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Kimi Räikkönen (Ferrari), un retour vers le passé

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 22/10/2018 à 16:38 GMT+2

GRAND PRIX DES ETATS-UNIS - Kimi Räikkönen a-t-il remporté sa dernière victoire, dimanche ? Probablement. On s'en souviendra d'autant qu'elle est conforme au personnage.

Kimi Räikkönen (Ferrari) au Grand Prix des Etats-Unis 2018

Crédit: Getty Images

A défaut d'avoir sacré Lewis Hamilton, le Grand Prix des Etats-Unis a consacré la patience de Kimi Räikkönen, dimanche. Pas moins de 115 courses - dont 113 auxquelles il a pris part - s'étaient écoulées depuis sa dernière victoire en Formule 1, au Grand Prix d'Australie 2013, sous le blason de Lotus. Un nouveau record qui surpasse les 99 participations infructueuses de Riccardo Patrese entre le Grand Prix d'Afrique du Sud 1983 et le Grand Prix de Saint-Marin 1990. Mais on imagine à quel point ça le touche, tout comme son nouveau record de 179 courses entre deux victoires en rouge.
A Austin, le dernier champion du monde de la Scuderia a donc obtenu sa première victoire depuis son retour à Maranello, en 2014. A la force d'un dépassement dans le premier tour qu'il n'avait plus réalisé depuis le dernier Grand Prix de 2016. Sur Lewis Hamilton, ce qui n'est pas rien. Au rythme d'une stratégie qui paraissait perdante.
Départ du Grand Prix des Etats-Unis 2018
Ce succès, il l'espérait à 39 ans, en vétéran du plateau, au crépuscule d'une énième saison pesante dans l'ombre de Sebastian Vettel, dont il se sera finalement affranchi. Un autre tour de force. Une manière surtout de quitter la tête haute l'écurie qui lui a préféré l'espoir monégasque de Sauber, Charles Leclerc, 21 ans, l'an prochain.
Cette victoire est un petit clin d'œil bienvenu au terme d'une saison qui tournait en boucle autour des aventures de Lewis Hamilton, des mésaventures de Sebastian Vettel et Ferrari. Mine de rien, elle le remplace sur le podium du championnat du monde. Mais il ne voit peut-être pas ça d'un bon œil, car pour l'instant ça vaut invitation au gala de remise des prix de la Fédération internationale de l'automobile, comme en 2012. Autant dire une corvée pour lui…

"T'as gagné le championnat ou pas ?"

Mais bon, cette troisième place, il la mérite et ça fait toujours de lui le meilleur Finlandais du championnat du monde. Au volant d'une voiture globalement moins affutée que la Flèche d'argent. Mais ça aussi, ça lui passe à 3000 pieds au-dessus de la tête. Il ne se vantera pas plus d'avoir une victoire au compteur, une plus que son compatriote Valtteri Bottas, désormais seul pilote "fanny" du Top 6 planétaire 2018.
"Iceman" est l'empêcheur de tourner en rond de cet exercice finissant. Presque indifférent à lui-même, à l'entendre à chaud dire "Ça ne change pas ma vie. Qui sait, les gens sont peut-être plus heureux que moi ?". Iconoclaste aussi, jusque sur le podium, où un vainqueur a l'ordinaire politesse d'ôter ses lunettes noires. Et esprit libre plus que jamais, détaché pendant l'hymne italien, devenu si rare, pendant que son patron Maurizio Arrivabene s'époumonait guilleret.
Visiblement, le désormais Finlandais le plus victorieux en Grand Prix, 21 victoires soit une de plus que Mika Häkkinen, quand même double champion du monde, ne s'était pas renseigné sur la position finale de son habituel chef de file allemand. Sinon, pourquoi aurait-il demandé dans la cool room à Lewis Hamilton s'il était champion.
Räikkönen, c'est tout ça. C'était peut-être tout ça. A moins que l'un des trois derniers Grands Prix ne lui sourit. On lui souhaite, mais on a tous eu le même sentiment dimanche. Le sentiment d'un ultime baroud, d'une page qui se tournait avant de revenir chez Sauber, là où tout a commencé.
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