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Grand Prix de Belgique 2021 - Bonus-malus : Petit Prix et grand mépris

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 30/08/2021 à 23:51 GMT+2

GRAND PRIX DE BELGIQUE - Les pilotes ont joué le jeu en espérant un miracle qui n'est pas venu du ciel, dimanche à Spa. Il en ressort un sentiment de gâchis et d'irrespect car le sport est tombé dans le néant en livrant un résultat honteux, sans compétition en piste. Si Max Verstappen (Red Bull) a été déclaré vainqueur et George Russell (Williams) heureux deuxième, il n'y a que des perdants.

Max Verstappen derrière la safety car à Spa en 2021

Crédit: Getty Images

La note : 0

Comment donner autre chose après la parodie de sport à laquelle la Formule 1 s'est abaissée en se retranchant derrière un obscur règlement - deux tours suffisent à valider le résultat d'une course - et à géométrie variable - un chrono arrêté de façon arbitraire - pour donner le départ d'une non-course afin de se ridiculiser devant la communauté des fans et le monde entier ?

Le vainqueur : Max Verstappen (Red Bull)

Floué lors des deux dernières épreuves par Mercedes puisque Lewis Hamilton l'avait percuté à Silverstone et Valtteri Bottas à Budapest, le Néerlandais a pris une revanche aussi étrange qu'involontaire en scellant sans le savoir sa victoire samedi en qualification. Au prix d'un dernier effort lors duquel il avait sur ses épaules la pression de sortir un super tour pour faire oublier une première tentative complètement ratée. C'est pour cela finalement qu'il a mérité son succès, c'est déjà ça et c'est ce que l'on retiendra.
Avec la moitié des points en poche, il parvient quand même à reprendre cinq points à Lewis Hamilton, qu'il suit désormais à trois longueurs au championnat du monde.

Le chanceux : George Russell (Williams)

Un résultat providentiel, inespéré, tant il aurait eu du mal à tenir sa deuxième place sous la pluie face à Lewis Hamilton (Mercedes) et d'autres pointures comme Daniel Ricciardo (McLaren), Sebastian Vettel (Aston Martin) et Pierre Gasly (AlphaTauri). Éblouissant aux essais, le Britannique tournait autour d'un gros résultat depuis plusieurs mois, il n'a d'ailleurs pas fait la fine bouche et on le comprend.
Il a offert à Williams son premier podium depuis quatre ans et ce résultat a balayé les derniers doutes sur le bien-fondé de sa promotion chez Mercedes en 2022.

Le perdant : Valtteri Bottas (Mercedes)

Qualifié huitième en expliquant avoir été gêné dans le trafic (une baisse fatale de ses températures de pneus), le Finlandais a payé au prix fort sa bourde hongroise puisque sa rétrogradation de 5 places l'a précipité au-delà top 10 sur la grille, et donc au classement finale de cette course. Un zéro pointé responsable sans conséquences au Mondial puisque ni Sergio Pérez (Red Bull) ni Lando Norris (McLaren) n'ont marqué.
Cependant, cela reste un mauvais coup de plus à encaisser. Remplacé l'an prochain chez Mercedes sans pouvoir l'avouer, le pilote au n°77 va avoir du mal à retrouver un baquet en 2022. Même chez Alfa Romeo.

Celui qui a eu tout faux : Michael Masi

Le directeur de course à la FIA a un peu tout fait à l'envers ce week-end. Coupable de ne pas avoir stoppé la Q3 noyée sous des trombes d'eau samedi, il a fait croire au paddock et au monde entier qu'une course digne de ce nom pouvait avoir lieu. Lewis Hamilton, Sebastian Vettel et Fernando Alonso ne s'y sont pas trompés et leur jugement a été sans appel quant à sa volonté de faire courir à tout prix.
En fait, l'Australien que l'on a connu plus inspiré a expliqué avoir relancé la course garantie. "C'était pour voir comment étaient les conditions, a-t-il expliqué. Nous sommes en contact permanent avec notre fournisseur officiel de prévisions météo et il y avait une fenêtre qui semblait être indiquée. C'était un peu 'Allons-y et nous verrons si nous pouvons trouver cette fenêtre (…) Mais le ciel a eu raison de nous." Difficile d'être moins convaincant.

Le pilote du jour : Bernd Mayländer

Pilote de la voiture de sécurité, c'est un métier, mais on n'aurait pas voulu être à sa place lorsqu'il a mené le peloton en reconnaissance à vive allure. L'Allemand a en fait assuré le spectacle en glissade plus ou moins contrôlée lors d'un tour pour checker les conditions.

Le bonus : Les fans

Ils ont bravé la pluie, le froid, pour voir leur héros mais ils n'ont pas eu la chance de voir ce Grand Prix qui aurait pu être fascinant avec un peu moins d'eau. Max Verstappen les a salués comme les "vrais vainqueurs" de ce dimanche mais Lewis Hamilton a aussi posé la question du remboursement.

Le malus : L'avenir du circuit de Spa en Formule 1

Malgré une programmation idéalement située à la fin du mois d'août, ce week-end a malheureusement montré qu'il n'est pas possible de trouver à coup sûr du beau temps dans les Ardennes. Et que faire face aux problèmes de visibilité et d'évacuation de l'eau qui pourraient ressurgir à l'avenir ? Dur de se dire qu'un doute entourera toujours l'épreuve et qu'un tel cas de figure pourra se représenter.

La question : La course aurait-elle pu avoir lieu lundi ?

Non. Stefano Domenicali, le PDG de la FOM, a expliqué que ce n'était pas possible entre autres pour des raisons de logistique, de disponibilité des commissaires essentiels au bon déroulement de l'épreuve, au timing qui doit conduire les équipes à courir à Zandvoort dès le week-end prochain.

Le nombre : 7,004

En kilomètres, la distance d'un tour du circuit de Spa-Francorchamps, devennue la plus courte distance d'un Grand Prix comptant pour le championnat du monde.

La déclaration : Toto Wolff (Mercedes)

"Bien sûr, nous ne sommes pas contents que des points ont été distribués pour ce qui était quelques tours derrière la voiture de sécurité. Mais si le règlement permet ça, nous devons encaisser le coup et aller de l'avant."
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