Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

MotoGP - Touché mais pas coulé : Johann Zarco (Ducati Avintia) et l'art du rebond

Julien Pereira

Mis à jour 22/08/2020 à 21:53 GMT+2

GRAND PRIX DE STYRIE – Critiqué tout au long de la semaine et jugé responsable de l'accident survenu en Autriche, la semaine dernière, Johann Zarco (Ducati Avintia) a démontré, ce samedi, qui lui en fallait plus pour l'abattre. Le Français a réussi le deuxième temps en qualification et envoyé un signal, avant de s'élancer depuis les stands en course…

Johann Zarco (Ducati Avintia) lors des essais du Grand Prix d'Autriche, le 14 août 2020

Crédit: Getty Images

Il y a bien longtemps que Johann Zarco n'est plus l'homme à battre. Ces derniers jours, certains de ses confrères et une certaine presse lui ont plutôt conféré l'allure du pilote à abattre, après qu'il a été jugé responsable de l'effrayant accident dont les conséquences auraient pu être dramatiques, notamment pour Maverick Viñales ou Valentino Rossi (Yamaha Factory).
Finalement, elles ont surtout été préjudiciables pour lui : après avoir heurté le sol à 26.52 G, le Français a subi une fracture du scaphoïde et a dû être opéré... Trois jours avant d'apprendre que les commissaires avaient décidé de le pénaliser, sur les bases de "nouvelles données" - qui n'ont pas été rendues publiques. Dimanche, il devra s'élancer depuis la voie des stands.

Zarco est toujours dans le jeu

Le Cannois aurait pu décider de faire appel. Il y a vite renoncé, afin de ne pas faire traîner l'affaire sur la durée et de s'en débarrasser au plus vite. On l'a dit et répété : Zarco maîtrise l'art du rebond comme peu d'autres et ce chapitre lui offre l'occasion de démontrer que le sentiment d'injustice est un formidable moteur.
Ce samedi, il a établi le deuxième temps en qualification, devant les quatre Ducati d'usine, et juste derrière Pol Espargaro (KTM Factory) qui, hasard de l'histoire, avait été le premier à l'accuser d'être "le gars qui ruine tout" après un incident impliquant les deux pilotes, à Brno. Dimanche, il sera bel et bien un candidat aux points s'il parvient à éviter les embûches semées par un peloton qui ne lui fera aucun cadeau.
C'est une sorte de quitte ou double : une nouvelle prestation solide, deux semaines après avoir arraché le podium en République tchèque, lui permettrait encore de renforcer son postulat auprès de Ducati. Paolo Ciabatti, le directeur de Ducati Corse, a confirmé à Sky Sport qu'il souhaitait étendre la collaboration liant la firme au pilote tricolore.
Preuve que le psychodrame construit autour de Zarco n'a pas totalement éclipsé la réalité de la piste. Le double champion du monde Moto2 a pris la mesure de l'indomptable Desmosedici, ce que peu d'autres ont été capables de faire ces dernières années. Il est donc l'un des rares capables d'offrir des garanties sportives au constructeur italien... qui en recherche.
picture

Johann Zarco (Ducati Avintia) sur le Red Bull Ring lors des essais du Grand Prix de Styrie, le 22 août 2020

Crédit: Getty Images

L'influent Valentino Rossi

C'est la raison pour laquelle la firme négocie avec Jorge Lorenzo pour assurer la succession d'Andrea Dovizioso, dont le contrat ne sera pas renouvelé. Les intentions du triple champion du monde espagnol étant encore très floues, Francesco Bagnaia fait office d'autre favori.
Ducati n'a pas encore été pleinement convaincu par les performances de l'Italien, actuellement écarté du championnat après avoir été opéré d'une fracture du tibia. Le pilote de 23 ans est un produit de l'académie de Valentino Rossi, donc l'un des protégés du "Docteur". Et si la légende au n°46 n'interviendra pas directement dans les négociations, son influence demeure gigantesque.
Dans un message publié sur les réseaux sociaux, le sextuple champion du monde italien avait pointé du doigt le pilote français, estimant qu'il n'avait pas "intentionnellement causé l'accident du Grand Prix d'Autriche, mais que cela restait une grave erreur d'évaluation qu'un pilote MotoGP ne peut pas se permettre." Par la suite, d'autres pilotes lui ont emboîté le pas.
"Quand c'est Rossi qui parle, se mettre sur le même bateau que lui donne l'assurance d'être sur un bateau solide, expliquait Zarco auprès de nos confrères de Canal+, au moment d'évoquer le traitement qu'il a subi tout au long de la semaine. C'est facile. Mais ce sont juste des chiens qui aboient, c'est tout. Ce n'est pas inquiétant." Lui n'a jamais aimé faire parler de lui. Pas pour ces raisons-là, en tout cas.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité