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Formule 1 - Coéquipiers, moteurs, pitstops... Ces facteurs qui vont arbitrer la fin du duel Hamilton - Verstappen

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 30/09/2021 à 16:32 GMT+2

SAISON 2021 - Le chassé-croisé continue entre Max Verstappen (Red Bull) et Lewis Hamilton (Mercedes) en tête du championnat. A coups de retournements de situation improbables entre leurs écuries qui ont toutes les chances d'évoluer encore, et décider du titre.

Lewis Hamilton (Mercedes) et Max Verstappen (Red Bull) au Grand Prix de Russie 2021

Crédit: Getty Images

La lutte psychologique, une arme vaine

Chez Red Bull, le conseiller Helmut Marko se plaît à fustiger le "mind game" dont userait Lewis Hamilton en permanence, et du côté de Mercedes on sent que Toto Wolff se force à lui répondre, au bout de l'exaspération. C'est souvent entre les deux Autrichiens qui se détestent que la tension monte. En cela, ils protègent leurs pilotes.
Ce jeu des petites phrases a atteint des sommets après les crashes de Silverstone et de Monza, sur des questions de décence de comportement et de coûts des dégâts matériels. Depuis, la pression est redescendue. A Sotchi, Lewis Hamilton a épilogué en rappelant qu'un pilote peut toujours commettre des erreurs. "Max n'est distrait par rien. Le mind game le laisse froid", a déclaré son patron, Christian Horner.
Hamilton et Verstappen savent que ce ne sont pas leurs échanges dans les médias qui pousseront l'un ou l'autre à faire une faute. En atteste leur check à l'arrivée du Grand Prix de Russie.
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Red Bull n'a pas besoin de mettre de l'huile sur le feu, ça ne fait qu'envenimer les choses"

Bottas et Pérez, des coéquipiers devenus (presque) inutiles

C'est une tendance lourde, qui va à l'encontre des plans échafaudés par les équipes de Brackley et Milton Keynes. Ça fait longtemps que Valtteri Bottas et Sergio Pérez ne sont plus les arbitres du duel, pour des raisons différentes.
Depuis que le Finlandais sait ses jours comptés chez Mercedes, il n'est d'aucune aide pour son leader. Dimanche, il n'a comme d'habitude pas résisté longtemps à Max Verstappen, dont il était censé freiner la remontée. Il va quand même essayer de filer un coup de main à LH44 lors des sept derniers meetings en roulant pour limiter le kilométrage des deux moteurs qui restent au Britannique. Il reste pro et s'inclinera devant une consigne si nécessaire, mais sa priorité est bien de gagner un Grand Prix cette saison.
Sergio Pérez ? Il est la preuve que ça ne sert à rien de resigner un pilote pour le booster. Depuis que "Checo" a été officialisé pour 2022, c'est même l'effet inverse qui se produit. Le Mexicain accumule les qualifications médiocres (7e, 16e et deux fois 9e depuis Spa), et sa réputation de champion des remontées est bien dérisoire dans la situation actuelle.
S'il ne peut aider Max Verstappen, peut-il peser dans la course au titres Constructeurs ? Il faut en douter : il totalise 16 points sur les six dernières courses depuis Silverstone.
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"Bottas n’est plus entièrement loyal à Hamilton et Mercedes"

Les pitstops : des rôles inversés entre Red Bull et Mercedes

C'est incroyable, mais Red Bull Racing n'est plus l'incontestable référence dans ce registre, ni même infaillible. Christian Horner a assuré que la nouvelle règle en matière d'exécution des changements de roues n'était pour rien dans les récents déboires de sa team. Depuis Spa, chaque mécanicien doit appuyer sur un bouton de son pistolet pour avertir qu'il a bien serré sa roue, sans quoi la voiture ne peut repartir.
Chez Red Bull, chaque pistolet envoyait ce signal automatiquement, et les records de rapidité ne cessaient de tomber. A Monza, un mécanicien a prolongé un arrêt en oubliant d'appuyer sur le bouton, et à Sotchi RBR a encore cafouillé un pitstop.
Cette saison, Hamilton a essuyé plusieurs "undercuts" de Red Bull (Pérez à Monaco, Verstappen et Pérez à Bakou, Verstappen au Castellet) mais le vent a bel et bien tourné.
Mercedes a pris le lead par rapport à Red Bull. A Sotchi, son pitcrew a même réalisé l'intervention la plus rapide sur la W12 de Valtteri Bottas, en 2"45. Une bonne moyenne pour elle, alors que Red Bull n'est apparu qu'au 4e rang, en 2"61 ; loin des 2"0 qu'elle atteignait régulièrement.
Jusque-là, Red Bull dominait sans partage mais les choses ont changé. RBR a donné le tempo à Zandvoort, McLaren à Monza et Mercedes à Sotchi.
Par ailleurs, Mercedes n'hésite pas à ignorer les règles et c'est là encore un paramètre qui pourra compter. A Sotchi, l'écurie allemande a fait sortir ses mécaniciens de son garage pour faire croire à McLaren que Lewis Hamilton allait rentrer. Woking est tombé dans le panneau et Daniel Ricciardo s'est précipité au stand, laissant le champ libre à Lewis Hamilton.
Une telle attitude de la part de la firme à l'Etoile est étonnante car Toto Wolff s'est toujours affiché en patron légaliste. Preuve que tous les coups seront permis, et pas seulement contre Red Bull, dans la dernière ligne droite du Mondial.

Moteurs : un coup d'avance pour Red Bull

Honda avait mis le V6 n°1 de Max Verstappen hors service après le crash de Silverstone, obligeant le Néerlandais à un changement de moteur synonyme de départ en fond de grille. Un handicap peut-être décisif dans la course au titre pour le Néerlandais, qui a repris un coup d'avance de façon inattendue, en deux temps. A Monza, Hamilton a acté la perte de son moteur n°1 (le vendredi à Zandvoort) et à Sotchi MV33 ne lui a cédé que 7 points en partant dernier avec son bloc n°4.
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"Avec ce moteur neuf, Verstappen est devenu le favori pour la course au titre"

Mercedes, qui a passé son week-end à éluder la question d'un changement de moteur pour Hamilton, n'était plus si catégorique dimanche soir. L'équipe de Brackley suivra-t-elle Hamilton ? Ce dernier veut que tout soit mis en œuvre pour faire les sept dernières courses avec ses V6 n°2 et 3. Est-ce réaliste ? C'est la question.
L'Anglais a même avoué avoir remporté sa 100e victoire à l'économie. "Je prends le plus grand soin de mon moteur, je tire le moins possible dessus", a-t-il révélé à Motorsport.com.
Néanmoins, il devra peut-être voir la réalité en face, bientôt. Car si même si les circuits à venir solliciteront moins les groupes propulseurs (respectivement 66, 62 et 52% d'un tour avec l'accélérateur à fond à Istanbul, Austin et Mexico contre 74% cet été à Spielberg, Silverstone, Spa et 78% à Monza), il lui faudra des chevaux dans le dos pour challenger Max Verstappen en qualification et en course.
Seule une ou deux annulations de Grands Prix (Sao Paulo, Mexico ?) en raison de la crise sanitaire pourraient alléger la charge de Mercedes, qui tient à repousser l'échéance. Mais si cela s'avérait impossible, il faudra choisir le circuit le plus propice à un départ en fond de grille. Sur le papier, Sao Paulo paraît le plus adapté.
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