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Formule 1 | Ça a donné quoi, ce nouveau format de qualification au Grand Prix de Hongrie ?

Julien Pereira

Mis à jour 23/07/2023 à 08:21 GMT+2

Le Grand Prix de Hongrie a délivré l'une des qualifications les plus excitantes de l'année. S'il n'est pas certain que le nouveau format testé ce samedi en qualification ait été décisif dans la lutte pour la pole ayant opposé Lewis Hamilton (Mercedes) à Max Verstappen (Red Bull), la formule a probablement satisfait Stefano Domenicali et son board. Voici pourquoi.

Max Verstappen (Red Bull) et Lando Norris (McLaren) après la qualification du Grand Prix de Hongrie 2023

Crédit: Getty Images

Stefano Domenicali doit se friser les moustaches. Depuis des mois, le patron de la F1 répète à l'envi qu'un nouveau changement de réglementation technique, pour enrayer l'archi-domination de Red Bull (ou plutôt de Max Verstappen) véhiculerait une mauvaise image pour ce sport. À raison. Pour faire du "spectacle", de "l'attractif", du "show" - quelques-uns de ses termes fétiches - le dirigeant italien a une autre carte favorite : les nouveaux formats.
L'ancien boss de la Scuderia est parvenu à imprimer sa vision à bon nombre de personnes qui comptent dans le paddock. Ainsi, en Hongrie, on a entendu plusieurs patrons d'écurie (James Vowles pour Williams, Mike Krack pour Aston Martin) rappeler que les acteurs de ce sport devaient "innover", être "ouverts d'esprit" et donc accueillir la nouvelle formule de qualification, finalement testée ce samedi en Hongrie, avec le sourire.

Rupture du "gentlemen's agreement"

D'autant que cette fois, ce format alternatif défend aussi une cause noble, l'écologie, puisqu'il permet une économie non-négligeable de pneus sur l'ensemble d'un week-end. Il joint surtout l'utile à l'agréable : contraindre les pilotes à n'utiliser que des gommes "dur" en Q1, "medium" en Q2 et "tendre" en Q3, c'est aussi rendre la hiérarchie moins prévisible, sur le papier.
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"Verstappen n'a pas besoin d'apprendre, il comprend tout directement" : Waché subjugué

En pratique, le premier test grandeur nature effectué ce samedi a largement validé l'hypothèse. En Q1, l'utilisation des pneus les plus durs a contraint les pilotes à rester plus longtemps en piste pour trouver la bonne fenêtre de température, et créé des embouteillages à faire rougir Bison Futé aux abords du dernier virage. Un joli piège pour tout le monde, y compris les écuries de pointe. Mercedes, avec George Russell, n'a pu l'éviter.
Tous les pilotes avaient pris la mesure de ce risque. C'est la raison pour laquelle le "gentlemen's agreement", qui les contraignait à faire la queue sans se dépasser avant une dernière tentative de tour lancé, a été rompu. "Je pense que c'est clair : il n'existe plus, a confié Russell après coup, sur Canal+. J'ai été dépassé par quatre voitures avant de lancer mon tour...". À Monza, prochain théâtre de ce format (2 septembre), le phénomène devrait être encore plus marqué.

Le vendredi, encore moins intéressant

Sportivement, on ne pourra pas nier que ces nouvelles contraintes obligent les pilotes à s'employer : même Max Verstappen, ardemment opposé à la formule, a cravaché. "C'était difficile, a-t-il avoué. La Q1, la Q2... Ce n'était pas évident de trouver la confiance pour réellement attaquer dans les virages." Dans ce cadre, la capacité d'adaptation devient la clé et pourrait même creuser les écarts entre coéquipiers. La tendance, observée chez Red Bull, Alfa Romeo ou Aston Martin, doit encore être confirmée.
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Pérez "pas assez aidé" par les ingénieurs de Red Bull

La préparation prend elle aussi plus d'importance : habituellement en difficulté, Alfa Romeo s'est acharnée aux essais sur l'équilibre de sa monoplace avec tous les types de gommes. Résultat : une Q3 pour ses deux pilotes pour la première fois de la saison, et une meilleure qualification en carrière pour Guanyu Zhou (5e). "Cela démontre que parfois, il vaut mieux comprendre le package que vous avez et trouver une bonne configuration, plutôt que de courir après les évolutions", a observé Frédéric Vasseur, patron de la Scuderia, sur Sky Sports. En Hongrie, Ferrari n'avait ni le premier critère ni le deuxième.
Reste une grosse faille dans le système : l'ennui du vendredi, puisque les écuries font tout pour économiser des pneus. "Les spectateurs arrivent le vendredi et veulent voir des voitures rouler, a observé Hamilton après la qualification. Mais comme nous avons moins de pneus que d'habitude (11 trains contre 13)... il y a beaucoup de pneus pluie jetés, donc peut-être que l'on devrait chercher la solution de ce côté-là, plutôt que de réduire le divertissement des fans."
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