Grand Prix du Japon | Norris et Piastri coincés derrière Verstappen (Red Bull) : McLaren a-t-elle joué petit bras ?

McLaren a été battue pour la première fois de la saison lors d'un Grand Prix. Au Japon, Lando Norris et Oscar Piastri ont complété le podium à courte distance derrière Max Verstappen. L'écurie de Woking aurait-elle pu faire mieux, en donnant une chance à l'Australien ou en exploitant d'autres stratégies grâce à sa supériorité numérique ? Pas si sûr.

Lando Norris et Oscar Piastri (McLaren) à l'issue du Grand Prix du Japon

Crédit: Getty Images

Un double podium, c'est très bien. Un doublé tout court, c'est encore mieux. Mais au Grand Prix du Japon, les dirigeants de McLaren ont été largement satisfaits par les deuxième et troisième places respectives de Lando Norris et Oscar Piastri. Ce, alors que le rythme affiché par l'un et l'autre, à certains moments de la course, a laissé penser que les "Papayes" étaient en mesure de priver Max Verstappen (Red Bull) de la victoire. L'écurie de Woking a-t-elle manqué d'audace ? Analyse en trois points.

La course : Tout simplement impossible

1"4 a séparé Verstappen et Norris sur la ligne d'arrivée à Suzuka. C'est, à quelques dixièmes près, l'écart qui a existé tout au long de la course. Et si le pilote britannique a souvent semblé en mesure de le réduire facilement lorsqu'il s'agrandissait un peu trop, il n'était en réalité pas en mesure d'attaquer son rival. Avec une seule zone DRS et un premier secteur très sinueux, qui génère de fortes perturbations aérodynamiques, il était très difficile pour les pilotes de conserver seulement trois ou quatre dixièmes de retard au moment d'attaquer la ligne droite des stands pour tenter une manœuvre au bout du premier virage.
"Je pense que notre rythme était légèrement meilleur, a résumé le leader du Mondial en conférence de presse. Mais il ne l'était probablement pas assez pour passer dans l'air sale, avoir le DRS... et puis, dépasser est encore une autre histoire ici. C'est quasiment impossible." "Les voitures s'améliorent d'année en année et génèrent plus d'appui aérodynamique, il est donc de plus en plus difficile de se suivre", a ajouté Verstappen, qui a également profité de la faible dégradation pneumatique, liée au resurfaçage de la piste, pour gérer son avantage. Le constat est assez classique, surtout après plusieurs saisons passées autour du même règlement technique. Mais sur un circuit comme celui de Suzuka, il devient criant.

Les consignes : Piastri trop présomptueux ?

À plusieurs reprises durant la deuxième partie de course, Oscar Piastri a suggéré l'idée d'échanger les positions avec son coéquipier. L'Australien se sentait "capable d'aller chercher Verstappen". "Il s'est rapproché car Lando gérait ses pneus pour tenter de rattraper Max, en faisant un peu l'élastique, a tempéré le patron de l'écurie Andrea Stella sur Sky Sport. Je pense donc qu'il faut être prudent dans ces jugements un peu hâtifs."
Même l'Australien, qui a manifesté une pointe de mécontentement lors de ses réactions d'après-course, a semblé faire ce constat avec un peu plus de recul. "Je me suis rapproché à quelques reprises [de Norris, NDLR] mais jamais assez pour tenter quoi que ce soit de réaliste, a-t-il admis. C'est très difficile de rester collé une fois que vous êtes dans l'air sale. Je pense qu'il aurait fallu rallonger la ligne droite d'une centaine de mètres pour que je puisse avoir une opportunité. Sans cela, les chances que quelque chose se produise étaient assez minces."
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Lando Norris, Oscar Piastri et tous les membres de l'écurie McLaren fêtent le double podium acquis au Japon

Crédit: Getty Images

Toutefois, rien n'empêchait McLaren de tenter le coup, puisque Charles Leclerc, quatrième, a fini à distance (à près de 14 secondes du podium). Mais les têtes pensantes de l'écurie de Woking ont estimé que le jeu n'en valait pas la chandelle.

La stratégie : De (petites) possibilités mais...

Pour ne pas se contenter de ce statu quo, McLaren aurait pu abattre une dernière carte en utilisant la stratégie, voire en profitant de son avantage numérique, pour piéger Verstappen. "On s'est arrêté au même tour, a souligné Norris. On aurait peut-être pu essayer autre chose, l'undercut ou l'overcut. On va en discuter avec l'équipe." Les "Papayes" ont en réalité subi les événements, même s'ils ont tenté un coup de bluff à la radio au 18e tour.
Une boucle plus tard, George Russell (Mercedes) a été le premier membre du Top 10 à s'arrêter et a contraint McLaren à couvrir pour ne pas risquer de perdre la position de Piastri. "On ne connaissait pas vraiment la puissance de l'undercut", a avoué l'Australien. Cela a donc entraîné une réaction en chaîne et poussé le leader et son premier poursuivant à s'arrêter au tour suivant. "Et si je m'étais arrêté deux ou trois tours plus tôt et que la voiture de sécurité était sortie ensuite, on aurait eu l'air stupide, a également précisé Norris. Et en plus, je ne sais pas si cela aurait porté ses fruits car les pneus durs ne sont pas très performants dans le premier secteur. Max aurait quand même gardé un peu d'avance. Donc, même si j'avais fait un bon tour de sortie, je ne pense pas que cela aurait été suffisant pour dépasser de toute façon."
Rester en piste et étendre le premier relais de Norris - l'overcut - était une autre option. "On a rapidement vu que cela n'aurait pas permis d'être plus rapide, a dévoilé Stella. Car Russell a tout de suite été très rapide en sortie de stands avec les pneus durs. Donc il n'y avait clairement pas la possibilité de profiter d'un overcut et de rester en piste en essayant d'aller plus vite que la voiture qui s'arrête." Là aussi, McLaren n'aurait pas eu grand-chose à perdre en tentant le coup, compte tenu de la marge sur le reste du peloton. Mais il y avait le risque que les positions de ses pilotes s'inversent. Et donc, des remous à gérer en interne... 

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