"Là où nous méritons"

La semi-urbanité de Melbourne avait été proclamée atypique, la chaleur de Sepang l'est tout autant mais Ferrari juge qu'il n'est pas utile de se dissimuler plus longtemps derrière des fausses excuses. En Australie, Fernando Alonso avait été rejeté à 1.4 sec du poleman Sebastian Vettel. La Malaisie n'a pas eu beaucoup plus de mansuétude envers le leader espagnol de la Scuderia en positionnant à 0.9 sec de l'Allemand de Red Bull, samedi. Si l'écart enregistré il y a deux semaines pouvait paraître sévère, celui-ci du jour reflète manifestement la réalité à en croire l'un des pontes de la technique rouge, Pat Fry.

"Nous sommes actuellement là où nous méritons, avec deux teams plus compétitifs que nous", a établi l'adjoint du directeur technique d'Aldo Costa, après la 2e session officielle de la saison. "En qualif, nous avons bien travaillé, nous avons tiré le meilleur de notre potentiel. Nous sommes loin du sommet, à une seconde en fait et nous sommes bien conscients qu'il va falloir progresser pour que la Scuderia soit là où elle doit être", a-t-il ajouté.

"Nous avons opté d'entrée pour un run en 'tendre' usé en Q1, car vu que la différence de performance entre les deux types de pneus est encore plus grande que l'an passé, il n'était pas question de prendre des risques à ce moment-là", a poursuivi celui qui est aussi responsable de l'Activité piste de la Scuderia, entendez par là le stratégie. "Clairement, ce choix a joué contre nous en Q3, lors de laquelle chacun de nos pilotes n'avait plus qu'un set disponible pour un tour chrono. Mais ça reste la meilleure stratégie. Il y a une forte probabilité de pluie dimanche, qui ici peut se transformer en orage diluvien. Nous seront très précautionneux dans nos choix", a conclu le britannique de 54 ans, transféré de McLaren l'été dernier pour muscle le Reparto Corse.

Fernando Alonso a également appelé à l'effort et à l'unité. "Nous n'étions pas assez rapides en Australie et nous ne le sommes pas plus ici", a tranché le doble champion du monde. "De ce que nous avons de ces deux meetings, deux teams ont mieux travaillé que nous cet hiver. Ce n'est pas un secret : nous devons faire un bond qualitatif et être plus agressifs en développement. En même temps, il faut rester calme et ramener des points. Le championnat est très long et nous avons vu l'an dernier que la situation change continuellement d'une course sur l'autre. La 5e place est donc un résultat positif car tant de choses peuvent arriver dimanche. Après les essais de vendredi et les Libres 3, nous avons amélioré la voiture : j'étais plus à l'aise. Vendredi, nous avons vu des taux d'usure très élevé. Nous pouvons nous attendre à voir trois voire quatre arrêts."

Après deux sessions de collecte de data aéro vendredi pour comprendre où se situait le "loup" sur la 150° Italia, l'ancien pilote Renault avait avoué avoir du mal à trouver l'équilibre de la voiture. Chacun espère la pluie pour traverser cet épisode qui promet d'être pénible. Felipe Massa, 7e sur la grille à 1.381 sec, a à lui seul bien résumé la situation : "Ce fut une qualification difficile, surtout quand je vois les chromos du top 4... Nous avons lutté avec les autres. Nous allons faire une course défensive."