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L'erreur de Ferrari

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ParEurosport

Mis à jour 11/06/2012 à 16:00 GMT+2

Fernando Alonso (Ferrari) est moins objectif que Pat Fry ou Stefano Domenicali dans la lecture de l'échec montréalais, mais il assume.

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Crédit: Eurosport

Fernando Alonso est d'une nature entêtée, ça s'est vu dimanche. Et plus encore après l'arrivée, où il a défendu mordicus la stratégie rouge qui l'a fait dégringoler de la première à la cinquième place du 64e au 70e et ultime tour. "Le pari d'un seul arrêt n'a pas payé", a-t-il constaté, avant de développer son propre argumentaire. "Quand Hamilton est rentré une seconde fois (63e tour), nous avons essayé de faire avec ce que nous avions, et c'est maintenant facile de dire que nous aurions dû aussi faire ce choix ; mais ça ne veut pas dire que nous n'avons rien tenté. Nous aurions tout aussi bien pu perdre notre position au profit de Vettel (ndlr : avec deux stops). Les derniers tours ont été très longs : les pneus se sont soudain écroulés et j'étais trop lent pour me défendre contre ceux de derrière. Mon ingénieur me disait de les retenir mais il n'y avait aucun moyen. Le vrai problème aujourd'hui était la dégradation, et absolument pas la stratégie, qui tout au plus nous a coûté une place. Mais n'oublions pas que c'est la même stratégie qui nous a mis devant Vettel au premier stop." Sauf que c'est plutôt le leader allemand de Red Bull qui a sous-performé à cet instant, en se rangeant d'un coup derrière Hamilton (McLaren) et l'Espagnol.
"La voiture a été compétitive pratiquement toute la course : elle n'était pas la plus rapide car ici la McLaren, comme attendu, l'était, mais nous avons fait un pas en termes de performance", a-t-il poursuivi. "Nous avons besoin d'améliorer la dégradation des pneus : elle peut être affectée par des facteurs très mineurs comme quelques degrés de température en plus ou en moins, quoiqu'ils soient peut-être arrivés ici au terme de leur vie. Ce n'est pas un championnat du monde des pneus, mais chaque détail doit être étudié pour viser la victoire. Pour la première fois cette année, nous n'avons pas juste essayé de limiter les dégâts en ce sens que nous avons essayé de gagner. C'est un signe positif et nous devons confirmer à Valence (GP d'Europe le 24 juin) et à Silverstone (GP de Grande Bretagne) le 8 juillet. Nous retournons à la maison avec vraiment plus de confiance en nos chances, car ça fait un bon moment que nous n'avions pas fait un tel pas en avant en termes de développement de la voiture." Là encore, le discours du double champion du monde est formaté, destiné uniquement à galvaniser. S'il avait tiré parti d'une situation très particulière pour triompher en Malaisie, il avait fait figure de vainqueur potentiel en Espagne, à la régulière, sans pouvoir porter une attaque sur Pastor Maldonado (Williams).
"De toute façon Fernando aurait fini en dehors du top 3"
Plus sûrement, Pat Fry a regardé les choses objectivement. "Finir en galérant avec les pneus est toujours blessant, mais pour nous ingénieurs c'est mieux d'évaluer la situation la tête froide plutôt qu'avec les images émotives de la télévision en tête", a lancé le directeur technique de Maranello. "Hamilton était plus rapide et pouvoir le passer dépendait de la stratégie, ça consistait à essayer de faire quelque chose de différent. De plus, étant donné le comportement des pneus à partir d'un certain point, nous avons opté pour un seul arrêt pour essayer de monter au moins sur le podium. Nous n'y sommes pas parvenus, mais nous avons essayé jusqu'à la toute fin. Peut-être aurions nous pu couvrir Vettel en stoppant lorsqu'il est rentré : cette erreur nous a coûté une place (la quatrième), mais de toute façon Fernando aurait fini en dehors du top 3." Le cerveau anglais reconnaît donc implicitement que la victoire n'était pas possible, d'autant qu'au moment où il a stoppé, Hamilton avait des pneus en meilleur état que la Ferrari. Mais qu'il devait stopper à cet instant pour rentabiliser son second arrêt. Et puis, l'ex-ingénieur de McLaren admet que ce fut bien une erreur de rester en piste. C'est vrai, il s'en est fallu de deux tours pour qu'Alonso reste sur le podium. Il a abandonné la troisième place à Sergio Pérez (Sauber) au 69e tour, et la quatrième à Sebastian Vettel (Red Bull) au 70e.
"Nous ne pouvons nier notre déception", a avoué Stefano Domenicali, le directeur de la Scuderia. "Le sentiment est que c'est le premier week-end où nous ne parvenons pas à maximiser ce que nous avons. Mais tout ça est dû aux attentes nées de nos progrès. Il ne faut pas oublier que nous nous sommes battus pour la pole, et à Bahreïn, il y a un mois, nous n'avions qu'une voiture en Q3, et à une minute du vainqueur. Nous avons fait deux erreurs : nous n'avons pas couvert Vettel lorsqu'il est rentré la seconde fois et Felipe a commis un tête-à-queue dans les premiers tours. Tout bien considéré, la première nous a peu coûté, alors que la seconde a été d'un prix élevé car Felipe, qui a néanmoins fait un nouveau bon week-end après celui de Monaco, avait le rythme pour rester avec le groupe leader. Après cette première analyse, il faut regarder le week-end en termes de championnat. Fernando n'est qu'à deux points du leader du mondial et la F2012 redevient assez compétitive pour se battre avec le meilleur. Nous devons continuer de pousser le développement pour réduire l'écart qui nous sépare de la pole position : c'est seulement comme cela que nous atteindrons notre objectif premier. Et puis, il faut s'occuper plus encore de l'usure des pneus, qui de toute évidence est la clé de la saison."
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