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MotoGP : Le Yamaha-Gate met le feu au paddock, Quartararo, Vinales et Morbidelli ciblés par Marquez

Cyril Morin

Mis à jour 07/11/2020 à 11:08 GMT+1

GRAND PRIX D'EUROPE – La MotoGP est-elle au début d’un immense scandale ? Ça y ressemble fortement tant toutes les discussions vendredi tournaient autour de la sanction infligées à Yamaha, coupable d’avoir enfreint le règlement concernant des soupapes de son moteur. La décision de pénaliser la firme japonaise mais pas ses pilotes ne passe pas chez les concurrents.

Fabio Quartararo dans l'embarras au Grand Prix d'Europe après la sanction contre Yamaha

Crédit: Getty Images

Pas besoin de se creuser la tête ou de chercher très longtemps. Pour ceux qui voulaient des explications sur les premières séances d’essais du Grand Prix d’Europe, il faudra repasser. Car vendredi, le paddock n’avait qu’un œil distrait sur les performances en courses. C’est surtout en coulisses que tout s’est joué.
Jeudi soir, Yamaha a été sanctionné de 50 points au championnat du monde constructeurs pour infraction au règlement, après avoir délibérément choisi de remplacer des soupapes défectueuses sans l'accord des autres constructeurs, afin d'éviter que ses adversaires ne découvrent la constitution complète du moteur Yamaha. Une sanction appliquée au total de points de l’équipe mais qui ne touche pas les pilotes, dont trois sont encore en course pour la couronne mondiale (Quartararo, Viñales et Morbidelli).
Yamaha s’en fiche
Une décision qui ne passe pas. Le plus offensif sur le sujet aura clairement été Alex Marquez. Sitôt la sanction connue, le pilote Honda a eu recours à une ironie grinçante pour exprimer sa colère : "Alors, maintenant, il paraît que les pilotes ne bénéficient pas des avantages mécaniques, a-t-il tweeté. C’est quelque chose quand même…"
En conférence de presse, il s’est montré bien plus loquace et concret. "Les règlements n'ont pas été respectés et ils ont triché, donc la sanction ne me paraît pas juste, a-t-il expliqué. Il faut penser à donner un bon exemple aux jeunes pilotes. C'est comme quand un parent essaie de tricher avec son fils et qu'ils disqualifient le fils, pas le parent. C'est dur". Avant d’estimer que l’histoire ne retiendrait pas la sanction aux équipes alors aurait dû marquer un tournant : "Nous ne donnons pas le bon exemple aux jeunes qui avancent. Retirer des points aux constructeurs, c'est une blague. Dans deux ans, personne ne se souviendra de celui qui aura gagné le titre constructeurs, Yamaha s'en fiche."
Andrea Dovizioso était plus mesuré sur la forme mais aussi sévère sur le fond. "Je ne veux pas entrer dans les détails car je ne connais pas tout de l’affaire, a-t-il d’abord évacué. Mais si vous décidez de sanctionner car il y a une irrégularité, je ne comprends pas qu’on sanctionne uniquement les constructeurs et les équipes, qui ne comptent pour rien, mais pas les pilotes". "C'est un précédent un peu dangereux, car les pilotes, sans que ce soit de leur faute, ont couru avec des motos qui n'étaient pas conformes", a complété Ducati vendredi.
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Maverick Viñales devant Fabio Quartararo

Crédit: Getty Images

Profil bas pour les concernés

Face aux attaques, les principaux concernés ont fait profil bas. Interrogé, Fabio Quartararo a donné une réponse très politique : "Je crois que c’est une question qui touche principalement Yamaha, a avancé le Français. Je respecte la décision de la FIM mais je n’ai pas réellement d’opinion. Ils ont mené à bien leur enquête, maintenant il faut regarder devant".
"Je n'étais pas au courant de ça, je ne savais pas", a garanti de son côté Maverick Viñales. Propos similaires chez Franco Morbidelli. Et si l’un d’eux venait à être sacré champion du monde avec cette polémique qui traîne ? "Je m'en fiche, c'est tout ce que je peux dire", a balayé Quartararo.
Des explications qui n’ont pas suffi à calmer un Alex Marquez décidemment offensif, pas dupe de la ligne de défense choisie par les pilotes Yahama. "L'excuse du 'je ne savais pas' ne tient pas, tout est toujours très ouvert à l'usine et on sait quel moteur on utilise, on sait tout, a expliqué l’Espagnol. On est au courant, un pilote regarde toujours quand un moteur est monté ou stocké, on sait toujours ce qu'on utilise". Avant d’enfoncer le clou : "La modification que Yamaha a faite a été provoquée par les pilotes, parce qu'ils cassaient et manquaient de puissance, au final la marque a été forcée de faire des choses qu'elle ne voulait peut-être pas".
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L'Espagnol Alex Marquez

Crédit: Getty Images

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