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Omeyer et Narcisse, deux papys toujours au sommet de leur art

Laurent Vergne

Mis à jour 21/08/2016 à 10:11 GMT+2

JO RIO 2016 – Daniel Narcisse et Thierry Omeyer ont pesé de tout leur poids vendredi en demi-finale, pour permettre aux Bleus de mater l'Allemagne et se hisser en finale. Déjà présents il y a 15 ans lors du Mondial 2001, ils restent incontournables.

Daniel Narcisse et Thierry Omeyer (France)

Crédit: AFP

A eux deux, ils ont 75 ans. 39 pour Thierry Omeyer, qui entrera dans la case quadras au mois de novembre. Daniel Narcisse à côté, paraitrait presque un minot, avec ses 36 printemps. Les deux papys de l'équipe de France ont tout vu et tout connu chez les Bleus mais ils restent incontournables. Pour s'en convaincre, si besoin était, il suffit de revoir la demi-finale France-Allemagne de vendredi. Sans eux, point de salut. Omeyer a sorti son meilleur match du tournoi et Narcisse un but venu de nulle part, le 57e et dernier de cette rencontre, pour éviter aux Bleus de s'embarquer dans une douloureuse prolongation.
"C’est un peu pour ça qu’ils sont là les vieux !", a plaisanté Claude Onesta vendredi. Plaisanté, à moitié d'ailleurs seulement. Pour le sélectionneur, ils font juste leur boulot de leaders : "Sur le début de la compétition, on avait pas mal utilisé les jeunes parce qu'on savait pertinemment que ce sont les hommes de grande expérience qui sont capables de gagner les derniers matches. C'est pour ça qu'on les fait venir, donc ils ne font que leur travail". Mais Onesta sait bien ce qu'il doit à ses piliers, et notamment à ces deux-là.
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Claude Onesta, sélectionneur de l'équipe de France, à Rio 2016

Crédit: Panoramic

Toujours là quand ça compte le plus

L'équipe de France n'a ainsi jamais été au bout dans une grande compétition sans un immense Thierry Omeyer dans un match au couteau. Comme il sait si bien le faire, il a sorti le grand jeu dans le sillage d'une performance moins aboutie. "Titi était un peu déçu de son dernier match, explique Valentin Porte, en référence au quart de finale contre le Brésil. Depuis deux jours, on le sentait vraiment concentré, renfermé sur lui-même". C'était bon signe. Du coup, les Allemands ont payé la note.
Thierry Omeyer les a écoeurés, notamment en seconde période, à l'image de ces deux arrêts en un contre un sur des contre-attaques allemandes. "Mentalement, explique-t-il, c'est un gros effort, on est presque dans un état second. Je me suis focalisé sur deux-trois arrêts dans le money time". Le gardien alsacien sait pertinemment que certains arrêts valent plus cher que d'autres. "Il n'a peut-être pas eu un énorme pourcentage de réussite face aux attaquants adverses, note Jérôme Fernandez, son ancien coéquipier chez les Bleus, mais il a sorti les arrêts qui comptent le plus, au moment où l'équipe en avait le plus besoin."
Alors que les Bleus ne parvenaient plus à trouver l'ouverture offensivement (en 10 minutes, ils n'ont inscrit que deux buts, sur penalty), c'est effectivement lui qui a maintenu l'équipe à la surface. S'il a su "rebondir" une fois encore, c'est d'abord parce que Thierry Omeyer est un "incroyable compétiteur", comme le dit Michaël Guigou. "Vous savez, reprend l'intéressé, chaque match est différent, c'est une nouvelle histoire à chaque fois. Ce n'est pas parce que vous avez été un peu en dedans que ce sera le cas le match d'après." Dans son cas, ce serait même plutôt le contraire. Dans des phases finales, on a rarement vu le cerbère tricolore passer à côté deux matches de suite.
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Thierry Omeyer - Handball France JO Rio 2016

Crédit: AFP

Narcisse : "Ce n'est plus de mon âge ce genre de bêtises"

Daniel Narcisse, lui, défie peut-être plus encore le temps. Etre si performant à près de 37 ans est rare pour un joueur de champ. 16 ans et demi (!) après sa première sélection, "Air France" est toujours là. SI son but décisif contre l'Allemagne restera, au moins jusqu'à dimanche, son plus gros coup d'éclat, c'est toute sa campagne carioca qui a été remarquable. "Daniel fait vraiment un tournoi énorme, confiait Guigou après la rencontre contre l'Allemagne. Il nous a souvent portés". Et ce n'est pas pour rien si les Bleus s'en sont remis à son bras sur la toute dernière action de la demi-finale.
Thierry Omeyer et Daniel Narcisse sont les deux seuls joueurs, dans ce groupe, à avoir été présents lors du titre mondial en… 2001, en France. C'était avant même l'arrivée de Claude Onesta, pour le dernier grand tournoi de Daniel Costantini. 15 ans après, ils sont toujours au sommet. Une longévité extraordinaire, qu'Omeyer explique par une "bonne hygiène de vie et une motivation et un plaisir toujours présents." "Ce n'est plus de mon âge ce genre de bêtises", a souri Narcisse vendredi après le "thriller" victorieux contre les Allemands. Mais si les Experts, dimanche, veulent conquérir leur troisième titre olympique, ne vous étonnez pas s'ils ont, un moment ou un autre, besoin de leurs deux grands-pères.
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Daniel Narcisse

Crédit: AFP

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