L'essentiel de Montréal

Michael Schumacher est le premier pilote à remporter le même grand prix 7 fois. L'Allemand, vainqueur également 6 fois à Saint-Marin, en Espagne, en France et en Belgique, était à égalité avec Alain Prost (6 GP du Brésil et de France) et Ayrton Senna (6 GP de Monaco).

Michael Schumacher (Ferrari) : "Dès vendredi, nous savions que nous avions une très bonne voiture pour la course et aucune chance de faire la pole position (...) Rubens m'a poussé très fort et cela aurait pu être très critique pour moi s'il m'avait passé. Nous avions choisi un type de pneus différent. Quand je l'ai vu derrière me mettre la pression, je me suis 'C'est lui qui a fait le bon choix'."

Rubens Barrichello (Ferrari) : "Les gens disent que je suis heureux d'être derrière Michael, mais dimanche j'ai montré que ce n'était pas le cas".

Flavio Briatore (Renault) : "Nous avons été encouragés par la performance des voitures sur ce circuit, et nous aurions pu lutter fort contre Ferrari. Mais comme nous l'avons déjà vu cette saison, la clé de la réussite, c'est la fiabilité. Nous ne voulons pas renouveler cette expérience."

Net et sans bavure. Ralf s'est déjà montré le plus rapide de la pré-qualification. Il reproduit la démonstration dans le tour le plus important du samedi. Très agressif, il met la FW26 en haut des bordures. 0.141 sec de retard sur Jenson Button (BAR) après le secteur 1, 0.130 sec après le 2. 337.5 km/h en pointe dans la ligne droite du Casino, c'est plus que les 336.4 km/h de l'Anglais mais encore loin des 340.9 km/h de Schumi. Le secteur 3 est excellent. Le tout vaut 1:12.275. 5e pole de sa carrière, la 1ère en 2004. 114e de Williams.

Les Bridgestone de la F2004 N.1 sont largués sur un tour -6e en qualif à une seconde de la pole position- mais terriblement efficaces sur plusieurs rotations. L'Allemand les garde donc plus longtemps pour la course, s'arrêtant seulement deux fois contre trois pour les Williams et BAR. Dans ce sens là, il ne court qu'un risque : gêner les autres. C'est ce qui arrive à Montoya (Williams). La chance s'en mêle aussi car Schumi gagne finalement sans avoir doublé quiconque ! Les Renault, sur deux pits, étaient les seules à pouvoir le contrarier. Elles ont vite battu en retraite. 77e victoire (record), 7e au Canada (record pour un même gp), 7e en 2004. 174e de Ferrari.

R. Schumacher (1er-14), Alonso (15e-16e), M. Schumacher (17e-18e tour), R. Schumacher (19e-32e), M. Schumacher (33e-46e tour), R. Schumacher (47e), M. Schumacher (48e-70e)

Barrichello (Ferrari) : 1:13.622 (213,246 km/h de moyenne), au 68e tour

Trulli (Renault - transmission, 1er tour), Webber (Jaguar - suspension 7e tour), Bruni (Minardi - boîte de vitesses, 31e tour), Alonso (Renault - transmission, 45e tour), Sato (BAR - moteur, 49e tour), Massa (Sauber - sortie de piste, 63e tour)

Giancarlo Fisichella est cette saison un parfait pilote à 2 pit stops dans un univers à 3 arrêts. Cela signifie établir son set up pour des courses patientes au volant d'une voiture lourde, équipée de pneus qu'il faut ménager. Du grand art. L'Italien était très content de ses deux tours uniques samedi avec l'essence de 2 arrêts, donc. Un soupçon de chance l'a accompagné dans le 2e virage, où il est passé à travers l'accident Coulthard/Klien. Arrivé 6e, il remonte finalement à la 4e place, le meilleur résultat 2004 des Suisses, qui scorent pour la 4e fois de suite. "Fisico" n'avait pas menti avant de venir sur sdon circuit fétiche : "La C23 est en constants progrès !".

BMW pointe depuis le début de la saison les insuffisances d'un châssis pateaud, allourdi par les renforts de son nez bizarre. Sam Michael a remplacé au Nürburgring Patrick Head à la direction technique comme gage de remise en question. Mais pour Williams, surclassée par Ferrari et dominée par Renault et BAR, ce grand prix est un nouveau coup dur porté à la réputation. Grove s'était déjà trompé dans le calcul du bilan thermique du refroidissement de ses freins en Espagne. Montoya s'était arrêté de lui même, Ralf avait ramené à l'arrivée une voiture dangereuse. Là, ce sont les écopes qui étaient dans une position trop avantageuses. Envolées la 2e place du poleman Ralf Schumacher et la 5e de Juan Pablo Montoya. Aucune chance à ce rythme de rattrapper Renault à la 2e place du Mondial.

1-Schumacher (ALL/Ferrari) 70 pts, 2-Barrichello (BRE/Ferrari) 54 pts, 3-Button (GBR/BAR) 44 pts, 4-Trulli (ITA/Renault) 36 pts, 5-Alonso (ESP/Renault) 25 pts

1-Ferrari 124 pts, 2-Renault 61 pts, 3-BAR 52 pts, 4-Williams 36 pts, 5-Sauber 15 pt