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Grand Prix de Sao Paulo - Brésil - Hamilton : "J'ai toujours pensé que je pouvais faire quelque chose de grand ici"

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 15/11/2021 à 09:24 GMT+1

GRAND PRIX DE SAO PAULO - Avec son casque spécial en hommage à son idole Ayrton Senna et au Brésil, Lewis Hamilton (Mercedes) a été à la hauteur des exploits passés et de la ferveur de la foule d'Interlagos. Ce week-end, il a volé vers la victoire au bout d'une nouvelle remontée mémorable, qu'il avait débutée à la dernière place de la course sprint, samedi. Un exploit qu'il a savouré.

Lewis Hamilton (Mercedes) au Grand Prix de Sao Paulo 2021

Crédit: Getty Images

Une remontée haletante poussée par les acclamations de la foule, un jeu d'équipe au diapason, une première attaque repoussée à la limite du règlement et en dehors de la piste par son rival néerlandais, puis un dépassement imparable au bout d'un combat de géants : Lewis Hamilton a signé sa 101e victoire dimanche sur le circuit d'Interlagos. L'une des plus belles de sa carrière.
"Voilà comment on remonte 20 places !", l'a chaudement félicité Toto Wolff, son patron chez Mercedes, à l'arrivée. "Non, c'est 25", a immédiatement corrigé l'as britannique. "Oui, tu as raison !", a réalisé le manager autrichien.
Lewis Hamilton a effectivement regagné 25 positions en deux jours au Brésil, 19e des 22 manches du championnat du monde 2021. Disqualifié pour DRS non conforme suite à la séance qualificative vendredi, le septuple champion du monde avait repris 15 places lors de la course samedi. Pour retomber de cinq places sur la grille de départ du Grand Prix de Sao Paulo, dimanche. Avec un moteur frais, une arme qui s'est avérée déterminante face au Honda de Max Verstappen (Red Bull), l'Anglais a taillé dans le peloton avec la même assurance que la veille.

Bottas collabore, Pérez résiste

A l'extinction des feux, il a choisi judicieusement le côté gauche de la piste, s'évitant le genre de contact qui a gâché la course de Lando Norris (McLaren) dans les roues de Carlos Sainz (Ferrari), à l'extérieur. Septième au bout du premier tour, il a fait rendre raison à Sebastian Vettel (Aston Martin), à l'Espagnol de Ferrari, puis il a dépassé un Valtteri Bottas inerte au 5e tour, pour P3. Parce que, contrairement à la course de Mexico, Mercedes avait un plan. "Il faut inverser les positions au virage n°1", avait indiqué l'équipe allemande au pilote finlandais. Qui entendra le "Merci Valtteri" de son collègue en revoyant la séquence. Que faisait là le Finlandais, parti de la pole position ? Il s'était fait déborder par Max Verstappen et Sergio Pérez dans le premier tour.
Les Red Bull seules devant, Lewis Hamilton s'attaquait à la partie la plus difficile de sa mission : passer Pérez pour aller chercher crânement son rival dans la course au titre. Le Mexicain avait ruiné sa remontée au Grand Prix de Turquie et il a encore chèrement vendu sa peau. Passé à l'extérieur du virage n°1 au 18e tour sur une superbe manœuvre, "Checo" a répliqué trois courbes plus tard. Avant de devoir s'incliner dans la boucle suivante. La première fois, LH44 avait fait l'erreur de couper la ligne de détection du DRS en premier, et ainsi d'offrir l'avantage de l'aileron ouvert au pilote de la RB16B n°11.
On venait de vivre une passe d'arme splendide, mais sans rapport avec l'ultime bataille rageuse, féroce. Elle aurait pu se régler au stand, mais ce ne fut heureusement pas le cas car cela aurait été un gâchis. Au 27e tour, Hamilton a tenté l'undercut sur le Batave, qui a vu son avance fondre de 3 secondes à 1"7. Ce que ce dernier ne manqua pas de faire remarquer à son équipe en lâchant un lapidaire : "Je ne veux plus me faire avoir au stand !" Au 41e tour, le pilote Red Bull a ainsi pris l'initiative, et l'attentisme de Lewis Hamilton a fait le reste. Passé à son stand trois boucles plus tard, pour essayer de créer un décalage, l'Anglais a pointé à 2"7 de la Red Bull leader.

"C'est une mentalité de ne jamais abandonner"

C'est à ce moment que le doute s'est emparé du recordman des victoires. "Non, ce n'est pas ça !", a-t-il maugréé à la radio. Ce à quoi son ingénieur, Peter Bonnington a répondu calmement : "C'est un long relais." LH44 avait bien raison "L'undercut n'était pas si efficace." "On vient de gâcher un doublé facile !", lâcha presque dans le même temps l'autre pilote de la firme à l'Etoile. Bottas espérait effectivement jouer un rôle dans cette course, au-delà du simple lieutenant, et son constat sonnait comme la menace d'un échec de l'autre côté du garage.
Mais l'explication tant espérée a bien eu lieu, en piste, pour le plus grand bonheur des fans de Formule 1, des passionnés de ce feuilleton que l'on voudrait sans fin. Et le premier assaut anglais, au 48e tour, porta le duel à son paroxysme et les deux voitures en dehors de la piste. Sans tarder, la FIA s'est emparé des images pour déceler une malfaçon de Verstappen. Sans ouvrir d'enquête. Mais pas sans agacer Toto Wolff. "Alors quand on envoie quelqu'un dehors, ça ne nécessite pas d'enquête ?", s'est étonné l'Autrichien, auprès du directeur de course, Michael Masi.
Pressant depuis un long moment, Hamilton est finalement revenu au même endroit, pour parvenir à ses fins au 54e passage, accompagné d'une immense clameur du public. "C'est une mentalité de ne jamais abandonner, a expliqué Lewis Hamilton, à Canal+. A l'arrière de mon casque est écrit 'Je continue de m'élever'… C'est l'état d'esprit de toujours regarder vers l'avant, toujours y croire… J'ai toujours pensé que je pouvais faire quelque chose de grand ici, surtout avec le soutien que je reçois. Jamais je n'aurais pensé partir dernier et gagner. J'ai eu 25 places de pénalité ce week-end !", s'est-il enflammé, en référence à l'accumulation des sanctions avec lesquelles il a dû composer.

"C'était un plaisir à regarder"

"Au virage n°4, c'était très serré, a-t-il raconté à propos de sa première tentative de dépassement. Il avait l'avantage de la position de la piste. Je pense qu'il m'a un peu poussé dehors mais c'est comme ça. Je suis revenu, je me suis remis au combat, j'ai réessayé. Il a fallu essayer de jouer un peu avec les retardataires. Il a vraiment bien piloté avec la pression que je lui mettais."
En réaction à ce qui restera peut-être le dépassement de l'année, Toto Wolff avait pointé un doigt rageur vers la caméra pour signifier sa satisfaction. Un geste qui, il l'a avoué à l'arrivée, était destiné à la direction de course, qui selon lui aurait pu infliger 5 secondes de pénalité à Max Verstappen. Mais il ne fallait retenir que le meilleur, à travers une formule qui conviendra à chacun : "C'était un plaisir à regarder".
Et on espère que ce n'est pas fini. Avec 14 points de retard au Championnat sur Verstappen contre 21 samedi soir, Hamilton a battu les Red Bull données favorites au Brésil pour entretenir son rêve de huitième titre.
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