Grand Prix de Grande-Bretagne | L'inquiétude s'installe chez Red Bull malgré une 11e victoire-record

Un sixième succès de suite, un cinquième combo victoire-pole position d'affilée, un huitième "hat trick" avec le meilleur tour en course et 99 points d'avance au championnat après 10 des 22 manches de 2023 : Max Verstappen a encore maîtrisé son sujet dimanche, au Grand Prix de Grande-Bretagne. Mais, contrairement aux épisodes précédents, ce fut moins facile pour lui car au départ il a vu la fusée Lando Norris lui filer sous le nez. Le jeune Britannique avait étonné en qualification samedi, en signant le deuxième temps et ce n'était pas une performance sans lendemain.

Un peu assommé par ce contre-temps - il a seulement raté ses démarrages à Melbourne et à Spielberg en "sprint" cette saison -, Verstappen a alors mis du temps à redevenir "Super Max". Mais au cinquième tour, il avait compris où il pouvait attaquer la McLaren n°4 et il disposait du DRS. Il avait surtout ménagé ses pneus plus que son ami, et ce n'est pas dans la plus grande ligne droite qu'il a porté l'assaut décisif mais entre les virages 5 et 6.

La cause entendue, le Batave a ensuite bien géré les aléas de course. Il en a même tiré parti avec cette chance du champion qui semble l'accompagner cette année : au 33e des 52 tours, il a plongé dans la pit lane lors de l'intervention de la voiture de sécurité, suite à l'explosion du moteur de la Haas de Kevin Magnussen, dont George Russell (Mercedes) et Oscar Piastri (McLaren) ont été les grands perdants.

"Il faut qu'on regarde ce qui s'est passé au départ, a-t-il déclaré à l'arrivée. J'ai eu un peu de patinage, c'est juste très mauvais. Il faut vraiment qu'on se penche sur la question. Sur les dernières courses c'était très bien, mais aujourd'hui c'était moins bon !" Si le Néerlandais avait quand même une petite idée de ce qui était arrivé, Helmut Marko a vite vendu la mèche : "Il a relâché trop vite l'embrayage", a révélé l'Autrichien.

"Lando a opposé une belle défense, il avait beaucoup de grip aujourd'hui, a poursuivi Verstappen, à propos de son duel avec son ami. Après tout s'est bien passé : à l'entrée de la voiture de sécurité, j'ai pris les 'tendre', mais c'était plus compliqué pour prendre l'avantage. J'ai pu construire cet écart (…) mais cela n'a pas été aussi simple que ça a pu paraître."

Naturellement, il s'est félicité du record de 11 victoires consécutives de McLaren, datant de 1988, que l'équipe autrichienne a égalé dimanche. Depuis le Grand Prix d'Abu Dhabi 2022, l'équipe de Milton Keynes vole de victoire en victoire. "C'est génial", a-t-il commenté, sans s'étendre sur sa contribution personnelle, qui s'élève à neuf succès contre à Sergio Pérez, méconnaissable depuis le Grand Prix de Miami, en mai dernier.

Mais samedi, il avait eu ces mots assez cinglants pour le Mexicain, sans vouloir entrer dans la polémique. "Qu'est-ce qui lui arrive ? Je n'en sais rien, demandez à Helmut (Marko, le conseiller de Red Bull Racing). Bien sûr, nous nous battons pour le titre Constructeurs aussi, mais je pense qu'en ce moment je le fais seul...", avait-il commenté.

"Les autres poussent derrière et refont leur retard, c'est à surveiller", a-t-il ajouté sur Canal+. Au vu des deux dernières courses, McLaren réalise effectivement une montée en puissance impressionnante, qui inquiète non seulement Ferrari, Aston Martin et Mercedes, mais également Red Bull.

L'écurie championne du monde en titre a d'ailleurs admis avoir commis une erreur stratégique. "Le fait d'avoir terminé en 'tendre' n'était pas idéal, Max et Hamilton ont ensuite eu des problèmes," a observé Helmut Marko, sur Sky Sports Allemagne. En entendant le pilote de la RB19 n°1 se plaindre des gommes rouges, on a cru a du bluff, mais il était réellement pas très à l'aise, malgré son solide rythme. Max Verstappen n'a pas gagné avec le confort habituel et Red Bull est plus que jamais reste sur ses gardes.