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Grand Prix de Grande-Bretagne - Charles Leclerc, quatre ans de souffrance chez Ferrari : choix stratégiques, erreurs...

Julien Pereira

Mis à jour 04/07/2022 à 18:43 GMT+2

GRAND PRIX DE GRANDE-BRETAGNE - Frustré. Une fois de plus. Dimanche, Charles Leclerc a passé la ligne avec un sentiment qu'il connaît bien. Depuis qu'il est arrivé chez Ferrari, en 2019, le Monégasque a souvent subi les mauvais choix de la Scuderia. Retour sur ces Grands Prix qui ont laissé des traces, de Melbourne 2019 à Silverstone 2022.

"Sainz a gagné un Grand Prix que Ferrari a perdu"

Grand Prix d'Australie 2019 : Premier Grand Prix, premier affront

Le contexte
A l'intersaison, Charles Leclerc est promu au sein de la Scuderia, où Sebastian Vettel est l'indiscutable numéro un. Dès son premier Grand Prix avec Ferrari, à Melbourne, le Monégasque découvre qu'il lui sera bien difficile de faire bouger les lignes. Tassé par l'Allemand au départ, le jeune pilote profite d'un arrêt trop précoce du champion du monde pour fondre sur lui en fin de course. Au point d'être en mesure de le dépasser.
Il décide alors de mettre la Scuderia face à ses responsabilités. Et interroge : "Dois-je rester derrière Sebastian, oui ou non ?". Réponse on ne peut plus claire du muret : "Oui, et laisse de la marge."
Comment Leclerc a réagi
Je n'ai pas pu doubler, c'est dommage. […] Comme je l’ai dit, l’équipe nous a demandé de garder les positions et c’est ce qu’on a fait.

Grand Prix de Chine 2019 : Switch en Chine

Le contexte
Leclerc sort d'un joli Grand Prix à Sakhir. Mais son podium est encore insuffisant pour inverser les statuts. Quatrième sur la grille derrière son coéquipier, le petit Prince le surprend au départ. Les Mercedes s'envolent et Ferrari met rapidement la pression sur son poulain : "Tu dois aller plus vite, sinon tu devras laisser passer Sebastian." Au onzième tour, la sanction tombe : "Laisse passer Sebastian. Laisse passer Sebastian."
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Tonneaux, halo et grosse frayeur : L'accident fou de Zhou à Silverstone

Le Monégasque s'exécute mais parvient à rester dans les échappements de son coéquipier. Et le fait savoir : "Je perds beaucoup de temps, lâche-t-il. Je ne sais pas si cela vous intéresse…". La réponse est non. En réalité, la Scuderia veut protéger Vettel d'un undercut de Verstappen, alors cinquième. Leclerc est laissé en piste et finit la course derrière le Néerlandais.
Comment Leclerc a réagi (sur Canal+)
Il faut que j'en discute, que je puisse revoir la situation globale. Du cockpit, c'était un peu difficile à digérer. Mais des fois, on ne voit pas la même chose que sur le muret donc je préfère ne pas me prononcer.

Grand Prix de Singapour 2019 : L'undercut de la discorde

Le contexte
Le Monégasque s'affirme. En pole à Singapour, où Ferrari a l'avantage sur Mercedes, Leclerc creuse l'écart dès le début de course. Mais au 20e tour, la Scuderia décide de faire rentrer l'Allemand un tour plus tôt que son jeune pilote. Le quadruple champion du monde profite de l'undercut pour prendre virtuellement les commandes de la course.
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Charles Leclerc, Sebastian Vettel (Ferrari) au Grand Prix de Singapour 2019

Crédit: Getty Images

"Quoi !?, s'étonne le n°16. Pour être complètement honnête, je ne comprends pas l'undercut. Mais on en parlera après la course." Laurent Mekies intervient : "Charles, c'était la meilleure chose que nous pouvions faire." Vettel s'impose devant son voisin de box.
Comment Leclerc a réagi (sur Canal+)
Je voulais juste faire comprendre que j'étais très mécontent dans la voiture, et que ce scénario-là, on ne l'avait pas du tout abordé pendant le meeting. C'est donc toujours un peu frustrant, de la voiture, quand ça se passe comme ça.

Grand Prix d'Espagne 2020 : Pas d'attache

Le contexte
38e tour. La Ferrari de Leclerc subit un black-out électrique. Le pilote tente de relancer la machine… en vain. Il décide alors de se détacher mais, subitement, la voiture redémarre. Le Monégasque repart donc sans ceinture - ce qui est évidemment interdit par le règlement - demande un passage au stand à son box pour rectifier la situation, avec une nouvelle attache.
"Auras-tu besoin d'aide ?", interroge Xavi Marcos, son ingénieur. "Bien sûr que j'ai besoin d'aide, répond le pilote. Là, c'est comme si je venais de rentrer dans la voiture !" A son retour au box, les mécaniciens s'affairent autour de lui. Sans attache. "Xavi, je t'avais dit d'en préparer une autre...", soufflera-t-il, finalement contraint à l'abandon.
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Charles Leclerc (Ferrari) retire ses gants lors de son abandon au Grand Prix d'Espagne, le 16 août 2020

Crédit: Getty Images

  • Comment Leclerc a réagi
Je ne pensais pas que je retournerais en piste. Ensuite, j’ai réussi à remettre en route le moteur et repartir. J’ai fait un tour lent [...] puis au deuxième tour, lorsque j’ai commencé à pousser, j’ai réalisé qu’une des quatre boucles que nous avons sur le harnais n’était pas attachée. Alors je l’ai dit à l’équipe et je me suis arrêté aussitôt...

