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Ferrari coupée en deux : Vettel désemparé et "nulle part", Leclerc chaudement félicité

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 03/08/2020 à 11:02 GMT+2

GRAND PRIX DE GRANDE BRETAGNE - La tristesse de Sebastian Vettel, dixième avec une voiture qu'il s'est enforcé de garder sur la piste, a contrasté dimanche avec la démonstration de rigueur de Charles Leclerc au volant d'une Ferrari pointue mais qui valait le podium.

Sebastian Vettel (Ferrari)

Crédit: Getty Images

La fin d'une époque sans doute chez Ferrari, et la confirmation qu'il y a un leader dans la tempête. A Silverstone, Sebastian Vettel a traversé trois jours durant le Grand Prix de Grande Bretagne comme un fantôme, pendant que son coéquipier Charles Leclerc sortait la SF1000 de sa torpeur pour en faire une machine digne d'une deuxième ligne sur la grille et finalement d'un podium.
En qualification comme en course, l'Allemand, qui n'ira pas au-delà d'une sixième saison en rouge, a sombré corps et biens. Loin du quadruple champion du monde qu'il est, meurtri par le traitement qu'il lui a été réservé pour 2021. Parti dixième, il a fini à cette place, à 41 secondes du vainqueur, Lewis Hamilton. Un retard pas vraiment acceptable si l'on considère que le course a véritablement démarré au 19e des 52 tours, après une seconde neutralisation, et que le pilote de la Mercedes a perdu 36 secondes à cause d'une crevaison dans le dernier tour.
Sebastian Vettel a perdu tous ses combats. Contre Esteban Ocon au second restart du 19e tour, contre Pierre Gasly au 38e. Face à des Renault et AlphaTauri contre lesquelles il ne devrait pas se battre.
"J'ai tout essayé, y compris en terme de style de pilotage, a-t-il raconté au micro de la chaîne allemande RTL. Mais, ce week-end, moi et la voiture nous ne nous sommes pas trouvés. J'ai eu des difficultés à changer ma façon de piloter tous les deux ou trois tours, mais à la fin j'avais très, très peu confiance en la voiture. A chaque fois que j'essayais de freiner plus tard, et passer plus vite dans un virage, je galérais pour garder ma voiture sur la piste."
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Sebastian Vettel (Ferrari) au Grand Prix de Grande-Bretagne 2020

Crédit: Getty Images

"Mon niveau de confiance est assez bas"

Le mal est profond, et demeure pour l'heure une énigme. Son absence de roulage en essais libres 1, vendredi matin, n'a pas aidé mais reste anecdotique à ses yeux. "Ce week-end, j'avais nulle part où aller, a-t-il poursuivi. Là, en ce moment, nous sommes nulle part. Fondamentalement, quelque chose ne va pas, ça vient de moi ou de la voiture."
"J'ai connu une course difficile car je n'ai pu me battre avec personne, a-t-il expliqué encore, dans le communiqué de l'équipe. La plupart de ceux derrière moi étaient un peu plus rapides et ont réussi à me passer car j'étais en grande difficulté pour trouver du grip, bien que j'ai essayé beaucoup de choses différentes ce weekend. Je n'avais pas la vitesse requise, mon niveau de confiance est donc assez bas en ce moment, car j'ai du mal à sentir la voiture et à chaque fois que j'attaque, je perds la voiture. Nous devons regarder ce problème avec les ingénieurs."
A l'opposé, Charles Leclerc a conduit une course parfaite. "Nous savons que nous avons de la chance d'être sur le podium mais je suis satisfait de la manière dont nous avons travaillé ce week-end, a expliqué le Monégasque. Nous avions une bonne vitesse de pointe dans les lignes droites mais nous étions plutôt lents dans les virages. Je suis fier de l'équipe, ravi de ma performance, spécialement au niveau de la gestion des pneus. Ce n'étais pas facile. Nous avions un profil aéro à bas appuis vraiment agressif en arrivant ici, nous avons donc une bonne vitesse de pointe mais des difficultés dans les virages. J'ai eu du mal à monter les gommes en température, surtout après la voiture de sécurité. Une fois dans la bonne fenêtre, les choses deviennent moins compliquées. Nous avons fait du bon boulot sur le setup et la balance de la voiture. Elle était très sympa à piloter. Nous en avons extrait absolument tout ce qu'il était possible. Bien sûr, nous ne voulons pas nous battre pour la quatrième place pendant trop longtemps mais pour le moment c'est de quoi la voiture est capable."

"Charles a fait du bon boulot"

De son côté, Mattia Binotto, le directeur d'équipe, a dressé un bilan des plus contrastés. "Le côté positif est le podium de Charles, a expliqué l'Italien. Après une bonne qualification, il a été parfait en course, en faisant un boulot impeccable dans la gestion de ses pneus. Le côté négatif est le résultat de Sebastian. Une fois encore aujourd'hui, il n'était clairement pas content de la voiture."
Et de décrire le travail accompli pour ce Grand Prix de Grande-Bretagne. "Nous nous étions soigneusement préparés pour ce week-end, avec une configuration aérodynamique plus faible que d'habitude, basée sur un travail de simulation et de développement à la soufflerie qui a payé, a relevé le patron de Maranello. Nous avons aussi beaucoup travaillé sur la gestion des pneus, qui été un facteur critique pour cette course comme nous avons pu le voir lors des derniers tours. Charles a fait du bon boulot, en écoutant patiemment les ingénieurs, en économisant ses gommes pour toute la course. Aujourd'hui, avec une voiture au moins nous avons tiré le maximum du package, même si nous restons loin du compte."
Ferrari espère avoir deux voitures en ordre de bataille dimanche pour le Grand Prix du 70e anniversaire, toujours à Silverstone. Mais le décalage de l'offre de la part de Pirelli vers des gommes plus tendres risque de rebattre les cartes.
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