MMA | Cédric Doumbè s'est racheté à Bercy au Bellator contre Jaleel Willis et avoue avoir "boudé" le public

Dans la vie, on a toujours le choix. Une maxime effectivement applicable à la soirée de Cédric Doumbè vendredi : soit il brillait dans la cage contre Jaleel Willis, un Américain inconnu au bataillon dans l'Hexagone, soit il offrait un combat terne, voire perdait, et enclenchait ainsi une petite mort médiatique. Après une entrée dans l'Accor Arena de Bercy pleine d'autodérision, un aspirateur à la main pour dégager le passage de toute éventuelle écharde, le Franco-camerounais a fait le travail et s'est imposé au premier round par TKO.

"J'étais content, mais un peu déçu, je voulais vraiment le faire dormir", a tout de même lâché la star du soir, en conférence de presse, consciente qu'un KO sec lui aurait remis un peu plus de monde dans la poche. En effet, Willis a été noyé sous une pluie de coups, mais rien à voir avec une extinction des feux complètes comme face à Jordan Zebo.

D'autant plus que l'Américain n'a pas été placé sur cette soirée par hasard. S'il est l'homme avec le plus gros palmarès que Doumbè ait affronté jusque là (16-5), il présente surtout un profil idéal : une lutte et un jeu au sol limités, accompagnés de témérité afin de ne pas avoir peur de tenter sa chance avec ses poings. Et ce, même contre un multiple champion du monde de kickboxing. Ca tombe bien, il en affrontait un ce soir-là.

"Je voulais mieux faire et j'aurais aimé qu'on aille travailler au sol, a poursuivi Doumbè, conscient qu'il y avait la place pour un final plus spectaculaire, voire même une soumission. Cela aurait été une fierté pour moi de le finaliser". Une fierté pour lui et une nouvelle pièce dans la machine pour faire taire les observateurs du sport afin de leur montrer qu'il est un véritable combattant de MMA, complet et technique.

Car le natif de Douala a, comme rarement, légèrement fendu la carapace du personnage médiatique. Après sa défaite contre Baki en mars, l'homme était extrêmement déçu de sa performance, mais aussi des réactions. Non pas des vannes à répétitions sur les réseaux sociaux, qu'il concède avoir provoquées lui-même, mais plutôt de la haine gratuite, des insultes et la profonde décéption affichée dès sa première défaite par une partie de ses fans et même de la part du petit monde du MMA. "J'avais le seum, j'étais déçu, énervé, et vexé à la fois, a détaillé l'intéressé. Avec tout ce que je fais pour le MMA français, c’est comme ça qu’on me remercie ? Donc j’ai boudé".

Une humeur qui s'est traduite en manque à gagner pour ses patrons. En l'absence de stories Instagram piquantes ou de vidéos habilement dosées entre humour et provocation signées de leur poule aux œufs d'or pour créer de l'excitation autour de la soirée, il s'est révélé difficile de remplir complètement l'Accor Arena. Quand bien même de grands jeux concours pour remporter des places ont été organisés et un écran géant occupait une partie des sièges de la salle.

Bercy sera-t-il rempli pour la prochaine apparition de Cédric Doumbè ? Sans être trop dur avec le public qui suit le natif de Douala, il est peu probable que beaucoup d'entre eux connaissent Anthony Pettis, son potentiel futur adversaire et légende du MMA. Celui-ci est monté dans la cage vendredi soir pour sceller oralement, les yeux dans les yeux, un duel à venir avec la star de la soirée. Pettis s'est même dit prêt à venir se battre à Paris pour tenter d'éteindre la "hype" du tombeur de Willis. En décembre, le Bellator sera de retour dans la capitale, les deux hommes n'auront donc aucune excuse pour ne pas transformer ces belles paroles en actes. Et gageons que Doumbè, conscient de s'être racheté une conduite, produira à nouveau quelques contenus audiovisuels cousus main pour se promouvoir et surfer sur la vague qu'il a fait renaître des cendres d'un tsunami.