Montréal team par team

Schumi est le plus rapide vendredi et sa série de tours le samedi en dit long sur la tenue de ses Bridgestone. Dès le vendredi, l'Allemand a compris qu'il faut laisser tomber la qualification et tout miser sur la course. 6e sur la grille à une seconde, il déroule son plan à deux arrêts soit un de moins que Williams et BAR. Dans ce sens là, il ne court qu'un risque : gêner les autres. C'est ce qui arrive à Montoya (Williams). La chance s'en mêle aussi car il gagne finalement sans avoir doublé quiconque ! Les Renault, sur deux pits, étaient les seules à pouvoir le contrarier. Elles ont vite battu en retraite.

Barrichello avait choisi les autres Bridgestone, un peu plus efficaces. Plus léger, il a attaqué son leader, sans trouver l'ouverture. Une petite faute au virage N.8 a scellé sa place derrière Ralf. L'exclusion des Williams lui a profité.

BAR - Button P3, Sato Ab

Jenson Button s'est laissé griser par les performances de ses Michelin. Après la qualification (2e), c'est l'euphorie. Coller une seconde à Schumi ne l'interpelle même pas. La désillusion n'est donc que plus grande en course, d'autant qu'il ne s'attend pas à être derrière les Williams. Il a rajouté du sous-virage pour améliorer l'équilibre mais a déclenché l'anticalage lors de son 2e pit, ce qui l'a fait repartir au ralenti. Un 6e podium -virtuel- arrange tout. Auteur d'une faute au début dans son tour qualif, Takuma Sato a voulu récupérer du temps dans la dernière chicane, où un tête-à-queue l'attendait. L'incident du virage N.2 lui fait perdre beaucoup de terrain. Les 925 chevaux du Honda explosent et mettent fin à sa course de galérien. La BAR était lourde et peu maniable.

Fisichella était très content de ses deux tours uniques samedi avec l'essence de 2 arrêts. Il est passé à travers l'accident Coulthard/Klien au départ et a mené une course sans histoire, qualifiant sa stratégie de "géniale". Pas de chance pour Felipe Massa, qui a crevé dans son tour de chauffe en qualif. Pas son week-end : la roue arrière gauche gâche son pit 1. C'est elle aussi qui se détache et l'envoie rencontrer un mur de face.

McLaren - Räikkönen P5, Coulthard P6

Des qualifications pas mirobolantes mais au moins aucun moteur cassé (régime abaissé). Kimi Räikkönen finit 7e après 5 passages au stand, dont un pour changer une deuxième fois de volant (software) et un autre pour drive through (ligne blanche coupée à la sortie des stands, quel crime !). KR a regretté la perte d'une place dans l'histoire mais il en a finalement récupérées deux. David Coulthard en galère dans les roues de Klien au virage 2. Course anonyme.

Jordan - Glock P7, Heidfeld P8

L'Irlande de la F1 vit de miracles. En voilà encore un. Giorgio Pantano n'a plus d'argent et l'essayeur Timo Glock saute dans l'EJ14 N.19 samedi matin. Le jeune allemand est impressionné et brouillon, incapable de tenir correctement son volant sur les bordures en chicanes... 11e puis finalement 7e place. Nick Heidfeld est heureux de sa voiture en qualification. Equilibre et bon freinage sont des agréments surprenants pour une voiture ordinairement en manque de grip. Course sérieuse.

Christian Klien découvre Montréal et fait du boulot sérieux puisqu'il se qualifie devant son leader. L'Autrichien assure avoir été victime d'une touchette pour expliquer la zizanie qu'il a semée au virage N.2. Le décollage sur le pneu arrière de la McLaren de Coulthard prouve la solidité de sa R5. L'ennui, c'est qu'il a tamponné Mark Webber et ruiné sa course.

Minardi - Baumgartner P10, Bruni Ab

C'est dur la F1 pour Minardi. Vendredi matin, le N.3 Bas Leinders gare dès le 3e virage sa PS04B, stoppée par un software. En pré-qualification, idem pour Gianmaria Bruni (pression d'essence). Boîte de vitesses pour Bruni le dimanche.

Avec plus de couple à bas régime et des Michelin superbement exploités, Jarno Trulli et Fernando Alonso nourrissaient de grands espoirs à 2 pit stops. Hélàs ! Un bris de suspension arrête de suite l'Italien. Transmission pour l'Espagnol, qui visait la 3e place. Premier double abandon 2004.

Superbe pole de Ralf, qui part pour la première fois devant Juan Pablo Montoya. Retour à la réalité en course, et plus encore aux vérifications techniques. Des écopes sur-dimensionnées annulent les 2e et 5e places.

Une belle occasion gâchée de marquer sur la fiabilité, le point fort de la TF104 dont le développement est gelé depuis plusieurs semaines. Exclusions pour les mêmes raisons que Williams. Cristiano Da Matta avait fini 8e, Oliver Panis 10e.