Le plus grand

Michael Schumacher n'a désormais plus d'équivalent statistique en Formule 1. Le dernier était le mythique Juan Manuel Fangio. L'Allemand a définitivement dépassé le quintuple champion des années 50 en remportant son 6e titre, dimanche, à Suzuka. Sacré deux fois avec Benetton (1994, 95), "Schumi" a ajouté un quatrième titre consécutif à sa collection depuis 2000, sur le tracé support du Grand Prix du Japon.

Résultat du Grand Prix du Japon

Qualifié 14e, six rangs derrière son rival pour le titre Kimi Räikkönen (McLaren), Michael Schumacher s'est infligé un handicap supplémentaire en cassant son aileron avant sur la BAR-Honda de Takuma Sato, sur un freinage raté à la chicane, au 7e tour. Dernier, il débute un parcours angoissant car devant le Finlandais des Gris remonte dans le peloton.

Leader impérial, Juan Pablo Montoya (Williams) s'est effacé, Fernando Alonso (Renault) aussi, sur bris de moteur. Rubens Barrichello (Ferrari) et Cristiano Da Matta (Toyota) passés au stand, le jeune Finlandais de 23 ans accomplit alors le 13e tour en virtuel champion du monde... "Iceman" est dans une stratégie décalée à deux arrêts, que seules Renault et BAR ont adoptée.

Alonso : "Je luttais pour la victoire"

De par la configuration du circuit, Michael Schumacher a bien du mal à doubler et intégrer la première moitié du classement. 8e à une dizaine de tours du damier, une position qui le met à l'abri des conséquences d'une victoire de Kimi Räikkönen, il avale la ligne droite de travers pour barrer la route de son frère, retardé par deux tête-à-queue. Au tour suivant, il manque percuter la Toyota de Cristiano da Matta à la chicane (décidément !) et dans l'embardée qui évite l'accident, Ralf tape sa roue arrière gauche. A quelques centimètres près, la Williams N.4 embarquait la Ferrari N.1 dans son tête-à-queue.

Montoya : "Je suis très, très heureux du boulot que j'ai fait cette saison"

Ralf au stand pour réparer, la pression retombe et le pilote rouge ramène tranquillement sa F2003-GA. Il fait même les derniers hectomètres en sextuple champion du monde. A l'autre bout du circuit, Rubens Barrichello a en effet coupé la ligne d'arrivée en vainqueur, ce qui enlève de fait les derniers espoirs à Kimi Räikkönen. "Je ne peux pas traduire mon émotion. La saison a été tellement dure, cette dernière épreuve surtout. Sans doute la plus dure de ma carrière. Ce fut une course étrange, tout comme, après tant de victoires, cela me semble bizarre de remporter ce titre sur une huitième place", confie l'homme du jour.

La (longue) liste des records de Schumacher

Incapable de dire ce que ça lui fait d'avoir doublé Juan Manuel Fangio, ses compliments vont surtout à son équipe. "Le team et Rubens ont vraiment fait un super boulot. Pour l'instant, je ressens plus une joie pour Ferrari que pour moi. Je suis vidé, épuisé et fier de ce que nous avons réussi", conclut-il. Ferrari est championne du monde pour la 13e fois, la 5e consécutive, ce qu'aucune écurie n'avait fait. A Suzuka, Ferrari a aussi écrit l'histoire.