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Grand Prix de Sao Paulo | L'échec du Sprint et le retour du spectre de la grille inversée

Julien Pereira

Mis à jour 04/11/2023 à 12:38 GMT+1

À São Paulo, la F1 s'apprête à vivre son dernier Sprint de la saison. Et c'est tant mieux... pour tout le monde puisque désormais, même les acteurs et les décideurs admettent que ce format n'a pas tenu ces promesses. Des évolutions sont encore dans les tuyaux et, soudainement, l'inquiétant spectre de la grille inversée a repointé le bout de son nez.

Un dernier week-end de sprint... pour quoi faire ?

Le Grand Prix de São Paulo est le dernier de la saison au format "Sprint". C'est aussi le sixième de l'année. Et le fait qu'il soit encore aussi discuté est peut-être la preuve qu'il n'a pas apporté ce qu'il aurait dû. La boîte de Pandore est toujours ouverte...
La structure de week-ends testée depuis le début de cet exercice, avec un samedi isolé et entièrement dédié au Sprint, n'a pas convaincu malgré six tentatives sur des circuits très différents (Bakou, Spielberg, Spa-Francorchamps, Losail et Austin en attendant Interlagos ce samedi).
Parmi les pilotes, les avis sont aussi variés que chez les téléspectateurs même si, globalement, tous apprécient de devoir se passer de trois séances pleines d'essais libres parfois rébarbatives pour les acteurs et peu attrayantes pour les suiveurs.

Le Sprint, bien moins convaincant que prévu

"Je pense qu'il y a de la place pour ce format dans le calendrier, a souligné Daniel Ricciardo jeudi en conférence de presse. Ça change un peu. Mais je préfère quand même les week-ends traditionnels. Si je devais choisir entre l'un ou l'autre, je choisirais le conventionnel. Mais dans une saison à 23 ou 24 Grands Prix, si une demi-douzaine d'entre eux sont au format Sprint, peut-être que cela ajoute un peu de piquant. Mais je ne voudrais pas emprunter la voie du MotoGP et l'avoir tous les week-ends."
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Nouveau format de sprint à Bakou : "On arrive à la course TikTok"

L'idée était pourtant bel et bien de les multiplier : il y a quelques mois, le PDG de la F1 Stefano Domenicali avait évoqué un plan pour étendre cette structure à "un tiers du calendrier". Mais ça, c'était avant que l'échantillon grandeur nature devienne suffisamment important pour constater que les samedis entièrement dédiés au Sprint n'avaient pas tout à fait eu les effets escomptés.
Un temps, les grands patrons de la discipline ont utilisé des sondages faits maison, et plus globalement la popularité grandissante de la discipline, pour justifier leur création. L'écran de fumée a été sérieusement dissipé à Austin lorsque le patron du Circuit des Amériques, Bobby Epstein, a révélé que les ventes de billet pour le samedi n'avaient absolument pas été boostées par le Sprint. Aïe.
Ça ne sert pas le spectacle de l'événement principal
La défiance du grand champion du moment, Max Verstappen, n'a pas été une belle publicité non plus. D'autant que les arguments du Néerlandais sont en béton armé : le triple champion du monde estime que le Sprint du samedi affecté sérieusement le Grand Prix du dimanche en dévoilant les rapports de force.
"Le Sprint, c'est basiquement la première partie de la course, a résumé Carlos Sainz. Ça ne sert pas le spectacle de l'événement principal qu'est le Grand Prix. Donc nous arrivons à un point où il serait peut-être mieux d'essayer quelque chose d'autre le samedi."
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Ferrari, l'éternelle voiture du samedi

La question est plus que jamais sur la table. Plusieurs patrons d'écurie ont déjà révélé que de nouvelles discussions étaient en cours pour dessiner les contours d'un nouveau format. Pour l'heure, rien n'a été entériné en vue de la saison 2024. Une chose est sûre : il n'y aura pas de retour en arrière, mais plutôt une évolution.

La grille inversée n'est plus un tabou

À Austin, le patron de l'écurie Red Bull a été le premier à (re)mettre les pieds dans le plat : "Je pense qu'il faut ajouter un peu plus de risques, a analysé le dirigeant. Que ce soit en inversant le Top 10 ou quelque chose comme ça...".
L'idée de la grille inversée, susurrée il y a quelques années puis enfouie, n'a jamais quitté l'esprit de Stefano Domenicali. Et visiblement, elle ne génère plus le même scepticisme auprès des pilotes. "Faut-il une grille inversée ? Une qualification sur un tour ? Je ne sais pas, a soufflé Sainz. [...] Mais je pense qu'il faut continuer à expérimenter."
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"Verstappen a 12 ans d'avance sur les temps de passage de Prost"

Le bouclier de l'ADN de la Formule 1 et de l'importance de la justice sportive, deux critères qui seraient considérablement affectés par une telle solution, s'est fissuré. Les partisans ont désormais d'autres arguments sous le bras, à commencer par la performance mémorable de Lewis Hamilton, sur ce même circuit d'Interlagos, en 2021.
"C'est le meilleur Sprint que j'ai vécu donc je suis en faveur de la grille inversée, a révélé le septuple champion du monde. Le problème est que si nous avons cela, tout le monde essaiera de se qualifier en dernier...". Ce qui, à coup sûr, ne serait pas beaucoup plus réjouissant pour les spectateurs.
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