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GP des Pays-Bas - Verstappen, vénéré par la foule, harcelé par Mercedes : "Ce n'est jamais facile d'être à la hauteur"

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 05/09/2021 à 19:58 GMT+2

GRAND PRIX DES PAYS-BAS - Solide leader dimanche à Zandvoort devant un public venu le voir triompher, Max Verstappen (Red Bull) a du contrer deux tentatives d'undercut de Lewis Hamilton (Mercedes). Et écœurer le Britannique dans son dernier relais avec un désavantage pneumatique. Mais s'il a repris la main au championnat du monde, il sait que Monza n'augure rien de bon pour lui.

Max Verstappen (Red Bull) au Grand Prix des Pays-Bas 2021

Crédit: Getty Images

Trente-six ans après la dernière course de Formule 1 sur le circuit aux allures de toboggan bordant les dunes de la mer du Nord, à une vingtaine de kilomètres de la capitale Amsterdam, le pilote Red Bull a été salué comme un héros, avec forces ola, fumigène et encouragements des fans oranges pendant les 72 tours que comptait la treizième manche du Mondial. Une salve pyrotechnique et une immense clameur lorsqu'il a franchi la ligne d'arrivée.
"Comme vous pouvez l'entendre, c'est incroyable, a-t-il répondu lors de l'entretien à chaud conduit par son compatriote Robert Doornbos, ancien pilote de Formule 1 chez Jordan, Minardi et Red Bull. Les attentes étaient incroyablement élevées avant le week-end. Ce n'est jamais facile d'être à la hauteur de ça, mais je suis si content d'avoir gagné ici et de reprendre la tête du Championnat du monde. C'est une superbe journée !"

"On n'a pas l'impression qu'il sent la pression"

"Il a eu beaucoup de pression ce week-end, a confirmé Christian Horner, le directeur d'équipe de Red Bull, à Canal+. On n'a pas l'impression qu'il sent la pression, ce qui est phénoménal. Je n'ai jamais vu dans ma carrière une telle réaction de la foule. C'était phénoménal. Cela a été un festival."
Dès les premiers mètres de course, celui qui est surnommé "Mad Max" ou "Super Max" par ses supporters a effectivement montré qui était le patron en ne laissant aucune chance à Lewis Hamilton. Il se souvenait de l'erreur qu'il avait commise à Silverstone en ne creusant pas l'écart de suite sur la W12 n°44.
Ressorti du premier virage avec plusieurs longueurs d'avance, il disposait de 1"8 de sécurité sur la machine ennemie à la fin du premier des 72 tours. Il venait de s'attaquer à sa première mission : maintenir LH44 hors de sa zone DRS. Pointé en tête de son 1000e tour à la fin de la neuvième boucle, il a été averti au tour suivant que son poursuivant était sur deux arrêts. Une partie d'échec se mettait en place et Mercedes allait bientôt déclencher les hostilités…
Verstappen avait de quoi voir venir, avec 3"9 de marge sur son rival au 20e passage. Pourtant, c'est ce dernier qui est rentré pour une tentative d'undercut, lui montrant toute la fragilité de son statut de leader. Après sa halte au stand, la monoplace autrichienne n'avait effectivement plus que 2"6 de marge. Pas de quoi paniquer mais rester vigilant, assurément.

Quand Hamilton juge Verstappen "très chanceux avec le trafic"

C'est alors que Mercedes a déployé le deuxième étage de sa fusée, avec Bottas en tête et appelé à y rester. Pour gêner Verstappen le moment venu et aider Hamilton à faire la jonction. "Nous avons réagi à la difficile stratégie proposée par Mercedes par rapport aux options qu'on avait, notamment le dépassement sur Valtteri à mi-course. C'était crucial pour gagner", a confié Christian Horner, à Canal+.
Verstappen n'a pas eu à forcer son talent pour déloger le Finlandais à la fin du 29e tour. Mais dix tours plus tard, tout était à recommencer. Un second pit stop était devenu inévitable. "Donne tout dans les 4-5 prochains tours", lui ordonna son ingénieur, Gianpiero Lambiase, dans cette perspective. Au 40e tour, le pit crew de Mercedes a servi Hamilton en gommes fraîches en 2"5, poussant Lambiase à galvaniser son protégé en criant "Great pace ! Great pace !"
Au tour suivant, Verstappen repartait en pneus "dur", 3"0 devant son adversaire en "medium". Même pas de quoi douter. Avec 32 tours à couvrir, le Néerlandais avait de la réserve de performance et de l'adresse à revendre parmi les retardataires, au point d'écœurer un Hamilton qui le trouvait "très chanceux avec le trafic !".
Ne restait plus comme enjeu que le point du meilleur tour. Propriété d'un Lewis Hamilton tendu car challengé dans l'exercice par son propre coéquipier. Mais face à Verstappen pas en mesure de chausser des gommes "tendre" neuves, Hamilton a récupéré son bien dans le tout dernier tour.
Max Verstappen (Red Bull) au Grand Prix des Pays-Bas 2021

L'incident moteur du vendredi n'a pas aidé Hamilton

"Le départ était très important et ça a très bien fonctionné pour moi. Mercedes nous a rendu les choses difficiles mais nous les avons très bien contrés à chaque fois, a déclaré Max Verstappen. Nous pouvons être très contents de la performance de l'équipe."
"Les arrêts au stand se sont très bien passés, on a fait attention à nos pneus, a-t-il ajouté plus tard, pour Canal+. C'était assez difficile avec les pneus, il a fallu faire deux arrêts. Comme vous avez pu le constater, Lewis est resté près de moi. Je n'ai pas vraiment pu m'échapper. Il fallait toujours conserver le bon écart au bon moment."
"Je pense que c'était parce qu'il n'avait pas fait de long runs (ndlr : le vendredi après-midi à cause d'un incident sur son moteur), a-t-il estimé au media néerlandais Ziggo Sport. Je pense que ça lui a pris du temps pour se mettre dans le rythme. Les différences étaient minimes mais elles sont restées ainsi toute la course."

Pénalités en vue à Monza

Une semaine après sa victoire au non-Grand Prix de Belgique, qui lui avait valu de grappiller cinq points sur Lewis Hamilton, le Batave de 23 ans en a marqué six de plus que le pilote Mercedes, dimanche. Le retard de trois points qu'il accusait avant l'épreuve s'est donc transformé en avance de la même valeur. Mais le Grand Prix d'Italie ne s'annonce pas sous les meilleurs auspices. "Dans deux courses, la situation pourrait être très différente. On sait qu'il faut rester consistant", a rappelé MV33.
"Il reste de grands challenges à relever à Monza", a rappelé Christian Horner. Le patron de RBR évoque là les pénalités que son pilote-vedette devrait prendre en rafale pour un changement de groupe propulseur complet comprenant des éléments hors-quotas. Ce qui devrait l'obliger à partir de la dernière place sur la grille de départ dans le "Temple de la vitesse." Voire de la pitlane comme Sergio Pérez dimanche, au cas où Honda installerait dans la RB16B n°33 une batterie de nouvelles spécifications.
Bref, le chassé-croisé devrait continuer en Lombardie, avec en point d'orgue la possible centième victoire de Lewis Hamilton en Formule 1.
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