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Champions de retour au bercail : la réussite est la règle, Alonso et Räikkönen sont les exceptions

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 11/07/2020 à 09:59 GMT+2

FORMULE 1 2021 - Un champion du monde qui revient à la maison, ça semble être une bonne idée. Cela a même toujours été couronné de succès dans l'histoire de la discipline. Sauf récemment avec Fernando Alonso, dans deux cas différents, et Kimi Räikkönen...

Fernando Alonso (McLaren) au Grand Prix d'Australie 2018

Crédit: Getty Images

Juan Manuel Fangio chez Maserati

  • 1re époque : 1953-1954 - 3 victoires
Champion du monde en 1951, l'Argentin ne peut défendre son titre avec Alfa Romeo en raison du retrait de la marque et, surtout, d'un accident qui le met au repos forcé pendant plusieurs mois. En 1953, il rejoint Maserati, qui n'a encore rien gagné. Au cœur du règne des impitoyables Ferrari, c'est lui qui parvient à mettre fin à la série de neuf victoires de la marque de Maranello en Grand Prix, à Monza.
Début 1954, il fait deux courses en championnat pour la marque au trident avec la 250F, conclues par autant de victoires, en attendant le retour de Mercedes à la compétition.
  • 2e époque : 1957 - 4 victoires, 1 titre
Mercedes s'est retiré des circuits fin 1955, et parti fâché de chez Ferrari, il retrouve la marque au trident en 1957. Pour une saison flamboyante, des victoires en rafale et un cinquième titre magnifié par une chevauchée fantastique au Nürburgring. En 1958, il sent le poids de ses 47 ans, et tire sa révérence après deux courses.
Juan Manuel Fangio (Maserati) au Grand Prix d'Allemagne 1957

Mike Hawthorn chez Ferrari

  • 1re époque : 1953-1954 - 2 victoires
Quand l'Anglais arrive à la Scuderia, il n'a que 24 ans et le leadership d'Alberto Ascari se matérialise par un deuxième titre de champion. Cependant, le duel qu'il remporte contre Juan Manuel Fangio à Reims restera comme l'un des plus grands duels de l'histoire de la discipline. Il enlève sa deuxième victoire en 1954 à Pedralbes, en Espagne, puis décide d'abandonner Ferrari.
  • 2e époque : 1955 - 0 victoire
L'expérience Vanwall de courte durée, le pilote au nœud papillon retourne à Maranello, sans résultat, puis se disperse à nouveau en 1956, chez Maserati, BRM et Vanwall.
  • 3e époque : 1957-1958 - 1 victoire, 1 titre
La stabilité a du bon : il mise à nouveau sur Maranello et ce choix le mène au titre en 1958, malgré une seule victoire. Enzo Ferrari ne désespérait pas de le faire revenir sur sa décision de se retirer quand il se tue, trois mois après son sacre.
Mike Hawthorn (Ferrari), Stirling Moss (Vanwall) au Grand Prix de France 1958

Graham Hill chez Lotus

  • 1re époque : 1958-1959 - 0 victoire
Le Britannique moustachu accompagne les débuts de Colin Chapman, dont les voitures ne sont ni rapides, ni fiables. En 1960, il s'en va tenter sa chance chez BRM.
  • 2e époque : 1967-1969 - 4 victoires, 1 titre
Ce n'est plus le même Graham Hill que Team Lotus revoit franchir le palier de la porte. Mais si le Londonien a remporté le titre avec BRM en 1962, il a un travail à terminer avec Colin Chapman, dont l'équipe est devenue incontournable puisqu'elle a mené Jim Clark à la glore, en 1963 et 1965.
Il faut bien le dire : "Monsieur Monaco" ne fait pas le poids en 1967 face à l'Ecossais et il est même considéré déclinant lorsque Clark se tue à Hockenheim. Il reprend alors le flambeau et remporte le titre, à 39 ans. En 1969, sa victoire à Monaco sera son ultime coup d'éclat avant son départ vers des équipes de second plan.
Graham Hill (Lotus) au Grand Prix de Monaco 1968

Mario Andretti chez Lotus

  • 1re époque : 1968-1969 - 0 victoire
L'Etasunien d'origine italienne loue une Lotus pour goûter à la F1 lors de son Grand Prix national, avec une stupéfiante pole position à la clé. Il effectuera trois piges avec une voiture de Colin Chapman en 1969 avant de voir sa carrière décoller chez Ferrari.
  • 2e époque : 1976-1980 - 11 victoires, 1 titre
Après un passage infructueux sous la bannière étoilée chez Parnelli, il revient au bon moment chez Colin Chapman. La fameuse Lotus 79 à effet est la machine à battre en 1978 et le statut de deuxième pilote de Ronnie Peterson lui assure le titre. Les deux saisons suivantes, Lotus subit la loi des Ferrari, Ligier, Renault, Williams et autres Brabham.
Colin Chapman, Mario Andretti (Lotus) au Grand Prix d'Allemagne 1978

