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Encore chocolat

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ParEurosport

Publié 19/08/2004 à 16:45 GMT+2

Frédérique Jossinet reste bien seule avec sa médaille d'argent. Ghislain Lemaire et Céline Lebrun ont eu le mérite d'essayer, jeudi.

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Crédit: Eurosport

Un constat, tout d'abord, pour éviter tout malentendu ou céder à l'amalgame. Céline Lebrun et Ghislain Lemaire sont tombés debout, jeudi, et n'ont quasiment rien à se reprocher. Si ce n'est de n'avoir eu ce petit coup de pouce de l'alchimie qui transforme le chocolat en bronze. Leurs intentions étaient victorieuses, leurs rêves parés d'or. Voilà qui tranche certaines choses assez désobligeantes vues les jours précédents, mercredi en particulier.
Naturellement combatifs, volontaires, Lebrun et Lemaire n'avaient pas besoin de se faire secouer par un staff catastrophé par le retour à Paris. Avec du vide dans les valises, excepté celle de Frédérique Jossinet, argentée le premier jour.
En -78 kg, donc, la championne du monde 2001 des -72 kg a échoué en finale de tableau (demi-finale) contre la triple championne en titre de la catégorie, Noriko Anno, au Golden score, nom commun de la prolongation qui repousse désormais de 5 minutes le danger de toute décision contestable. On ne reviendra pas sur le scandale de la défaite française, il y a quatre ans, à Sydney. Mais quand même, là encore, ça tombe sur elle. Les attaques japonaises mêlées de temporisations sonnent faux mais l'arbitre ne voit rien, Céline Lebrun s'épuise et la Japonaise la pousse fatalement, à 19 secondes d'une décision sans doute en sa faveur.

"J'étais venue chercher une médaille", a déclaré Céline Lebrun. "Neuf minutes et 30 secondes, c'est beaucoup. L'une comme l'autre, cela faisait longtemps que nous voulions nous affronter. Elle commence à pêcher. Mais ma lèvre s'est ouverte. J'aurais voulu que l'on me soigne plus vite. Seulement, elle s'est rouverte. Anno a donc pu récupérer."

Lemaire : "J'ai fait le judo. J'ai tout donné"
Ensuite, elle garde en souvenir de cette joute de presque 10 minutes ce pansement pas pratique qui cache une lèvre ouverte contre Laborde, pour la médaille de bronze. La Cubaine joue une partie tactique, la laisse dispenser ses calories et la projète sur un rare mais magnifique mouvement (Sode Tsurikomi Goshi) dans cette catégorie. Ippon. A 28 ans, c'était les derniers Jeux de la Parisienne, déjà passée le matin par une prolongation contre Silva (BRE), après deux ippon. "Contre la Cubaine, je manque de puissance. J'avais l'impression d'être dans un bon tempo, mais la fatigue était présente. Je ne peux pas avoir quelque chose à me reprocher", conclut-elle.
Chez les messieurs, la désillusion est comparable pour Ghislain Lemaire, en -100 kg. Le sentiment d'avoir tout tenté et d'être sorti avec les honneurs. 5e, c'est encore dur à encaisser, surtout dans un tableau ouvert par la défaite du phénoménal Kosei Inoue, champion olympique 2000 et triple champion du monde en titre.
Deux Ippon pour commencer : un contre sur le Slovène Zoltan et un o-soto gari sur le Russe Maksimov. Puis une défaite in-extremis contre l'Allemand Jurack, futur 3e. Une victoire qui se transforme par inattention ou manque de lucidité, à peut-être trop vouloir jouer l'offensif.

Un succès en repêchage contre le Cubain Despaigne et le bronze est à portée de kimono. Mais encore une fois, le panache ne sert à rien : Zeevi (ISR) se sert de la tentative de planchette japonaise du Français pour s'offrir une immobilisation toute trouvée (le risque inhérent à ce mouvement) qui valait le bronze.
"Je perds ma journée sur l'Allemand", juge Ghislain Lemaire. "Je passe à côté de quelque chose de grand, d'autant qu'Inoue a été battu. Les autres étaient tous à ma portée. J'ai un goût d'inachevé. Je vais voir le podium et avoir encore plus de regrets. Je n'ai rien gardé sous la pédale. J'ai fait le judo. J'ai tout donné. Les déceptions des autres français ne m'ont pas perturbé. Je me suis préparé pour mon propre Championnat. Je fais une erreur sur la fin (en quarts de finale). J'ai pris un coup au moral. Mais je suis parvenu à me remobiliser. C'était une deuxième compétition qui débutait. La défaite d'Inoue me donne encore plus de regrets. C'était vraiment une porte ouverte".
Athènes 2004 s'apprête à remplacer Munich 1972 dans la consternation d'un zéro chez les hommes.
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