a de la déception et du mécontentement chez les tifosi, pour nous il est important de chercher à comprendre."
"Comment s'en sortir ? Il faut de la patience, a-t-il poursuivi. Nous sommes concentrés sur le développement de 2021 et 2022. Des Grands Prix comme celui-là nous aident, il y a eu de meilleures performances qu'aujourd'hui. Nous n'allons pas céder un millimètre. Les points sont distribués le dimanche. Je crois que nous pourrons nous battre contre ceux devant nous si nous trouvons le bon équilibre. En course, nous avons généralement un meilleur rythme." Une promesse servie invariablement depuis le début de la saison.
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Ferrari-Teamchef Mattia Binotto

Crédit: Getty Images

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