Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

UFC Paris : Ciryl Gane a vaincu par K-O, la France a ses nouveaux chouchous

Yohann Le Coz

Mis à jour 03/09/2023 à 07:20 GMT+2

Ciryl Gane a lavé l'affront. Après la claque de sa défaite contre Jon Jones, le Français a montré qu'il n'est pas le numéro 1 tricolore pour rien. Ce samedi, lors de l'UFC Paris, contre Serguey Spivak, le "Bon Gamin" a livré une démonstration de boxe et d'aisance dans la cage. Mais ce n'est pas tout : avec Manon Fiorot et Benoît Saint-Denis, le MMA français a de belles années devant lui.

Ciryl Gane, tout sourire, après sa victoire lors de la deuxième édition de l'UFC Paris.

Crédit: Getty Images

Cet UFC Paris, ce samedi soir, était trop facile. Pour Ciryl Gane et pour la France. Le porte-drapeau du MMA français n'a pas trouvé la moindre opposition en la personne de Serguey Spivak. Le "Bon Gamin" avait à coeur de se racheter après sa défaite express contre Jon Jones, voilà chose faite. L'affront est lavé. Dans un combat qui a ressemblé à un sparring, il n'a fait qu'une bouchée du Moldave.
Pourquoi aller au sol quand on est un boxeur de talent ? Critiqué pour ses lacunes en lutte et en grappling, Ciryl Gane a répondu à sa manière : il n'a rien à prouver à personne. Des déplacements de génie pour se rendre insaisissable, un travail à la tête puis au corps pour livrer une prestation parfaite. Pas certain qu'il ait reçu le moindre coup à la tête ce samedi soir. Après quelques minutes, Spivak avait déjà le visage de ceux qui savent que la défaite les attend. Alors oui, Ciryl Gane a vaincu sans problème dès le deuxième round. Mais l'essentiel était peut-être à chercher ailleurs. "Je ne suis pas le seul visage du MMA français", a-t-il résumé, à chaud.

Le porte-drapeau a trouvé ses lieutenants

Dans un combat aux allures de finale, Manon Fiorot a montré que si Ciryl Gane est le roi du MMA en France, elle en est la reine. Malgré une coupure impressionnante au-dessus de la tempe écopée au deuxième round, la Niçoise n'a pas tremblé. Enfin si, un poil, dans la dernière reprise, lorsqu'elle a mis un genou à terre, avant de se reprendre. Si elle n'a pas repris son habitude de terminer ses adversaires par K-O, elle a surpassé une légende du MMA féminin en la personne de Rose Namajunas. Puisque c'était une finale, le prochain combat de Fiorot devrait être pour la ceinture. Reste à savoir qui la détiendra. Elle a forcé les observateurs à mettre du respect sur son nom. Chose peu évidente car le MMA français manque de représentantes solides à l'UFC.
Qu'est ce qui empêche de qualifier Benoît Saint-Denis de combattant français le plus spectaculaire ? Absolument rien. Il a fait de Thiago Moises un jouet pour porter son record à 12 victoires, toutes avant la limite. Grâce à sa mâchoire en acier, le Français est allé au casse-pipe face au Brésilien en brisant la distance. Et pas que la distance. Il a fait pleuvoir les coups jusqu'à forcer son adversaire à aller au sol. Il a ensuite enchaîné les coups de genoux, rythmés par les "Oh !" du public conquis. Les mêmes que quand votre club de football préféré multiplie les passes dans son stade.
picture

Benoît Saint-Denis vise les sommets des poids légers de l'UFC.

Crédit: Getty Images

La leçon s'est terminée par une vague de droites. Sans défense cohérente de la part de Moises, l'arbitre a arrêté les frais. Le différenciel de puissance et de niveau était bien trop grand. "Il n'y a personne en moins de 70 kilos qui peut tenir trois rounds avec moi", a juré le Français. Si ça reste à prouver, car la catégorie est très relevée à l'UFC, personne ne le traitera de menteur.

D'autres ont fait passer un message

"Il fallait isoler l'énergie du public, faire attention à ne pas combattre pour les autres mais pour vous", a expliqué Taylor Lapilus après son combat. Pourtant, le natif de Villepinte et ses compatriotes ont semblé souhaiter se battre pour la France. Face à Caolan Loughran, Lapilus a récité son MMA. Il l'a tenu à distance en boxe, défendu les tentatives d'ammener au sol, et scoré un maximum de dégâts à chaque fois qu'il l'a pu. Histoire de laver l'affront et l'insolence de l'Irlandais, qui a pris un malin plaisir à provoquer le public parisien à grands renforts de doigts d'honneur lors de la pesée.
Assez pour convaincre les trois juges de lui offrir la victoire, et surtout chauffer la salle à blanc, qui a distribué quelques chants au vocabulaire fleuri à l'encontre de Loughran, avant l'entrée de Morgan Charrière. "The last pirate" n'a pas laissé le soin aux juges de choisir le gagnant. Après trois bonnes minutes de combat, il a littéralement découpé Manolo Zecchini avec une série de kicks au corps. Puis il a percé la défense de l'italien, d'une subtile pointe du pied au foie, pour éteindre le corps de l'Italien. "Maintenant que je suis à l'UFC, je veux tout", a tonné Charrière, qui a tant donné pour en arriver là .
Une petite ombre au tableau tout de même. Un combat franco-français a partagé Bercy en deux, et s'est soldé par une victoire de William Gomis face à Yanis Ghemmouri sur arrêt de l'arbitre suite à un coup au corps. Une partie du public, et Ghemmouri évidemment, a jugé la frappe illégale car dans les parties génitales. La salle s'est toutefois vite réconciliée, cimentée par la fierté de voir le drapeau français planté bien profond sur la carte du MMA mondial.
Si ce samedi soir, l'Accor Arena n'était pas absolument comble, comme elle l'a été en septembre 2022, elle a fait largement autant de bruit. Voire plus. L'UFC Paris 1 avait les allures d'un acte de naissance du MMA français aux yeux du grand public. Cette deuxième édition a plutôt une saveur de confirmation. Aucun doute que les amateurs de bagarre auront l'occasion de passer des samedis soirs devant leur télé à soutenir des combattants tricolores dans l'année à venir.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité