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Lewis Hamilton (Mercedes) est statistiquement cuit mais il aurait tort de ne pas y croire

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 30/04/2016 à 19:34 GMT+2

GRAND PRIX DE RUSSIE - Lewis Hamilton (Mercedes) a 36 points de retard sur Nico Rosberg qui a gagné les trois premières courses et est promis au titre de champion du monde si l'on en croit le passé. Mais à y regarder de plus près, le Britannique a encore de quoi réagir.

Lewis Hamilton (Mercedes) au Grand Prix de Chine 2016

Crédit: Daimler AG

Lewis Hamilton accuse 36 points de retard sur son coéquipier de Mercedes, leader du championnat. Après trois courses, l'affaire est assurément mal engagée. La cause est même désespérée si l'on s'en remet à l'histoire ayant couronné sans exception les pilotes victorieux des trois premiers actes du Mondial.
Pour autant, le passé n'engage en rien l'avenir et les séries sont faites pour avoir une fin, autant que les records sont faits pour être battus. Nico Rosberg est supposé connaître le même destin glorieux qu'Ayrton Senna en 1991, Nigel Mansell en 1992, Michael Schumacher en 1994, 2000 et 2004 et Damon Hill en 1996.
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Lewis Hamilton (Mercedes) au Grand Prix d'Australie 2016

Crédit: Panoramic

Cependant, il faut considérer que dans cette liste seuls Michael Schumacher et Damon Hill se sont arrêtés à trois succès inauguraux, respectivement en 1996 et en 2000, et que toutes les autres séries ont connu une prolongation qui n'a fait qu'augmenter les probabilités.

L'exemple à suivre d'Häkkinen en 2000

C'est une évidence à laquelle il faut se remettre : c'est la plus longue série qu'il faut plutôt prendre en compte. Et à cet aune, ce sont les runs de quatre succès de Senna (1991) et de Schumacher (1994) et plus encore les cinq de Mansell (1992) et de Schumacher (2004) qui ont plus encore influencé le résultat final.
Ceci considéré, la stat condamnant prétendument Lewis Hamilton ne repose finalement que sur deux triplés, trop rares pour représenter une vérité inéluctable. Et rappelons que Michael Schumacher avait démarré 2000 en fanfare avant de céder - momentanément - les commandes du championnat du monde à Mika Häkkinen (McLaren), lors de trois Grands Prix. Comme quoi son triplé n'annonçait rien de sûr.
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Mika Häkkinen (McLaren) au Grand Prix de Belgique 2000

Crédit: AFP

36 points, c'est beaucoup...

En revanche, l'écart qui sépare actuellement Lewis Hamilton de Nico Rosberg est plus préoccupant pour l'Anglais, de surcroit après ce qui est arrivé samedi après-midi. 36 points après trois meetings, ce n'est pas loin de la valeur d'une course et demi. Mais là encore, on peut évoquer les 24 unités de retard de Mika Häkkinen en 2000 (10 pts pour la victoire, 6 pts pour la 2e) soit l'équivalent de deux succès et une 3e place. Preuve que rien n'est impossible, d'autant qu'à l'époque le Mondial comptait 17 dates contre 21 aujourd'hui.
Au soir du Grand Prix de Chine, Lewis Hamilton avait fait un constat lucide en estimant qu'il ne lui restait "plus vraiment de jokers". Jeudi, il a ajouté que "c'est raide". 36 points en 18 courses, ça s'annonce effectivement copieux et il n'a pas évoqué d'autre stratégie que d'y aller "étape par étape", parce que prendre des risques ne ferait qu'aggraver son cas. "Je ne prends pas ça à la légère. C'est un gros challenge", a-t-il insisté. Après un nouveau coup sur la tête, samedi, il a promis de "ne rien lâcher".

Abandon interdit

Il a de toute façon raison de penser qu'il ne peut se refaire qu'à force de régularité. "C'est18 courses et une moyenne de 2 points par course, je crois donc que ce n'est pas impossible", a-t-il dit. 17 courses peut-être, en fait... "Je suis déjà revenu plus vite de 29 points de retard", a-t-il aussi rappelé. En 2014, il avait lâché d'entrée 25 points à Rosberg dans un abandon à Melbourne puis aligné quatre victoires pour prendre la tête du Mondial au soir du cinquième Grand Prix. Un bon exemple qui ne fait que rappeler l'impérieuse nécessité de marquer au plus près son rival de garage.
Pour autant, le Britannique doit se dire secrètement qu'un revers de fortune allemand l'aiderait bien après des déboires à sens unique. Il peut toujours remarquer que son coéquipier a essuyé deux à trois abandons par saison depuis son arrivée chez Mercedes, en 2010. L'Anglais a été victime de 5 retraits depuis 2013 contre 7 à l'Allemand. C'est sûr, le premier abandon va avoir un impact mathématique énorme. Il signifiera un K.-O. ou un rééquilibrage des forces.
Néanmoins, la chance est une chose sur laquelle un pilote refuse de miser. Lewis Hamilton sait qu'il doit d'abord compter sur lui. Il patiente en attendant des jours meilleurs, en espérant qu'il ne sera alors pas trop tard.
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Sebastian Vettel (Ferrari), Lewis Hamilton (Mercedes) au Grand Prix de Chine 2016

Crédit: AFP

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