Grand Prix de Russie 2021 : Le mauvais choix

Le contexte
Ferrari est malheureusement réputée pour ses mauvaises interprétations des données météo. A Sotchi, Leclerc réussit une jolie remontée après s'être élancé du fond de grille. Une pluie, d'abord discrète, fait son apparition en fin de course, permettant au Monégasque de poursuivre son effort avec des pneus "medium" frais et encore performants dans ces conditions.
A trois tours de la fin, alors que l'averse s'intensifie, la Scuderia doit trancher : viser le podium en laissant Leclerc en piste ou jouer la sécurité avec un arrêt et se contenter de quelques points. La première option est choisie. Ce n'est pas la bonne. Leclerc échoue au 15e rang.
Comment Leclerc a réagi (sur Canal+)
Et en un tour, nous avons tout perdu. J'aurais pu mieux aider l'équipe à prendre la bonne décision.

Grand Prix de Turquie 2021 : Bis repetita

Le contexte
Nouveau Grand Prix, conditions similaires. Deux semaines après avoir irrigué Sotchi, la pluie tombe à Istanbul. Leclerc et Ferrari décident donc de tenter un pari : boucler les 58 tours de la course avec le même train de pneus "intermédiaire". A 20 boucles de l'arrivée, la plupart du peloton comprend que cette option est trop risquée et opte pour un arrêt. De son côté, Ferrari laisse la décision au Monégasque, alors en tête devant une horde de pilotes équipés de pneus neufs.
Le pilote tente de récolter des informations précises : "Si nous conservons ce rythme, à quelle position pouvons-nous prétendre ?" La Scuderia lui répond sans se mouiller : "Si nous pouvons garder Bottas derrière, la première." Élémentaire. En réalité, les autres pilotes mettent leurs gommes dans la bonne fenêtre de fonctionnement. Leclerc doit les imiter en s'arrêtant. Il finit quatrième.
Comment Leclerc a réagi (sur Canal+)
Le deuxième train de pneus était très compliqué à mettre en route et ça nous a malheureusement fait perdre le podium. On a fait le mauvais choix.

Grand Prix de Monaco 2022 : La catastrophe

Le contexte
En Principauté, Leclerc vise une première victoire à domicile. Et Ferrari, le doublé. Aux commandes d'une course débutée sur piste humide, la Scuderia se saborde. D'abord en stoppant son leader un tour trop tard. Ensuite en le retardant dans un double arrêt avec Carlos Sainz. "Put... ! Mais qu'est-ce que vous faites ?", s'agace le Monégasque à la radio. Conséquence : Red Bull place ses deux voitures devant le local, qui termine au pied du podium.
Comment Leclerc a réagi (sur Canal+)
Je suis dégoûté. On avait tout pour gagner et on l'a foutu carrément à la poubelle donc ça fait mal.

Grand Prix de Grande-Bretagne 2022 : Le sacrifice

Le contexte
En position idéale après les pépins rencontrés par Verstappen et Pérez, Ferrari décide de ne pas choisir. En début de course, la Scuderia ne donne pas de consigne et laisse Sainz retarder son coéquipier. En fin d'épreuve, après la sortie de la voiture de sécurité, elle laisse Leclerc en piste et stoppe l'Espagnol, convaincue que les pneus "tendre" vont s'écrouler et qu'un double arrêt est trop risqué.
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Charles Leclerc (Ferrari) au Grand Prix de Grande-Bretagne 2022

Crédit: Getty Images

Le Monégasque tente de s'en sortir, au prix de superbes batailles avec Hamilton et Pérez, mais doit encore laisser filer le podium. A la radio, il fulmine : "La quantité de temps que nous avons perdu sur cette course est... mon Dieu. La seule bonne chose aujourd'hui est la victoire de Carlos. Les gars... bref. Profitez de la victoire."
  • Comment Leclerc a réagi (sur Canal+)
J’aurais pu m’arrêter, on pouvait mais moi on m’a demandé de rester en piste, donc c’est ce que j’ai fait. Honnêtement, je suis très, très déçu. Surtout pour la première partie de la course, j’ai l’impression d’avoir perdu beaucoup de temps derrière Carlos. Mais bon, on va regarder ça avec l’équipe en interne. Il y a des choses que nous devons discuter après cette course, c’est clair.
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