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Grand Prix de Hongrie - Charles Leclerc sur le fiasco Ferrari : "C'était un carnage"

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 31/07/2022 à 21:34 GMT+2

GRAND PRIX DE HONGRIE - Charles Leclerc a vu ses chances de victoires ruinées par une stratégie insensése de Ferrari, dimanche. Le Monégasque a dû rouler avec des pneus "dur" qui ne fonctionnaient déjà pas sur d'autres voitures, et un troisième arrêt l'a rejeté à la sixième place, loin du vainqueur, son rival pour le titre Max Verstappen, qui le précède de 80 points au championnat.

Charles Leclerc (Ferrari) au Grand Prix d'Autriche 2022

Crédit: Getty Images

Un naufrage, un de plus. Charles Leclerc et Ferrari paraissaient bien armés pour reprendre des points à Max Verstappen et à Red Bull, dimanche. Le Monégasque et l'Espagnol s'élancaient respectivement de la troisième et la deuxième places sur la grille du Grand Prix de Hongrie. Pas moins de huit rangs devant le Néerlandais, victime d'un problème de moteur en qualification samedi, et Sergio Pérez, en difficulté pour trouver les bons réglages sur sa RB18. Ils ne s'en frottaient pas encore les mains, mais ce n'est pas l'envie qui manquait.
Les pilotes des F1-75 avaient toutes les cartes en main pour en profiter - enfin ! -, stopper l'hémorragie aux championnats et se refaire un moral avant la traditionnelle pause estivale de trois semaines. Malheureusement, comme trop souvent, la Scuderia s'est tirée une balle dans le pied en termes de découpage des 70 tours au programme de la 13e manche 2022, en regardant derrière elle plutôt que devant. Et en s'emmêlant les pinceaux dans des choix de pneus pourtant limpides. Pour finalement offrir une huitième victoire à son rival, qui n'en demandait pas tant.

Tout à l'envers !

Fautif au Grand Prix de France, Charles Leclerc a livré une belle course, offensive. Mais il a été fourvoyé par les stratèges rouges, et au niveau ultime le directeur d'équipe, Mattia Binotto, qui a validé des choix insensés. Parti en Pirelli "medium", Leclerc a commencé par dérouler un plan parfait, en chassant le leader George Russell (Mercedes) et son coéquipier, Carlos Sainz. En allongeant son premier relais, il a pu passer le Madrilène aux stands.
C'est alors que Ferrari a commencé à sortir de son schéma idéal en faisant rentrer le pilote de la Principauté au 22e tour, alors qu'il louait la tenue de ses gommes jaune et que ses chronos étaient là pour l'attester. Max Verstappen revenait comme une balle pour frapper à la porte du podium, là était peut-être la raison.
Passée ce moment de flottement, Leclerc est revenu fort sur Russell, parti de la pole position, et l'a attaqué avec succès au 31e tour, au virage n°1, u prix d'une magnifique manoeuvre, peut-être le freinage de l'année. On pensait que tout était rentré dans l'ordre, et l'erreur de timing d'un premier arrêt oubliée. C'est alors que Ferrari a renoué avec ses vieux démons de Monaco et de Silverstone, en compromettant totalement les chances de son leader.
Leclerc a répété qu'il était bien avec les "medium", mais la Scuderia l'a fait rentrer au 40e tour, pour chausser sa "rossa" de… pneus "dur". Des pneus testés depuis plusieurs boucles par Alpine et désapprouvés par Esteban Ocon et Fernando Alonso ; et encore plus sur les écrans de chronométrages. Un choix d'autant plus incompréhensible que la crainte de la pluie une vingtaine de minutes après cet arrêt, et le temps plus important de mise en chauffe de ces gommes auraient rendu cette décision un peu plus caduque encore. Immanquablement, le pilote de la Principauté est tombé dans un néant, au point de rentrer une troisième fois pour finir en "tendre", et au sixième rang. Avec pour bilan 17 nouveaux points perdus sur Verstappen.

Ferrari a eu peur de Verstappen

"Je n'ai pas d'explication pour l'instant, a avoué Charles Leclerc, perplexe, sur Canal+. Je ne sais pas trop quoi dire moi non plus. Il va falloir qu'on regarde, encore une fois. Mais là, c'est difficile, parce qu'on m'a posé la question. Les 'medium' étaient vraiment bien, on était plutôt rapides sur les 'medium', ils étaient encore assez neufs (au 40e tour), j'étais confiant et je l'ai dit à la radio. On a décidé de couvrir Max avec des 'dur', alors qu'il était en 'medium'. C'était un carnage. On s'est arrêté cinq ou six tours après, sur des 'tendre'. Ça a fait un long relais sur les 'tendre'…"
Charles Leclerc (Ferrari) au Grand Prix d'Autriche 2022
Puis il est revenu sur le premier relais, la meilleure partie de la course. "C'était plutôt la bonne stratégie (de partir en 'medium'), a-t-il continué. Moi aussi, je voyais les choses pour aller le plus loin possible avec ces 'medium' parce que je l'ai dit : les medium étaient des bons pneus. J'avais un bon feeling dessus. Je ne comprends pas."
Avec désormais 80 points de retard sur Max Verstappen, il sait que ses chances d'être champion du monde ne sont plus que théoriques. "C'est comme ça, on regarde course par course, mais très honnêtement, au bout d'un moment on ne peut pas espérer gagner le championnat si on fait des courses comme ça, a-t-il soupiré. Je sais pas trop quoi dire... J'espère que la deuxième partie de la saison nous sourira un peu plus, mais il faut que l'on s'améliore."

80 points de retard

Sa mésaventure a au moins servi Carlos Sainz, qui a déroulé un plan plus classique "medium", "medium" et "tendre", pour une quatrième place bien décevante au final. "Une nouvelle fois, je suis surpris, a reconnu le Madrilène. On était simplement très lents avec tous les composés de pneus, face aux Mercedes, face aux Red Bull. On a perdu l'avantage de vendredi. C'est comme si on avait fait deux pas en arrière par rapport à vendredi. Évidemment, la stratégie devient plus difficile quand vous souffrez, quand vous avez de la dégradation. J'étais limité par mes pneumatiques avant. Je ne pouvais pas attaquer, pas défendre. L'équilibre aujourd'hui n'était pas bon sur la voiture. Ça reflète notre journée."
Au championnat des constructeurs, Ferrari encaisse encore un 35-20 face à Red Bull, qui file vers la couronne. Plus embêtant, Ferrari ne possède plus que 30 points d'avance sur Mercedes. Ce dimanche, Lewis Hamilton a signé son sixième podium de la saison, George Russell le cinquième. Cinq, comme le nombre de fois où Charles Leclerc a fini dans le Top 3 en 2022, hors sprint. La pause estivale va faire du bien, mais la dernière partie de saison va être longue si rien ne change.
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