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Pérez pimente la F1

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ParEurosport

Mis à jour 12/07/2011 à 11:51 GMT+2

A Monte-Carlo, l'étonnant débutant mexicain Sergio Pérez nous a dit qui il était. Sans titre majeur depuis ses débuts en 2004, il a gravi les échelons pour devenir un pilote de GP capable d'adapter du tout au tout son approche de la course.

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Crédit: Eurosport

Sergio Pérez a eu raison de ne pas reprendre la piste du GP2. "Décrocher le titre dans une troisième saison n'aurait pas eu de sens", estimait-il, cet hiver. A Monte-Carlo, il est bien mieux dans une Formule 1 de l'écurie Sauber. Après des années d'incertitudes, loin de son Mexique natal. Donc loin de tout. "On est effectivement heureux de se retrouver ici quand on a travaillé si dur", annonce-t-il, dans un timbre qu'il ne hausse jamais. A 21 ans, le vice-champion de GP2 2010 a franchi le dernier palier, avec une certaine aisance. Les années de doute et d'isolement sont derrière lui.
A 15 ans, après un an en championnat US Skip Barber, il a pris un aller simple pour l'Europe - l'Allemagne plus précisément - parce que c'est par là que passe le rêve. Il se rappelle ces années sans le sou, hébergé dans un local sous le restaurant du propriétaire de son équipe de Formule BMW. "Ce fut dur de quitter mon pays pour aller vivre ailleurs", se souvient-il. "C'était surtout dur d'être la plupart du temps seul. J'aurais du apprendre l'Allemand, mais c'était trop dur." Question course, l'essentiel assuré, le reste était accessoire. "J'ai toujours eu le support de Telmex, dans tous mes championnats, mais c'est tout ce que j'avais. Je me suis concentré sur la course", complète-t-il. Qui dit Telmex, dit Carlos Slim, l'homme le plus riche du monde. Ou plus précisément son fils, Carlos Jr, qui commence à le suivre, en espérant que le pays trouvera le successeur d'Hector Rebaque, pilote de troisième plan aperçu pour la dernière fois au volant d'une Brabham, en 1981."Je suis assez agressif avec les pneus"
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2011 GP de Malaisie Sauber Perez

Crédit: Sauber F1

En 2007, il passe la Manche et obtient une victoire de classe dans le championnat de Grande Bretagne de Formule 3. Puis une 4e place finale l'année suivante. Puisque l'échec n'est que relatif, il passe le cran supérieur. Du GP2 asiatique et de l'A1 en 2008, puis du GP2 "principal" en 2009 et 2010. Puis, le 27 mars, c'est le choc : un premier relais de 35 tours en "tendre" puis la 7e place finale avant déclassement pour une broutille aéro. Il aurait donc une formule secrète pour faire durer ses gommes... Mythe ou réalité ? "En fait, je suis assez agressif avec les pneus en qualification mais je change mon approche en course", coupe-t-il, indifférent à l'étiquette qu'on lui a collé. "J'essaie d'économiser les pneus sans trop perdre de vitesse. Parfois ça marche, d'autres fois non. C'est durant la course que nous avons réalisé que c'était possible. C'était une surprise pour nous tous", avance-t-il de toute sa modestie. C'est comme ce statut -provisoire - de meilleur rookie. "Humm, difficile à dire... Di Resta, Maldonado, D'Ambrosio sont très bons et notre voiture a été bonne lors des dernières courses..."
Son profil de pilote comprend aussi quelques tendances, dont celle d'affoler la "speed trap". Pas plus tard qu'en Espagne, il était le plus rapide en Vmax en course. Ce qu'il s'empresse de relativiser : "Ce n'est pas une stratégie. Ça dépend simplement des conditions : parfois le couple moteur joue beaucoup, d'autres fois ça tient au DRS. Il y a différentes façons d'avoir de la Vmax..."
"Parfois, il me faut une auto douce"
Point de recette miracle, donc, pour configurer la C30 car tout est affaire de compromis. L'énoncé en est fort simple : "Il faut régler la voiture pour la qualif, tout en sachant qu'on l'aura aussi pour la course", Alors, que faut-il inclure dans les réglages ? "Ça dépend", répond-t-il. "Il faut faire attention aux pneus, il faut de la vitesse de pointe... Ce que j'aime c'est rouler à bloc, mais parfois il faut se canaliser pour gérer les pneus." Autrement, il réclame à son ingénieur, le Suisse Mark Schüpbach, une voiture rigide car il tolère plus le survirage. "Mais parfois, il me faut une auto douce", rajoute-t-il.
Après quatre courses mal récompensées, il a marqué ses deux premiers points officiellement en Espagne. Comme lors de son premier tests en F1, l'an dernier à Abou Dhabi, le président mexicain Felipe Calderon a du l'appeler. "Oui, il se tient au courant, il m'appelle de temps en temps. C'est à chaque fois une sensation particulière..." Au Mexique des légendaires frères Rodriguez, l'emballement est total. Il n'y qu'à voir les medias qu'il draine dans le paddock. La suite serait-elle de déplacer le chapiteau à la maison ? "J'espère que ma présence en Formule 1 va favoriser le retour d'un Grand Prix au Mexique. Carlos Slim Jr ? Il a fait beaucoup, mais tout ne dépend pas de lui", prévient-il avec prudence.
Inutile de trop se projeter. Le présent est déjà fort intéressant. Ce week-end, on va voir les progrès du vainqueur de Monte-Carlo GP2. Une fois de plus, tout n'est que nuance et discernement : "Ici, il ne faut pas penser à ne pas commettre d'erreur. Il faut que les choses soient naturelles. Il faut rester concentré, cerner les limites et y aller franchement."
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