Grand Prix du Canada - Verstappen (Red Bull) l'emporte devant Sainz (Ferrari), Hamilton (Mercedes) retrouve le podium

Impérial. Max Verstappen (Red Bull) a converti sa pole position en victoire au Canada, dimanche soir, décrochant son 26e succès en F1, le sixième en 2022. Le Néerlandais s'est montré imperméable à la pression exercée par Carlos Sainz (Ferrari) à la relance de la course provoquée par le crash de Yuki Tsunoda (AlphaTauri). L'Espagnol et Lewis Hamilton (Mercedes) accompagnent le champion du monde en titre sur le podium.

Il est indélogeable, fixé à la première place comme une moule à son rocher. Sur le circuit Gilles-Villeneuve, Max Verstappen (Red Bull) n'a jamais douté. Même quand son coéquipier Sergio Pérez a jeté l'éponge après neuf boucles, la boîte de vitesse fatiguée.

Même quand Carlos Sainz (Ferrari) s'est blotti dans son diffuseur dans les 16 derniers tours avec l'idée tenace de décrocher son premier succès après 149 courses. Les deux pilotes ont offert un final haletant aux milliers de spectateurs ravis de retrouver la Formule 1 après trois ans d'absence, alors que ce Grand Prix du Canada s'était surtout joué dans les stands jusque-là.

Le Néerlandais avait gardé l'avantage à l'extinction des feux, malgré la volonté de Fernando Alonso (Alpine), surprenant deuxième, de le "dépasser au premier virage". Fin calculateur, il avait bien compris que Montréal représentait une opportunité en or d'accroître son avance au championnat. Pénalisé pour changement de bloc propulseur, son plus féroce concurrent Charles Leclerc (Ferrari) a limité les dégâts en orchestrant une remontée folle du 19e emplacement au Top 5. Après neuf Grands Prix, le Monégasque se retrouve à 49 points du leader mondial et à 3 unités du malheureux Pérez.

On attendait une stratégie à un arrêt aux stands, on a finalement eu du rab. Avec trois neutralisations de course, les méninges des pilotes et de leurs ingénieurs ont frôlé la surchauffe. Verstappen s'est plaint à moult reprises d'une perte d'adhérence qu'il jugeait inquiétante au 43e tour, alors que le museau de la monoplace de Sainz grossissait dans ses rétroviseurs. Quelle ne fut pas sa surprise de sortir des stands derrière Lewis Hamilton (Mercedes), qu'il a fini par doubler après avoir passé une soufflante au muret Red Bull.

Le Britannique n'a pas la voiture pour inquiéter le Batave, mais il a réussi à signer son deuxième podium de la saison après Bahreïn. Le septuple champion du monde a devancé son voisin de garage George Russell, qui poursuit sa belle série dans le Top 5. Alonso, lui, a dégringolé au classement, passant d'une prometteuse deuxième place à la 7e derrière Esteban Ocon (Alpine), mais devant les Alfa Romeo de Valtteri Bottas et de Guanyu Zhou.

Et que dire des Haas, présentes en troisième ligne : Mick Schumacher a abandonné au 20e tour pour un problème mécanique ; Kevin Magnussen a été frustré par un aileron abîmé par Hamilton en début de course. Le Danois a terminé dernier, alors que Lance Stroll (Aston Martin) a décroché le dernier point en jeu grâce à une belle manoeuvre sur Daniel Ricciardo (McLaren).

Ce n'était pas non plus la course de Pierre Gasly (AlphaTauri). P14, le Normand a gagné une seule place sur sa position de départ et n'a jamais semblé en mesure de viser mieux. La tête est déjà à Silverstone, dans deux semaines.