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En dehors de la piste aussi, Lewis Hamilton (Mercedes) a pris une longueur d'avance

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 30/10/2017 à 16:48 GMT+1

FORMULE 1 - Lewis Hamilton n'a pas fait qu'ajouter un titre à son palmarès cette saison. Il a su faire grandir son image de champion médiatique moderne et plus que jamais multicarte.

Usain Bolt, Lewis Hamilton (Mercedes) au Grand Prix des Etats-Unis d'Amérique 2017

Crédit: Getty Images

Les cas Alain Prost et Sebastian Vettel sont statistiquement réglés. Lewis Hamilton a aussi quatre couronnes mais il les surpasse dans toutes les autres catégories qui comptent : pole positions, victoires, etc… Il a triomphé sur les cinq circuits du Big Five (Monaco, Silverstone, Spa, Monza, Suzuka), ce dont le "Professeur" ne peut se targuer. Il a toujours signé au moins une pole position et une victoire par saison depuis ses débuts en 2007. Il n'a donc jamais balancé une saison comme l'Allemand chez Red Bull en 2014 en se laissant croquer par son coéquipier.
Et je ne sais pas d'où Flavio Briatore tient que son voisin monégasque était "en vacances" en 2016, mais c'est pour le moins déloyal quand on sait que Britannique avait perdu un championnat acharné contre Nico Rosberg pour 5 points. En dépit de quatre victoires à panache mais insuffisantes en clôture du Mondial pour couvrir une casse moteur malaisienne.
Evidemment, le titre du billet est provocateur mais il pose la question de la suite et de la trace ultime devant l'Histoire. Trois, quatre, cinq, sept titres ? Tout n'est pas qu'une question de chiffres, une étoile supplémentaire sur un casque ne faisant pas forcément grimper sur l'échelle de la reconnaissance.

La reconnaissance de la famille Senna

Lewis Hamilton n'a pas été servi par le scenario de l'avant dernier virage comme lors de son premier titre, en 2008. Au plus fort des déferlements ferraristes, il a accusé 25 points de retard sur Sebastian Vettel, au soir du Grand Prix de Monaco. Il n'a pas roulé sur ses adversaires sur un mode robotique, déshumanisé par l'empilement obsessionnel des résultats convenus avec un coéquipier. Son talent et son plaisir de pilote s'accordaient avec une "diva" d'argent parfois ingrate. C'est justement ce qu'ont su reconnaître quelques admirateurs discrets.
A Montréal, dans le virage n°3, nommé "Virage Senna", le micro lui en est tombé des mains lorsqu'on lui a présenté l'inestimable présent : un casque d'Ayrton Senna de 1987. Un geste sublime de la part d'une famille hantée par le destin, qui revoit des exploits passés à travers un surdoué moderne, qui a le tact de ne pas cultiver le mimétisme. Lewis Hamilton est touché par la grâce lorsqu'il s'engage dans un tour chrono, et ce sont les Senna Da Silva qui l'ont établi, pour toujours. On n'aurait pu ne jamais reconnaître cette évidence à cause d'experts divisés par leurs esprits partisans. Lewis Hamilton a toujours dit qu'il rêvait d'égaler les trois titres du Brésilien, jamais de le dépasser, question de respect.

Hamilton de la caste des Bolt et Neymar

Quand on se repenchera sur 2017, on réalisera que cet instant unique, impossible à reproduire, était le plus exaltant et le plus romantique de la saison. Un supplément d'âme miraculeux dans cette Formule 1 si prévisible.
Et puis, Lewis Hamilton aura eu dans la gestion de ses affaires mondiales un comportement proche de l'exemplarité. Redonner à Bottas sa troisième place hongroise fut un geste inattendu, car tellement passé de mode ! Vettel en tête du championnat, chaque point comptait mais l'éthique l'a emporté sur le risque, la peur prétexte. Son geste fair-play était juste correct. Il s'agissait simplement de redonner ce qui lui avait été prêté.
Enfin, Lewis Hamilton est rappelé sa dimension "bankable" - il est en vérité le seul du plateau - lorsqu'il a emmené son pote Usain Bolt pour deux tours sauvagement récréatifs à Austin. Avec ses petits travers... Le Britannique avait jugé sa présence inopportune au London F1 Live, quelques jours avant le Grand Prix de Grande-Bretagne. Sponsor aidant, il a jugé tout à fait adéquat d'aller faire le chauffeur pour sa majesté, juste avant la course. On lui pardonnera cette contradiction et l'histoire de ce Grand Prix des Etats-Unis ne retiendra qu'une chose : il était le seul à pouvoir le faire en étant raccord avec son hôte de marque, par ailleurs ami. C'est vrai, le "bling bling" n'est jamais loin avec lui, mais quand on le voit avec le sprint jamaïcain ou Neymar, on y croit. Plus qu'un Vettel ou un Alonso. Et l'effet est double, puisque ces mêmes sommités le reconnaissent ouvertement comme un "grand du sport", toutes disciplines confondues.
A l'heure où Liberty Media boucle sa première saison comme propriétaire, la F1 tient le genre de champion dont elle a besoin pour dépasser son cadre habituel.
Lewis Hamilton (Mercedes) au Grand Prix du Mexique 2017
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