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Paris 2024 - Stéphane Nomis : "On va vivre des Jeux exceptionnels en judo"

Raphaël Brosse

Mis à jour 06/02/2024 à 16:54 GMT+1

Les judokas français ont brillé lors du Grand Chelem organisé à l’Accor Arena, le week-end dernier, pour le plus grand plaisir de Stéphane Nomis. Dans un entretien accordé à Eurosport, le président de France Judo avance l’objectif de dix médailles pour les Jeux Olympiques de Paris (26 juillet - 11 août)... et milite pour un duo Agbégnénou-Riner en guise de porte-drapeau.

Clarisse Agbégnénou (France) a remporté le Grand Chelem de Paris 2024.

Crédit: Imago

Quel bilan dressez-vous du Grand Chelem de Paris ?
Stéphane Nomis : On avait pas mal d’athlètes engagés, avec beaucoup de pression puisque c’était la dernière échéance à Paris avant les Jeux Olympiques. Pour eux, c’était une grosse répétition. Ils ont répondu présent dans beaucoup de catégories, ont eu un comportement très bon en termes de combativité. Cela nous permet de sortir avec douze médailles, ce qui est notre record absolu lors de ce tournoi.
Était-ce aussi l’occasion de monter en puissance, à moins de six mois des Jeux Olympiques ?
S.N. : Si on leur a annoncé leur sélection aussi tôt (10 des 14 tickets pour les JO ont été attribués en décembre, ndlr), c’est pour qu’ils puissent bien se préparer. On va poursuivre notre route vers les Jeux Olympiques, il y a encore d’autres compétitions à venir.
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Teddy Riner, vainqueur du Grand Chelem de Paris 2024

Crédit: Imago

Fin 2022, vous aviez procédé à un remaniement important en remplaçant Christophe Gagliano, jusque-là responsable de l’équipe de France masculine, par Baptiste Leroy. Cette décision est-elle en train de porter ses fruits ?
S.N. : C’était un très bon choix, on ne s’est pas trompés. Pourtant, ce n’était pas facile, à un peu plus d’un an des Jeux. Mais on l’a fait, parce qu’on ne s’en sortait pas avec cette équipe de France masculine, qui ne passait pas de tour, ne rapportait pas de médaille, n’avait aucun représentant dans les top 16 mondiaux. Maintenant, on est médaillables dans au moins quatre catégories aux JO. Baptiste a amené un élan et un état d’esprit qui sont ultra-bénéfiques. En plus, ça stimule les féminines, qui n’ont pas envie de se faire doubler par les garçons.
On a de fortes chances de faire nos dix médailles
Au regard de la très bonne dynamique actuelle, quel objectif fixez-vous en vue des Jeux Olympiques ?
S.N. : À Tokyo, on était le plus gros pourvoyeur de médailles pour la France. On veut continuer sur cette lancée. Vu qu’on sera à la maison, on peut imaginer remporter dix médailles. Ce serait exceptionnel.
N'est-ce pas trop ambitieux ?
S.N. : Quelles sont nos combattantes féminines capables de faire une médaille ? Toutes. Ça fait déjà sept. On peut ajouter l’épreuve par équipes et Teddy (Riner, ndlr), qui a quand même une belle chance d’y arriver. Il reste donc six catégories pour trouver un dixième podium. On a Luka (Mkheidze), médaillé olympique et champion d’Europe en titre, Walide (Khyar), le petit (Maxime-Gaël) Ngayap Hambou, (Alpha) Djalo… Et puis, il y a toujours une surprise aux JO. C’est difficile de ne pas y croire. On a de fortes chances de faire nos dix médailles. Je pense qu’on va vivre des Jeux exceptionnels en judo.
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Ippon sur le contre : le superbe mouvement de Djalo pour le bronze à Antalya

Cela ferait assurément du judo la locomotive de la délégation française. On suppose que ça vous tient à cœur…
S.N. : Absolument. Si, tous les jours, on arrive à faire des médailles, on générera une énergie collective. Ce week-end, à l’Accor Arena, j’ai vu des boxeurs, des handballeurs, des basketteurs, des footballeurs… Des gens ultra connus, venus encourager l’équipe de France de judo. Aux Jeux, tout le monde s’encouragera et, si ça gagne, il y aura de l’émulation. Ça dépendra aussi de l’identité des porte-drapeau. Je n’ai pas peur de dire que si on mettait la doublette Clarisse-Teddy, on incarnerait quelque chose.
Quand les judokas portent le drapeau, ils arrivent à gérer la pression et à gagner derrière
L’un et l’autre ont pourtant déjà assumé cette fonction (Riner en 2016, Agbégnénou en 2021).
S.N. : Ce n’est pas parce que tu l’as déjà été que tu ne peux plus l’être à nouveau. Tout le monde n’est pas capable de gagner les JO en étant porte-drapeau. Il faut de l’expérience. En plus, quand les judokas portent le drapeau, ils arrivent à gérer la pression et à gagner derrière (à l’exception d’Angelo Parisi, en argent en 1984, ndlr), ce qui n’est pas le cas de tous les porte-drapeau. Enfin, c’est important d’avoir des gens en qui tu peux croire, qui incarnent le sport, le progrès, la société. Clarisse et Teddy sont de super modèles.
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Clarisse Agbegnenou, porte-drapeau de l'équipe de France lors des JO de Tokyo.

Crédit: Imago

Encore en lice pour disputer les Jeux en -78kg, Madeleine Malonga et Audrey Tcheuméo participeront-elles au Grand Chelem de Bakou (16-18 février) ?
SN : C’est trop tôt pour le dire.
À ce sujet, quel regard portez-vous sur la réaction de Tcheuméo à l’issue de sa défaite aux pénalités contre Malonga, dimanche ?
SN : Elle n’a pas eu l’esprit judo, elle était sans doute énervée. Ce n’est pas l’image que l’on doit retenir d’Audrey, qui n’est pas comme ça dans la vraie vie. C’est une fille charmante. On lui a signalé que ce comportement n’était pas digne d’une grande championne susceptible de représenter la France aux JO.
Cette attitude pourrait-elle peser dans le choix du comité de sélection ?
SN : Non, pas du tout. On arrive à excuser les gens. Il y a beaucoup de pression, ce n’est pas facile pour eux. Je ne sais pas si Audrey et Madeleine s’apprécient, mais elles se sont saluées. Au judo, c’est le salut qui montre le respect, rien d’autre. Se taper dans la main, ce n’est pas obligatoire. D’ailleurs, les Russes et les Ukrainiens se saluent mais ne se tapent pas dans la main.
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Audrey Tcheuméo lors du Grand Slam de Paris

Crédit: Imago

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