L'heure est grave

Rien ne va plus. Quatre jours de compétition, huit chances de podium, mais toujours une seule médaille pour le judo français, l'argent glané samedi par Frédérique Jossinet. Depuis, l'équipe de France va de déception en désillusion. Lundi soir, après les éches de Fernandes et Harel, qui avaient échoué au pied de la boite, le Directeur technique national Fabien Canu avait réclamé un esprit de revanche. En pure perte.

L'Affaire s'est mal engagée dès le matin, avec l'élimination au premier tour de Cédric Claverie en moins de 81kg, face au Coréen Kwon Young-woo. C'était la belle entre les deux hommes, qui s'étaient déjà affrontés deux fois par le passé, pour une victoire chaun. "Je pensais qu'il allait m'empêcher de monter mon bras gauche mais il a changé de tactique par rapport à notre dernier combat. Il s'est focalisé sur mon bras droit et il m'a empêché de m'exprimer en m'attrapant la manche à chaque fois", explique le Français.

Battu, Claverie conservera de son combat un terrible sentiment d'impuissance. "Pendant cinq minutes, j'ai eu l'impression de ne rien pouvoir faire", confirme-t-il. Il ne lui reste que des regrets. "J'avais un tableau très difficile. Je me dis que je n'ai pas perdu contre un peintre. Mais ce n'est pas cela qui va me consoler. Je n'étais pas venu au JO pour faire un seul combat. C'est une énorme déception même si j'essaye de prendre cela avec philosophie" conclut-il. Claverie n'a même pas eu sa chance en repêchages, son bourreau ayant chuter en quarts de finale face au futur vainqueur, le Grec Iliadis.

Tous les espoirs tricolores reposaient donc sur les épaules de Lucie Decosse. Mais après un bon début de tournoi, avec notamment une convaincante victoire sur la championne d'Europe en titre, l'Espagnole Alvarez. Mais en demi-finale de tableau, Decosse échouait contre l'Argentine Krukower, la championne du monde. Un combat qu'elle avait pourtant largement les moyens de gagner, mais son manque d'agressivité lui a coûté cher.

Même sanction au deuxième tour des repêchages, celui de la dernière chance, alors que le bronze était encore accessible. Prise au sol par la Canadienne Ghisholm, Decosse n'a pu sauver la face d'un judo français bien mal en point. "Dans le dernier combat, je savais qu'elle gagnerait au sol. Je voyais le combat debout et je me laisse tomber. Mon regret, c'est de ne pas avoir assez attaqué. Je voulais tellement bien faire que j'ai eu peur". A force de perdre, les Français ont maintenant peur de gagner...