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Grand Slam de Paris I Clarisse Agbegnenou, l'or au mental : " Je devais taper du poing sur la table"

Vincent Bregevin

Mis à jour 03/02/2024 à 21:55 GMT+1

Clarisse Agbegnenou a pris date. Victorieuse samedi du Grand Slam de Paris, la championne olympique a chassé les doutes qui l'accompagnaient après son échec aux championnats d'Europe. Un sacre "au mental" pour envoyer un message à la concurrence. La Française n'a plus qu'une idée en tête désormais : conquérir une nouvelle médaille d'or aux Jeux de Paris dans six mois.

Le sourire retrouvé de Clarisse Agbegnenou après sa médaille d'or au Grand Slam de Paris

Crédit: Getty Images

Elle en avait envie. Et besoin, aussi. Clarisse Agbegnenou avait pourtant déjà remporté le Grand Slam de Paris à six reprises. Mais la quête d'un septième sacre dans la capitale revêtait un enjeu majeur pour la judokate de 31 ans. Il n'était pas seulement question de se rassurer après une année 2023 en demi-teinte. Il fallait aussi marquer la concurrence dans sa catégorie avant les Jeux Olympiques de Paris. C'est exactement ce qu'elle a su faire samedi. Même si cela n'a pas été une partie de plaisir. Mais la victoire n'en est que plus savoureuse pour la médaillée d'or des Jeux de Tokyo.
Le public parisien en a eu pour son argent. Sur l'ensemble de la journée, il a pu profiter de la présence d'Agbegnenou sur les tatamis pendant plus d'une demi-heure. Et passer par toutes les émotions. La victoire de la Tricolore n'a pas tenu à grand-chose. Déjà au troisième tour, quand la Japonaise Horikawa Morigami lui a fait vivre un petit enfer avant de céder, après plus de 12 minutes de combat. Puis en demie, quand la Néerlandaise Joanne van Lieshout l'a également emmenée en prolongation avant de plier sur un ippon.
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1924-2024 : Quand Agbegnenou se plonge dans les archives olympiques

La finale face à Katarina Kristo pouvait difficilement mieux illustrer sa journée. Agbegnenou s'est retrouvée dos au mur après avoir écopé d'une deuxième pénalité. Elle a pensé que c'était fini sur un wasa-ari de la Croate, finalement annulé à 20 secondes de la fin du combat. Il était écrit que la Française devrait lutter jusqu'au bout de ses forces pour se parer d'or. Qu'elle devrait renverser la Croate. Ce qu'elle a fait en contrant son attaque avant de faire parler sa puissance pour la mettre au sol. Il fallait tout mettre pour connaître cette délivrance. Et Agbegnenou a tout mis pour obtenir cette récompense.

"Gravir l'Olympe"

Elle avait toutes les motivations du monde. A commencer par sa fille, Athéna, qui a vu le jour il y a un an et demi. Son premier geste après ce sacre était pour elle. "Dans tout ce que je fais, je ne peux pas craquer, c'est pour ma fille, a-t-elle soufflé au micro de La Chaîne L'Equipe. Je vais lui remettre la médaille d'or autour du cou." Elle pourra être fière de sa maman et de sa force de caractère. "C'était vraiment au mental, a décrit celle qui a égalé les records de Lucie Décosse et Teddy Riner avec ce septième sacre à Paris. C'était dur, mais je me sens mieux. Mieux qu'aux Championnats d'Europe."
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Clarisse Agbegnenou

Crédit: Getty Images

C'est ce doute qu'elle devait chasser. Cette journée sans, et surtout sans la moindre médaille à Montpellier à l'automne dernier. "Je ne pouvais pas rester sur ça, ce n'était pas moi", a-t-elle insisté. Cet échec avait "bien titillé" son "orgueil de sportive et de championne". Agbegnenou était trop habituée à gagner pour accepter cela. "Je devais taper du poing sur la table, j'avais le public avec moi", a-t-elle ajouté. Quitte à s'imposer sans paraître aussi dominante que par le passé. "Je m'adapte, je suis un caméléon, a-t-elle résumé. Si mes armes désormais c'est de les faire craquer mentalement, peu importe le temps de combat j'y vais".
La sextuple championne du monde avait un message à faire passer. Tout le monde l'a compris à six mois des Jeux Olympiques. "Cette victoire met les choses au clair dans la tête de tous, et de toutes surtout, a-t-elle lancé. C'est la nouvelle génération qui pousse. Elles essaient de pousser les vieilles dehors mais je suis encore là !". Et prête à "gravir l'Olympe", comme elle l'a annoncé à La Chaîne L'Equipe. "Je sais que le chemin ne sera pas simple, donc il faut des journées comme ça pour que je puisse m'en rappeler dans les moments difficiles." Et se souvenir qu'au bout du sacrifice, il y a le plus beau métal.
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