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Sauber : un désastre
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Publié 09/07/2012 à 18:40 GMT+2
L'écurie helvétique a connu son Grand Prix le plus calamiteux à Silverstone. Sergio Pérez s'est fait éliminer en piste et Kamui Kobayashi a versé dans le Grand-Guignol au stand.
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Sauber est spécialement inconstante cette saison. A Silverstone, elle était en position "off", à tout point de vue. Seul Sergio Pérez a échappé à la médiocrité. Le fiasco a commencé samedi, par une grossière erreur stratégique en qualification. La Q2 noyée sous des trombes d'eau, le Mexicain était tout en haut de la feuille des temps au déploiement du drapeau rouge, et son coéquipier nippon, Kamui Kobayashi, au 6e rang. Aux commandes de C31 parfaitement configurées, les as d'Hinwill pensaient passer le cut ensemble, pour la troisième fois de la saison, après Shanghai et Montmelo. Ils n'ont donc pas compris d'avoir été renvoyés en piste une heure et demie plus tard en "intermédiaire", alors qu'un garçon comme Lewis Hamilton félicitait à la radio McLaren d'avoir chaussé sa MP4 de "pluie". Et que d'autres même fourvoyés comme Fernando Alonso ou Felipe Massa (Ferrari) s'empressaient de rentrer pour sauver leur peau. Résultat : Pérez et Kobayashi ont glissé jusqu'au 17e et 12e rangs.
"Nous avons pris la mauvaise décision, mais j'ai aussi eu du trafic derrière Daniel Ricciardo. Je n'y voyais presque rien !", s'était plaint Sergio Pérez. "Je suis bien rentré au stand pour prendre des 'pluie', mais il ne me restait plus qu'un tour rapide, et les conditions n'étaient pas suffisantes pour améliorer pour passer en Q3", avait déploré le Japonais. "Avant ça, j'avais eu une vraie chance de me battre pour faire le meilleur temps. Notre rythme était bon sur le mouillé. C'est une opportunité ratée."
Pérez écoeuré
"Nous pensions que la piste allait s'améliorer, que les 'inter' conviendraient. Nous avions la voiture pour être devant", s'était excusé Giampaolo dall’Ara, ingénieur de piste en chef.
Les Blancs n'étaient pourtant pas au bout de leurs peines. Leur dimanche a été cauchemardesque, soldé par un bilan technique et humain calamiteux : zéro point en piste et trois blessés au stand. Sergio Pérez, tout d'abord, a eu le malheur de croiser le fer avec Pastor Maldonado. Au 12e des 52 tours, il a vu le Vénézuélien ressortir des stands, et l'a attaqué au DRS. Il s'est porté presque à la hauteur de la Williams, à l'extérieur du virage N.6, mais son occupant a résisté à l'extrême, sans pouvoir l'éviter. Une suspension arrière pliée plus tard, c'était l'abandon. Et la colère noire. "Je suis révolté car mon week-end a été ruiné", a pesté le pilote de Guadalajara. "J'ai freiné plus tard que Pastor Maldonado, il ne m'a pas du tout laissé de place et m'est tout simplement arrivé dessus. De mon point de vue, ce n'était pas un incident de course. Nous nous bagarons, mais nous nous ménageons de la place les uns les autres. C'est. dommage car ma voiture était très bien. J'étais remonté de 15e à 7e avant mon pit stop et j'étais confiant de marquer des points."
Ça, c'était pour le communiqué de presse officiel. Au micro de la BBC, le Mexicain s'est montré plus virulent encore. "Pastor est un pilote qui ne respecte pas les autres pilotes, c'est un fait", a-t-il jugé. "J'espère que les commissaires de course vont pouvoir faire quelque chose parce que ça fait trois ou quatre courses qu'il fait des choses (à d'autres pilotes). Ce gars n'apprendra jamais s'ils (les commissaires) ne font pas quelque chose, parce que c'est un pilote très dangereux et il peut faire mal à quelqu'un."
Kobayashi contrit
Malheureusement, un autre coup de théâtre attendait Sauber. En rentrant bien trop vite à son stand, au 37e tour, le feu-follet Kamui Kobayashi roulait ou renversait quelques uns de ses mécaniciens. Un consternant strike en règle du Japonais, peut-être passablement excité par un flamboyant début de course. "Deux mécaniciens ont été conduits au centre médical circuit pour être soignés - un blessé à un pouce et l'autre pour des coupures et des contusions - et sont revenus au sein de l'équipe. Le troisième souffre d'un bleu à un pied et a été soigné dans le garage du team", a indiqué le staff, dimanche soir.
"Tout d'abord, l'accident au pit stop est de ma faute et je veux m'excuser auprès de l'équipe", a déclaré Kobayashi, qui paiera son inconséquence de 25.000 euros à la FIA. "Je devais attaquer fort pour les points, mais sans doute ai-je freiné trop tard dans la pit lane. Les roues avant se sont bloqués, je ne pouvais pu contrôler la voiture, et j'ai manqué l'emplacement de l'arrêt. Je suis terriblement désolé de ce qu'il s'est passé, j'espère que mes trois mécaniciens seront bientôt remis. Jusque là, je faisais une bonne course. J'étais passé de 17e sur la grille à 10e, et je comptais finir dans les points."
Il a fini 11e à 45" du vainqueur, Mark Webber (Red Bull). Peter Sauber, fondateur de l'écurie éponyme et principal actionnaire, a souhaité un prompt rétablissement à ses mécaniciens sans oublier de faire les comptes. "Kamui a perdu 15 secondes lors de son pit, il avait de bonnes chances de marques des points." En défalquant ce délai, il aurait largement pu viser la 8e place.
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