Formule 1 - Max Verstappen (Red Bull) : "Des années que Lewis Hamilton n'a pas eu vraiment à se battre pour le titre"
Mis à jour 26/05/2021 à 15:09 GMT+2
GRAND PRIX DE MONACO - Max Verstappen (Red Bull) a profité de sa victoire et de son nouveau statut de leader du Championnat pour faire une mise au point à l'adresse de Lewis Hamilton, dimanche. Et lundi, il en a rajouté une couche en jugeant que le pilote Mercedes s'était trop habitué à de fausses rivalités.
Lewis Hamilton avait fait dans le "mind game" à la veille des premiers essais du Grand Prix de Monaco, mais son attaque avait été plutôt maladroite à l'endroit de Max Verstappen. En évoquant sa façon de courir, pourquoi il est le pilote à battre année après année, le Britannique avait mis en cause la capacité de son adversaire à gérer un championnat du monde et se préserver de contact risqué dans le combat rapproché. L'angle d'attaque était faible et faisait référence au premier virage à Imola où sa Mercedes avait touché la Red Bull.
"Je pense que, peut-être, Max a beaucoup à prouver, s'était aventuré à lancer le Britannique. Je ne suis pas forcément dans le même bateau (que lui) ici et je raisonne plus sur le long terme. Mentalement, c'est une sorte de marathon, pas un sprint, et c'est en fin de compte la raison pour laquelle j'ai ces stats (7 titres, 98 victoires, 100 pole positions). Je vais donc continuer avec ça et tout faire pour éviter les contacts. Je pense que je me suis bien débrouillé pour éviter les incidents jusqu'à présent, mais il reste 19 courses à faire et nous pourrions nous accrocher, ce que je n'espère pas." Dans ces propos, on avait aussi senti resurgir le souvenir du premier virage musclé à Montmelo, où le Néerlandais ne lui avait pas laissé d'autre choix que céder. Sous peine d'y laisser des bouts de carbone.
"Un gros coup de fouet pour toute l'équipe"
Max Verstappen attendait de pouvoir lui répondre. Vainqueur et nouveau leader du Championnat du monde dimanche après la cinquième manche du Mondial, il ne s'est pas fait prier. Fini la position de l'élève qui doit encore apprendre du maître. C'est lui qui a donné la leçon !
"Les actes sont plus parlants que les mots, a-t-il lancé. C'est une bonne leçon après ce week-end. On sait qu'on doit faire parler la piste. C'est ce que j'aime et collectivement, jusqu'à présent, nous avons fait les erreurs les plus petites et c'est pour cela que nous sommes devant." Bref, Lewis Hamilton en a pris pour son grade de n°2 mondial.
"Bien sûr, c'est super de rebondir après deux courses où l'écart s'était agrandi, a-t-il poursuivi. Nous devons continuer de bosser dur car nous savons que les Mercedes sont les voitures à battre sur des pistes normales. Mais c'est un bon week-end, sans histoire dans l'ensemble et un gros coup de fouet pour toute l'équipe pour avancer."
"C'est des conneries !"
Mais ce n'était qu'un acompte… Lundi, il en a repassé un couche dans La Gazzetta dello sport, histoire de s'assurer que l'Anglais avait changé de logiciel. "J'ai appris à me contenter des deuxième et troisième places, quand je ne peux pas gagner, même si l'instinct me pousserait à toujours tenter, prendre des risques excessifs", explique-t-il. Juste pour ce qui est de Monaco, il a payé pour le savoir avec des accidents responsables en 2015, 2016 et 2018.
"J'ai gagné en expérience, j'ai appris des erreurs et des succès, et je réussis bien mieux à gérer les situations, a-t-il assuré. Pour moi, c'est le changement le plus grand. J'ai toujours su que j'étais rapide, mais avec le temps j'ai acquis des connaissances."
Au détour d'une question sur le "mind game" dans lequel Lewis Hamilton essaie de l'embarquer pour entrer dans sa tête, le Batave a même été tranchant. "C'est des conneries !, a-t-il lâché dans les colonnes du quotidien milanais. Je suis suffisamment fort, dans ma tête, pour savoir ce que je dois faire pour gagner. Et puis, Lewis n'a jamais eu à se battre pour le titre ces dernières années. Même contre Seb [Vettel], ce ne fut pas une vraie bataille. Mais ça me va. Les gens disent ce qu'ils veulent."
Sebastian Vettel, alors chez Ferrari, avait occupé la place de n°1 pendant onze courses en 2017 et six en 2018. Bref, Max Verstappen a l'intention de ramener son rival à ses années de rivalité avec Mercedes, quand son voisin de stand ressemblait plus à un adversaire extérieur qu'un coéquipier.
"Etrange de penser qu'il n'avait jamais mené un championnat"
"Lewis a presque toujours battu ses coéquipiers, mais nous sommes d'accord sur le fait que c'est l'un des meilleurs pilotes de Formule 1, a-t-il repris. Mais Mercedes a tellement dominé ces dernières années qu'il n'a pas eu de rival ailleurs que dans son équipe (ndlr : Valtteri Bottas). C'était déjà le cas à l'âge d'or de Ferrari (avec Schumacher et Barrichello). J'espère que ça va être l'un des rares championnats disputés jusqu'au bout. Chez Red Bull, nous pouvons le gagner et c'est pour ça que je courre."
Bref, il ne faut pas compter sur Max Verstappen pour être impressionné par son nouveau, et craquer sous la pression. Ça fait trop longtemps qu'il attend ça. Depuis toujours, en vérité, comme l'a rappelé Mika Häkkinen, qui trouve qu'il a désormais tous les atouts pour déboulonner la statue. "C'est sa seconde victoire, en plus de ses trois deuxième places, a noté le champion du monde 1998 et 1999, dans sa chronique pour Unibet. Il est en forme à chaque course et c'est ce qu'il faut pour gagner un championnat. C'est étrange de penser qu'il n'avait jamais mener un championnat auparavant. Entre le karting et la Formule 1, il a seulement fait une saison de Formule 3."
Dimanche, Max Verstappen a rappelé que "Monaco peut livrer une image déformée de la réalité". Et qu'il ne se sent pas habité par un sentiment particulier de confiance qui aurait fait sauter son plafond de verre. Lors de la prochaine étape du Championnat du monde, le tracé urbain ultra-rapide de Bakou sera juste un exercice différent. Qui devrait a priori convenir techniquement à sa RB16B.
"Etre rapide à Bakou, ça n'a rien à voir avec la confiance, a-t-il prévenu lors de la conférence de presse FIA post-Grand Prix, dimanche. Si on se sent bien dans la voiture et que la voiture fait ce qu'on veut… J'ai toujours été rapide à Monaco ; je me suis juste crashé trop souvent. Bakou est un circuit complètement différent car on courre avec moins d'appui en raison de la longue ligne droite et les niveaux de grip bas là-bas, on ne peut donc les comparer directement." Bref, il s'y rendra sans a préjugés.
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