Formule 1 | Hamilton, Ferrari, Red Bull...: Les essais de pré-saison débutent après un hiver complètement fou

Le dernier Grand Prix a eu lieu le 26 novembre dernier. Mais c'est comme si la saison ne s'était jamais arrêtée. Bien loin de l'époque où l'attente était interminable, la F1 a peut-être vécu son hiver le plus fou, alors que les premiers rapports de force vont s'établir, dès ce mercredi, dans le cadre des trois jours d'essais de pré-saison à Bahreïn, avant le premier Grand Prix de l'exercice 2024, dans dix jours à peine. Déjà.

La lourdeur de la cuvée 2023, dominée de manière outrancière par Max Verstappen et Red Bull, méritait peut-être un temps de digestion plus long. Les deux petits mois et demi, coincés entre deux championnats régis par un règlement technique inchangé ou presque, auraient dû le favoriser. C'est ce que l'on imaginait. À tort.

Début janvier, Gene Haas a été le premier à rompre le calme habituel en mettant un terme, avec effet immédiat, à la mission de Günther Steiner, directeur de son écurie depuis 2016. Hormis chez une célèbre plate-forme de streaming, qui en avait fait l'une des stars de sa série à succès, personne n'est véritablement tombé de sa chaise. Mais le timing a surpris. La forme, aussi.

"Il m'a appelé, a raconté le dirigeant italo-américain à Autocar. C'était inattendu. Je lui ai demandé : 'Que veux-tu me dire ?' Et il m'a répondu : 'Je ne veux pas prolonger ton contrat.'" Une drôle de manière de mettre fin à l'aventure de celui sans qui l'aventure de l'écurie américaine en F1 n'aurait peut-être jamais débuté il y a près d'une décennie.

Moins de quinze jours plus tard, Ferrari a officialisé la très attendue prolongation de contrat de Charles Leclerc pour "plusieurs années". L'annonce similaire faite par McLaren au sujet de Lando Norris, dans la foulée, lançait peut-être une vague de baux renouvelés pour une forme de statu quo chez les cinq meilleures écuries du plateau. C'était, en réalité, une manière d'éviter les secousses sismiques.

Car en parallèle, la Scuderia nouait le transfert du siècle en attirant Lewis Hamilton, que tout le monde pensait solidement lié à Mercedes, au moins jusqu'à fin 2025. Le 1er février dernier, après une première information délivrée par le Corriere della Sera et Formu1a.uno, toute la presse s'est emballée pour une surprise devenue réalité quelques heures plus tard.

McLaren avait-elle senti le coup et offert un nouveau contrat à Norris, moins de deux ans après le précédent, pour se mettre à l'abri d'une approche de Mercedes ? Zak Brown, patron de l'écurie, a assuré qu'il n'existait pas de lien de causalité. Mais au sein d'autres équipes, on assure que Lewis Hamilton "a fait exploser le marché".

Avec douze pilotes dont le contrat expirera fin 2024, il fallait sans doute s'attendre à ce que les "Top Teams" sécurisent leurs baquets avant de se retrouver le bec dans l'eau. Red Bull, en sa qualité d'incontestable reine du plateau, pouvait espérer passer l'hiver bien en chaud avec, probablement, pléthore de candidats à la succession de Sergio Pérez. Il n'en fut rien.

Visiblement ennuyée par sa propre routine, l'écurie championne du monde a décidé de se dynamiter toute seule. La firme a diligenté une "enquête interne" pour des soupçons de "comportement inapproprié" de la part de Christian Horner à l'égard d'une employée. Elle aurait évidemment eu tort d'ignorer ces suspicions mais certains avaient peut-être intérêt à ce que le linge sale soit lavé en public. Helmut Marko et Jos Verstappen n'ont pas toujours entretenu une relation fluide avec le Britannique.

Tout ne tourne pas rond dans la maison autrichienne mais la priorité demeure la performance : pour asseoir sa domination, l'écurie a fait l'étonnant pari, selon des informations de Motorsport.com, de rapprocher le concept de sa monoplace avec celui que... Mercedes a décidé de jeter à la poubelle. Elle a aussi et surtout renforcé son partenariat avec son équipe bis, ex-AlphaTauri, désormais élégamment appelée "Visa Cash App RB Formula One Team".

Au jeu des changements de noms, Sauber avait choisi de troquer Alfa Romeo pour Stake F1. Elle avait simplement omis que certains pays, dont celui où elle est basée, interdisait la publicité pour des jeux d'argent sur internet. Or, Stake est une entreprise de casinos en ligne. L'hiver n'aura donc permis à personne de réellement se reposer. Et il ne faudra sans doute pas compter sur le grand patron de la F1 Stefano Domenicali, qui n'a pas totalement enterré son idée de calendrier à 30 Grands Prix, pour espérer des intersaisons plus tranquilles à l'avenir.