Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Grand Prix des Etats-Unis - Silence radio, "petite consolation" et gros doute : Lewis Hamilton (Mercedes) accuse le coup

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 25/10/2021 à 14:44 GMT+2

GRAND PRIX DES ETATS-UNIS D'AMERIQUE - Lewis Hamilton (Mercedes) espérait faire vibrer les 140 000 spectateurs du circuit d'Austin pendant 56 tours, dimanche. Sa chevauchée n'aura duré qu'un relais, le temps pour Max Verstappen (Red Bull) de reprendre son bien. Et susciter beaucoup de questions chez Mercedes quant aux insuffisances de la W12 et à la suite de l'agenda des courses.

Lewis Hamilton (Mercedes) au Grand Prix des Etats-Unis d'Amérique 2021

Crédit: Getty Images

La scène dure plus de deux minutes. A l'arrivée, Peter Bonnington félicite Lewis Hamilton pour sa deuxième place au Grand Prix des Etats-Unis d'Amérique. "C'est bien Lewis… super pilotage… un après-midi absolument énorme, vraiment bien géré. Juste pas assez rapide aujourd'hui mais un super pilotage...", lui dit son ingénieur de course, avant de lui donner des instructions de cartographie. La radio capte le son du moteur dans le silence assourdissant de son pilote.
"Bono" n'a de toute façon pas besoin de commentaire de la part de son complice de toujours chez Mercedes. Il perçoit bien sa déception. En lui demandant de prendre la direction de la pitlane, il lui répète que sa W12 n'avait pas le rythme requis, et qu'il l'a néanmoins très bien pilotée. Sans réponse, il termine son monologue par un rappel du seul point positif de la course : "Tu as fait le meilleur tour, c'est une petite consolation…" Le septuple champion du monde n'a donc pas encaissé sept points de la part du vainqueur Max Verstappen, à qui il dispute le titre mondial 2021, mais six.

"Ils ont eu le dessus"

Lewis Hamilton a bien tout essayé pendant les 56 tours du Grand Prix des Etats-Unis d'Amérique afin de mettre en échec le Néerlandais de Red Bull. Spécialement lors du départ, qu'il a parfaitement exécuté en tenant fermement sa position légèrement avancée par rapport à la RB16B n°33. Il a viré en tête au n°1, guidé le peloton lors du premier relais. Il a retardé son premier arrêt de trois tours par rapport à celui, anticipé de Max Verstappen (au 11e tour), puis il est ressorti 5"5 derrière la monoplace, qu'il a chassée jusqu'au bout sans succès. Non sans panache. Dans les 18 derniers tours, ses gommes "dur" neuves lui ont permis de fondre sur son rival qui les avaient changées huit tours plus tôt. Mais il n'a jamais pu opérer la jonction.
"Tout d'abord, félicitations à Max, il a fait un super travail, a répondu l'Anglais à chaud, au micro de son ancien coéquipier champion du monde chez McLaren, Jenson Button. Ce fut une course tellement éprouvante. J'ai pris un bon départ et j'ai tout donné. Mais au bout du compte, ils ont eu le dessus. Nous ne pouvions pas demander plus. Un grand merci à mon équipe pour les super arrêts au stand et le travail pendant tout le week-end."
Plus loquace qu'en Turquie, où un pari stratégique l'avait fait échouer au cinquième rang, l'as de l'écurie allemande a développé son propos sur l'antenne anglaise de Sky Sports : "Ils étaient plus rapides que nous ce week-end, quelle que soit la raison. C'est comme si ils avaient un meilleur train arrière, légèrement moins de glisse que nous."
Lewis Hamilton (Mercedes) et Max Verstappen (Red Bull) au Grand Prix des Etats-Unis d'Amérique 2021

"Laisse-moi faire frère, merci"

Jenson Button n'a sans doute fait qu'attiser ses regrets en estimant qu'il avait suivi la meilleure stratégie dimanche. Sur le papier peut-être. Mais c'était sans compter Sergio Pérez, qui l'a obligé à rentrer plus tôt qu'il n'aurait voulu, sans quoi il aurait repris la piste derrière la Red Bull n°11 pour la deuxième fois en quinze jours. Avec le même risque de se heurter à un mur. "J'ai pensé une seconde que nous pourrions gagner mais nous devrons attendre la prochaine course", a-t-il conclu. Cet espoir, son patron Toto Wolff l'a eu comme lui, et il s'est vite chargé de lui signifier qu'il fallait le laisser tranquille. "Tu cours pour la victoire Lewis", lui a lancé son directeur d'équipe, à la radio. Ce à quoi LH44 a répliqué fermement : "Laisse-moi faire frère, merci."
Des regrets mais sûrement pas de remords. Lewis Hamilton a maximisé le potentiel de sa W12 en faisant le "holeshot", comme on dit dans l'univers de la moto. Mener d'entrée était la condition pour exister face à Max Verstappen. Sans ça, il aurait eu un rôle de figurant. "S'il avait été en tête dès le premier virage, il l'aurait été toute la course", a-t-il assuré auprès de Ziggo Sport, la télévision des Pays-Bas.
Lewis Hamilton (Mercedes) au Grand Prix des Etats-Unis d'Amérique 2021

"La deuxième place est mieux qu'espérée"

Dimanche soir, Lewis Hamilton était au moins soulagé de ne pas avoir à répondre aux mêmes questions qu'en Turquie, sur fond de doute quant la faisabilité de son plan de course. Il était volontariste et il va pouvoir se coucher en paix. Comme Max Verstappen, trop fatigué pour faire la fête. "Je ne sais pas ce que nous aurions pu faire de différent, a assuré LH44 à la publication néerlandaise De Telegraaf. L'équipe a fait un super boulot et je suis content de ma performance."
Il va avoir tout le temps de réfléchir à la suite. La façon de gérer les cinq dernières courses. Où trouver les 12 points qui lui font défaut pour être à la place de Max Verstappen, en tête du Championnat du monde. "Je ne pense pas encore aux 12 points. Nous prenons course par course mais les prochaines seront vraiment dures pour nous. Nous allons au Mexique et au Brésil, des circuits où les Red Bull sont d'habitude très rapides", a-t-il conclu.
Pas question non plus de "On gagne ensemble, on perd ensemble" dans la bouche de Toto Wolff, qui avait eu beaucoup de mal à justifier les échanges radio du fiasco turc, deux semaines plus tôt. "Je pense que c'était un jeu de stratégie intéressant et une super course, a déclaré le manager autrichien à Sky Sports. A la fin, nous avons pensé avoir une chance mais ce n'était pas assez, le moment où on se rapproche d'une autre voiture est difficile. Ils (Red Bull) ont opté pour un premier pit stop super agressif. C'était audacieux, nous avons fait ça à Bahreïn. Puis ils ont assuré dans le deuxième relais et nous avons pensé que ce serait suffisant pour les avoir mais ils ont mérité de gagner. Pour moi, la deuxième place est mieux qu'espérée."
La firme à l'Etoile va néanmoins devoir réagir, vite. Elle restait sur cinq victoires sur six possibles dans son jardin d'Austin, et 12 points est l'écart le plus important entre les deux candidats au titre depuis Silverstone, en juillet dernier.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité