Formule 1 | Franco Colapinto détruit son Alpine en essais en Hongrie... et risque de perdre sa place

C'est ce qu'on appelle une grosse boulette. Et dont les conséquences pourraient être très lourdes. En piste pour des essais Pirelli, ce mercredi, sur le Hungaroring, Franco Colapinto a commis l'irréparable, au sens propre : l'Argentin a crashé son Alpine et l'a laissée en morceaux, au virage n°11. Fort heureusement, le jeune pilote s'en est sorti sans gros bobos, comme l'a confirmé son écurie dans la matinée. En revanche, il n'a sans doute pas arrangé son cas.

Choisi par Flavio Briatore pour succéder à Jack Doohan, qui n'avait eu que six Grands Prix pour s'illustrer, Colapinto a toujours été en sursis. Celui qui avait alterné le bon et le moins bon la saison dernière chez Williams n'avait d'abord été engagé que pour cinq manches. L'écurie tricolore, ainsi que lui-même, l'avaient confirmé. Une fois cet échantillon passé, Briatore avait assuré que la suite ne dépendrait que de ses performances.

Autrement dit, le natif de Buenos Aires vit avec une épée de Damoclès au-dessus du casque. Le grand manitou italien, pas vraiment réputé pour faire des sentiments, l'avait choisi de manière pragmatique, notamment pour permettre à la structure de profiter de ses juteux sponsors. Certains d'entre eux, qui avaient précédemment soutenu Sergio Pérez, n'auraient finalement pas apporté la manne financière espérée... alors qu'Alpine a dû régler un gros chèque à Williams pour casser son contrat.

Bref, personne n'imagine l'Argentin s'éterniser au sein de la firme au A fléché. D'abord parce que ses résultats (deux 13e places comme meilleur bilan à Monaco et au Canada) ne sont pas bons, même s'ils doivent aussi être corrélés aux performances d'une monoplace dont le développement a été complètement abandonné. Ensuite parce que Flavio Briatore, qui continue de faire la pluie et le beau temps au sein de l'écurie malgré le départ de Luca De Meo, souhaite s'en débarrasser.

Ces dernières semaines, l'Italien a soufflé le chaud et le froid. Juste avant l'été, il disait à Sky Germany "ne pas être content du tout" du rendement de son deuxième pilote. Plus tard, il accusait la presse, en particulier argentine, de mettre trop de pression autour de son baquet et de ne pas lui laisser suffisamment de temps.

Mais ce n'est un secret pour personne : s'il continue de faire confiance à Pierre Gasly, l'ancien grand banni de la F1 prospecte pour trouver un élément fiable et talentueux en vue de la prochaine réglementation. Il a rêvé qu'un transfert de Max Verstappen chez Mercedes puisse lui permettre d'obtenir le prêt de Kimi Antonelli. Il a aussi discuté avec Toto Wolff d'un retour aux affaires de Valtteri Bottas. Et le nom de Sergio Pérez ne devrait pas tarder, non plus, à revenir dans la discussion.

En attendant, le dirigeant italien pourrait décider de couper Franco Colapinto, dont le rendement, pour l'heure, coûte plus qu'il ne rapporte. La trêve estivale est devenue particulièrement propice à ce type de changement en cours de saison. Cela permettrait à Briatore d'offrir une chance à Paul Aron, jeune pilote estonien qu'il avait promu en équipe réserve en fin de saison dernière. Et qui pourrait, lui aussi, faire partie des pilotes de F1 à contrat de très courte durée.