Grand Prix de Sao Paulo | Un podium qui rapporte 23 millions d'euros : Alpine, à fond la caisse

La Formule 1 n'est pas seulement une compétition sur la piste entre pilotes, c'est aussi une course aux gains sonnants et trébuchants entre équipes. Chaque saison, les écuries se battent pour s'assurer la meilleure place finale du championnat du monde des constructeurs. Car c'est en fonction de ce classement que le promoteur du Mondial, "Formula One Management", leur redistribue une partie de ses gains en fin d'année.

Au fil des années, les sommes en jeu sont devenues colossales, chacune des dix parts allouées de façon dégressive, au mérite, contribuant à la santé financière des écuries bénéficiaires, si ce n'est à leurs survies. Heureusement, il ne s'agit plus d'un couperet : le paddock s'est établi à dix équipes en 2017 et il n'y a plus de onzième équipe pour se retrouver sans cette manne essentielle. 

Grand Prix après Grand Prix, les financiers des équipes surveillent donc attentivement le classement du championnat Constructeurs, pour savoir à quoi pourrait ressembler leur train de vie la saison suivante. Cette hiérarchie évolue parfois de façon spectaculaire, et c'est ce qui est arrivé à Alpine, dimanche à Sao Paulo. En terminant la 21e manche du Mondial aux deuxième et troisième places avec Esteban Ocon et Pierre Gasly, le blason au A fléché a bondi de la 9e à la 6e place grâce aux 33 points engrangés, devant Williams, Racing Bulls et Haas. Un saut qui représente des millions d'euros...

Sur la base de la grille de répartition des gains de 2023, Alpine est ainsi passée de 62,1 à 85,5 millions d'euros. Une différence de 23,4 millions ! Mais rien n'est définitivement acquis, et la marque de Dieppe va devoir batailler ferme pour tenir son rang lors des trois week-ends de Grands Prix 2024 (Las Vegas, Qatar, Abou Dabi). Avec un total de 49 points, elle ne possède en effet qu'une faible avance sur ses rivales Haas (46) et Racing Bulls (44), alors que Williams (17) ne paraît plus être une menace.

Cependant, l'écurie dirigée par Oliver Oakes n'a pas attendu cette dernière ligne droite pour prouver l'importance accordée à chaque point. A Austin, elle avait fait rentrer Esteban Ocon en fin de course pour chausser son A524 de pneus neufs afin de battre le chrono du meilleur tour alors détenu par Franco Colapinto. Même pas pour le prendre à Williams, mais juste pour l'en priver, le Français, 18e et donc hors du Top 10, n'étant pas éligible pour récupérer le point bonus. Pour Alpine, tout sera bon, jusqu'au bout, pour garder cette sixième place qui rendrait plus présentable une saison dans l'ensemble très laborieuse.