Grand Prix de Hongrie - Rester chez Red Bull, "l'évidence" qui n'en était vraiment pas une pour Max Verstappen

Il l'a lâché comme cela, en zone mixte au détour d'une question : Max Verstappen va finalement prolonger l'aventure au moins pour la saison prochaine avec son écurie de quasi-toujours Red Bull. En se donnant un air spontané, le quadruple champion du monde et son équipe tentent de faire passer la pilule d'une décision naturelle et évidente. Tout porte à croire qu'elle ne l'est pas tant que ça.

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Video credit: Eurosport

Il faut être fou, novice, ou les deux pour croire encore que des déclarations spontanées et prononcées sans aucune arrière-pensée peuvent encore sortir de la bouche des pilotes de Formule 1. Chaque mot de chacun des 20 élus est scruté, et potentiellement tourné sous tous les angles en cas d'ambiguïté. Les hypothèses qui en sont tirées peuvent coûter un scandale, des milliers, voire même faire capoter des deals et tout le monde s'en doute, et veut s'en prémunir, dans le paddock. Alors quand Max Verstappen a annoncé qu'il poursuivrait avec Red Bull en 2026, difficile de ne pas se douter que le timing de la déclaration a été sciemment décidé.
C'est ainsi qu'il a glissé l'info cruciale sur son avenir, attendue depuis un mois, au milieu d'une longue tirade sur "ces gens qui aiment parloter" : "Je pense qu'il est temps de mettre fin à toutes les rumeurs, a-t-il déclaré, presque l'air de rien en zone mixte avant le GP de Hongrie. De toute façon, il a toujours été une évidence pour moi que j'allais rester." Ce qui était, si on le croit, très clair pour lui ne l'était pourtant pour personne d'autre. Des discussions avec Mercedes pour un transfert dès la saison prochaine avaient été révélées, et confirmées par George Russell, fin juin. Quelques jours plus tard, un accord supposément trouvé a même été évoqué en Italie.
Et il y avait des raisons d'y croire. Parce que sa Red Bull ne lui donne plus la domination sans partage qu'elle lui a offert depuis quatre ans. Aussi parce que les bruits de couloirs laissent entendre que Mercedes serait l'écurie qui aurait pris par le meilleur bout la nouvelle réglementation qui s'applique la saison prochaine. Le scénario était donc tentant aux yeux de tout le monde. Excepté aux siens : "Pour moi, il a toujours été clair que mon choix n°1 était de rester et que les conditions soient réunies pour que cela soit le cas" a-t-il poursuivi.

Bloqué par une clause

Il est juste là, le détail dans lequel le diable est caché. Pour que Max Verstappen poursuive avec Red Bull, il fallait "que les conditions soient réunies". Et elles l'ont été dans les toutes premières semaines de cet été. D'abord, le directeur de toujours de l'écurie Red Bull Christian Horner a fini par être renvoyé le 9 juillet. Le clan Verstappen, et en particulier le patriarche Jos, opérait en coulisses depuis des mois pour son départ. Le Grand Prix de Grande-Bretagne se serait même conclu sur une engueulade à ciel ouvert entre les deux hommes, le père du quadruple champion du monde pointant du doigt le directeur de l'écurie en lui promettant de "continuer de lui mettre la pression."
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Son renvoi, dont les raisons n'ont jamais été clairement dévoilées, s'est donc compris comme étant autant la conséquence des accusations de harcèlement sexuel qui l'ont visé en interne, qu'une main tendue vers Max Verstappen. Et pourquoi pas, même, la validation d'une première condition sine qua non pour convaincre le Néerlandais de rester. La deuxième de ces modalités est beaucoup moins hypothétique. Motorsport.com avait révélé en 2024 une clause de performance dans le contrat de Max Verstappen qui lui permettrait de quitter Red Bull s'il n'était pas dans le top 3 du classement pilote à la pause estivale. Et en arrivant au Hungaroring, théâtre du dernier Grand Prix avant les vacances, avec trop de points d'avance sur le quatrième – George Russell – pour être rattrapé, il ne peut donc plus utiliser cette porte de sortie.
Ce n'est donc peut-être pas parce qu'il se "concentrait sur les discussions avec l'équipe pour améliorer les performances" qu'il a attendu près d'un mois avant de démentir une rumeur qui a eu suffisamment le temps d'enfler. Et sa prolongation n'était aussi peut-être pas "le sentiment général au sein de l'équipe" comme il l'a raconté ce jeudi. Il a d'ailleurs glissé – décidément sa méthode de communication – une petite phrase qui va continuer de semer le doute sur son avenir. "Je ne sais pas [si les mêmes rumeurs vont se reproduire]. Je veux dire, si vous me posez cette question l'année prochaine, alors oui nous aurons ces spéculations." Son contrat avec Red Bull court pourtant jusqu'en 2028. Mais sa clause de sortie aussi. Et s'il y a bien une évidence, c'est que Max Verstappen a bien en tête cette possibilité.
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