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Formule 1 | Adrian Newey sur le départ chez Red Bull : tremblement de terre et trésor de guerre

Julien Pereira

Mis à jour 26/04/2024 à 10:23 GMT+2

Alors que le marché des pilotes est bien agité depuis plusieurs semaines, c'est désormais le cas d'Adrian Newey qui secoue la F1. Le grand manitou de l'aérodynamique, figure centrale des succès de Red Bull, est sur le départ selon plusieurs médias. Son importance et son expertise sont si grandes qu'il est encore difficile d'en mesurer les conséquences.

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À force, on avait fini par croire que le temps avait joué son rôle. Et que le calme était revenu, chez Red Bull, après la tempête provoquée par l'affaire Christian Horner. Que nenni. Ce jeudi, le média allemand Auto Motor und Sport a annoncé que Adrian Newey, cerveau ayant conceptualisé certaines des monoplaces les plus marquantes de l'histoire de la F1, avait demandé à quitter l'écurie championne du monde.
Le lien de causalité entre les remous qui ont entouré Horner et les velléités de départ de l'ingénieur est sans doute plus ténu qu'il n'y paraît : après tout, Newey s'est toujours abstenu de faire de la politique. Son poste de directeur de la technologie de Red Bull lui a permis de rester à l'ombre des luttes intestines opposant Chalerm Yoovidhya, actionnaire majoritaire du groupe et grand soutien de Horner, à la famille Verstappen et le consultant Helmut Marko.
Cette affaire et ses conséquences ont peut-être agi comme un déclencheur pour un homme qui avait rejoint l'écurie en 2005 et qui ne l'a plus quittée depuis, malgré les opérations séduction plus ou moins concrètes et répétées de la concurrence. D'après la BBC, Newey ne serait plus aussi épanoui dans un rôle de touche-à-tout l'amenant à développer des supercars homologuées pour la route tout en maintenant sa présence sur les Grands Prix de Formule 1.

Waché et Balbo ont pris le relais

Il y a quelques mois, lors d'une interview accordée au Telegraph, il avait assuré ne consacrer que 50% de son temps à la F1. Une bonne partie du développement des monoplaces ayant permis à Max Verstappen d'écraser la discipline ces dernières années a été pensée par Pierre Waché, devenu directeur technique, et Enrico Balbo, responsable de l'aérodynamique.
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Ainsi, Newey a pu se pencher sur le développement de la RB17, première voiture de série estampillée Red Bull, mais aussi de sous-marins commandés par feu Dietrich Mateschitz. Il y a quelques années, il avait également dessiné l'Aston Martin Valkyrie, une hypercar fantasmagorique qui débarquera au Mans l'année prochaine.
Nul ne sait ce que deviendront ces différents projets, destinés à diversifier les activités de Red Bull, si le départ du grand manitou de l'aérodynamique se concrétise. Nul ne sait, non plus, quelle écurie parviendra à s'offrir ce trésor de guerre. Aston Martin a déjà formulé une offre qualifiée "d'astronomique" par plusieurs médias, fin mars. Mike Krack, patron de l'équipe dont le milliardaire Lawrence Stroll est le propriétaire, s'est contenté de répondre par la négative lorsqu'une confirmation lui a été demandée par un journaliste de Sky Sports.

Ferrari favorite mais... contrainte d'être patiente ?

McLaren, où Newey a déjà imaginé des monoplaces gagnantes, à la fin des années 1990, après avoir fait gagner Williams, devrait également tenter sa chance. Tout comme Mercedes - Toto Wolff n'a pas démenti - et Ferrari. La Scuderia, où Frédéric Vasseur s'est lancé, avec succès, dans une pêche aux gros poissons (Lewis Hamilton, l'ingénieur français Loïc Serra) serait désormais favorite. Même si cela impliquera sans doute un changement de cadre pour le cerveau britannique.
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L'un des enjeux majeurs concerne le "gardening", la période d'inactivité qu'un ingénieur doit observer avant de rejoindre une écurie rivale. En août dernier, Vasseur avait confirmé que Loïc Serra, ancien directeur de la performance de Mercedes, ne sera opérationnel qu'au début de la saison 2025. Qu'en sera-t-il pour Adrian Newey, dont le contrat expire en 2025, et dont l'expérience pourrait considérablement influencer le rapport de force en vue du nouveau règlement technique prévu en 2026 ?
Bien que Red Bull dispose d'une armada d'aérodynamiciens et de techniciens compétents, l'écurie championne du monde risque forcément l'affaiblissement. "Adrian est irremplaçable, oui", admettait Waché dans une interview accordée à Motorsport.com. D'autant qu'une réaction en chaîne n'est pas à exclure : Max Verstappen avait clairement menacé de quitter l'écurie en cas de départ de Helmut Marko. Le Néerlandais n'est pas lié à Newey de manière aussi intime mais le meilleur pilote du monde s'inquiètera, forcément, du départ du meilleur ingénieur de tous les temps.
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