Alain Prost chez McLaren

  • 1re époque : 1980 - 0 victoire
Le Français débute dans une écurie financièrement à bout, qui lui propose une voiture peu fiable voire dangereuse. Elle lui permet quand même de décrocher un contrat chez Renault la saison suivante.
  • 2e époque : 30 victoires, 3 titres
Avec Ron Dennis aux commandes, John Barnard à la direction technique et la puissance du moteur Tag by Porsche, "Prostichon" a du prêt-à-gagner. Il rate le titre de 0,5 point en 1984 mais le remporte en 1985 et en 1986. S'il s'incline devant Ayrton Senna lors de la première saison de l'ère Honda en 1988, il se couronne en 1989 avec une voiture de Gordon Murray, avant, une nouvelle fois, de quitter son équipe fâché.
Alain Prost (McLaren) au Grand Prix d'Australie 1986
Nigel Mansell chez Williams
  • 1re époque : 1985-1988
Rapide mais inconstant chez Lotus, "Big Nige" rejoint Williams en 1985 pour incarner la fougue qu'aime tant Frank Williams. En 1986 et 1987, il a tout pour décrocher le Graal mais son coéquipier Nelson Piquet est là pour lui barrer la route. Honda lassé par les polémiques entre pilotes, il fait une saison avec le moteur Judd avant de partir chez Ferrari.
  • 2e époque : 14 victoires, 1 titre
Pris pendant deux ans dans les intrigues de couloirs à Maranello, et tout simplement moins rapide qu'Alain Prost, il annonce d'abord sa retraite, puis se laisse convaincre par Frank Williams de revenir à Didcot, où Adrian Newey commence à faire des merveilles. En 1992, la monoplace dotée d'une suspension active est irrésistible et Riccardo Patrese n'est qu'un faire-valoir. L'exceptionnelle cuvée se termine dans l'amertume : écoeuré par l'arrivée d'Alain Prost, il s'en va.
  • 3e époque : 1994 - 1 victoire
Réfugié depuis début 1993 en Indycar, il revient pour aider Frank Williams après la mort accidentelle d'Ayrton Senna, le 1er mai à Imola. Pour des piges en alternance avec David Coulthard, qui a signé pour 1995.
Nigel Mansell (Williams) au Grand Prix de Hongrie 1992

Fernando Alonso chez Renault

  • 1re époque : 2003-2006 - 15 victoires, 2 titres
Après une année d'essais privés, l'Espagnol surfe sur la vague bleue et devient le plus jeune vainqueur en 2003. Au volant de la meilleure voiture du plateau en 2005, il écarte Kimi Räikkönen (McLaren) de la course au titre et remet ça face Michael Schumacher (Ferrari) en 2006. Mais depuis un an déjà, il a signé un gros contrat en faveur de McLaren...
  • 2e époque : 2008-2009 - 2 victoires
En seulement un an, l'équipe est rentrée dans le rang et obtient une victoire au parfum de soufre à Singapour, avec l'aide de Nelson Piquet, et une plus convaincante dans la foulée, au Japon. Il fait de 2009 une saison pour attendre de rejoindre Ferrari.
Fernando Alonso (Renault), Michael Schumacher (Ferrari) au Grand Prix de Saint-Marin 2005

Kimi Räikkönen chez Ferrari

  • 1re époque : 2007-2007 - 9 victoires, 1 titre
Le coup parfait : il arrive pour remplacer le retraité Michael Schumacher en décroche le titre. Moins chanceux en 2008, il perd son statut de pilote n°1 au profit de Felipe Massa et ne parvient pas à inverser la course en 2009. Il laisse sa place au profit de Fernando Alonso.
  • 2e époque : 2013-2018 - 1 victoire
Après une pause forcée en WRC et un blason redoré chez Lotus, il fait son retour à Maranello, dans l'ombre de Fernando Alonso puis Sebastian Vettel. Avec pour butin deux pole positions et une victoire avant de laisser sa place à Charles Leclerc, au grand dam de ses supporters.
Kimi Räikkönen (Ferrari) au Grand Prix du Mexique 2018

Fernando Alonso chez McLaren

  • 1re époque : 2007 - 4 victoires
Mauvaise suprise : il est venu pour être n°1 et il est persuadé que son patron Ron Dennis avantage Lewis Hamilton. Au cœur d'une saison houleuse, il témoigne contre son équipe dans l'affaire d'espionnage dont Ferrari est la victime. Lorsqu'il retrouve sa liberté, Renault est son seul point de chute.
  • 2e époque : 2015-2018 - 0 victoire
Découragé par cinq années d'échec chez Ferrari, il reprend la direction de Woking, persuadé que le V6 Honda hybride est la nouvelle arme fatale. Encore une fois, il se trompe lourdement… Ni puissant ni fiable, le moteur nippon rend impossible tout développement cohérent du châssis. Les portes de Mercedes, Ferrari et Red Bull fermées, il quitte la F1 pour de nouvelles épreuves mythiques, Indy 500 et 24 Heures du Mans.
Fernando Alonso (McLaren) au Grand Prix de Monaco 2015
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