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Barrichello désolé
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Publié 30/07/2010 à 11:48 GMT+2
Felipe Massa n'a pas la conscience tranquille depuis qu'il a laissé Fernando Alonso gagner à Hockenheim. Rubens Barrichello, ex-Ferrari, sait bien ce que ça fait.
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Massa par ci, Felipe par là : le Brésilien, gravement blessé à Budapest en 2009 et victime de consignes de courses défavorables dimanche dernier à Hockenheim, était au centre de toutes les conversations, jeudi avant le Grand Prix de Hongrie de Formule 1. La tête rentrée dans les épaules, avare en parole, le Brésilien, bombardé de questions, s'est contenté de réponses laconiques. Tout juste s'est-il satisfait qu'après son doublé au dernier Grand Prix d'Allemagne, Ferrari soit désignée favorite devant McLaren et Red Bull sur le tracé sinueux du Hungaroring.
Quid de son accident l'an passé sur cette même piste, quand un ressort de la Brawn GP de Rubens Barrichello l'avait percuté à pleine vitesse, l'assommant et le faisant partir tout droit dans un mur de pneus à près de 190 km/h, avec plusieurs jours de coma à la clef ? "Pour être honnête, je ne me rappelle pas un seul moment de l'accident. Je ne me souviens même pas de ce virage, alors que je l'ai vu souvent. Quand on referme la visière, on ne pense pas à cela. (...) Et je suis sûr que maintenant, Rubens a des ressorts très forts dans sa voiture", a-t-il souri.
Et Barrichello d'acquiescer. "Il est vraiment comme ça. Je ne pense pas qu'il craindra quoi que ce soit. Il y trois ou quatre mois, alors que nous jouions au poker au Brésil, il m'a dit à un moment : 'j'ai une surprise pour toi'. Et il a mis sur la table le casque avec lequel il avait eu l'accident.Il a tué ma nuit. J'ai commencé à perdre au poker. Ça l'a beaucoup amusé. Je pense qu'il va y aller à fond. En plus, maintenant, je roule pour une autre équipe", a rigolé Barrichello, désormais chez Williams, où il effectue une très honnête saison.
Entre deux chaises
Mais le Brésilien n'était pas seulement cité pour la rapidité de sa convalescence, qui a devancé les pronostics les plus optimistes. Son coup de frein, dimanche à Hockenheim pour laisser gagner Alonso, au motif que l'Espagnol était mieux placé au classement, était également largement commenté. "Je suis très désolé de voir ce qu'il a eu à subir. Personne ne devrait subir ça. Felipe est mon ami", a regretté Barrichello, victime des mêmes combines chez Ferrari entre 2000 et 2005, quand il était le second de Michael Schumacher. "Si tu ne gagnes pas le championnat pour un point, tant pis ! Tu avais tes chances, il fallait les saisir. Et si tu le gagnes pour un point mais que quelqu'un t'a laissé passer, à quoi ça rime ? Si je dois être un méchant pour être champion de monde, ça ne m'intéresse pas", a renchéri le pilote Williams.
A rebours d'une presse espagnole et italienne criant au complot anti-Alonso/Ferrari, tout le paddock, à l'exception notable de Michael Schumacher et Ross Brawn, principaux artisans de ce stratagème à présent interdit, début 2000, a critiqué la Scuderia et le prince des Asturies. Ce qui n'a pas gêné les principaux intéressés. "Je travaille pour l'équipe", a rappelé Massa, tout en niant être devenu le second pilote de Ferrari. "Quand je dirai 'je suis le second pilote', je ne courrai plus", a-t-il lancé, piqué au vif. Alonso, qui a de son côté endossé son costume d'humble employé de la Scuderia - "Ferrari est au-dessus de tous les pilotes du monde" -, a même hurlé son amour pour son coéquipier. "Notre rapport est exceptionnel", a-t-il prétendu.
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