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MotoGP - Fabio Quartararo, chouchou en Espagne mais... sérieux rival en Italie

Julien Pereira

Mis à jour 23/10/2021 à 12:16 GMT+2

GRAND PRIX D'EMILIE-ROMAGNE - Fabio Quartararo (Yamaha) est un joyau français. Mais le pilote de 22 ans, qui pourrait décrocher un titre de champion du monde ce dimanche, a aussi des origines italiennes et une formation... espagnole. Adopté de l'autre côté des Pyrénées, le Niçois n'a pas encore conquis les fans transalpins. Question de rivalité.

Fabio Quartararo (Yamaha) sur le podium du Grand Prix de Saint-Marin, le 19 septembre 2021

Crédit: Getty Images

Fabio Quartararo n'est pas (encore) champion. Mais il est déjà une exception. En quête d'un titre qu'il pourrait s'offrir dès ce dimanche, au Grand Prix d'Emilie-Romagne, d'ores et déjà assuré de boucler la saison sur le podium du Championnat du monde, le pilote de 22 ans va apporter de nouvelles couleurs à un tableau qui, ces derniers temps, manquait quelque peu de nuances. Depuis 2013, il fallait être espagnol ou italien pour figurer aux trois premières places du classement. Le Français est aussi un peu des deux. Ce qui ne veut pas dire que la portée de son éventuel titre dépassera les frontières de l'Hexagone.
L'histoire de Quartararo débute effectivement en Italie. Ses deux parents ont des origines siciliennes, et le jeune pilote a disputé l'une de ses premières courses à Sienne, en Toscane, à moins de 500km de la ville de Nice, où il est né. "Je suis français, mais je parle mieux espagnol... et je pense en italien", avait-il d'ailleurs révélé, à l'été 2019, lors d'une interview accordée au quotidien transalpin La Repubblica. Mais il a beau maîtriser parfaitement la langue de Dante - ce qui est aussi le cas de la plupart des pilotes MotoGP - le leader du Championnat du monde n'a pas (encore) mis les supporters italiens dans sa poche.
"Pour les Italiens, il est un bon pilote mais il n'est pas si populaire, même s'il est un bon garçon, et quelqu'un de chaleureux", nous confie Ilaria Bottura, journaliste d'Eurosport Italie. Car en réalité, Quartararo a deux grands défauts aux yeux des tifosi. "Je suis désolé d'avoir à le dire mais compte-tenu de la rivalité sportive qui oppose les deux pays, les Italiens ne pourront pas tomber amoureux d'un pilote français...", souligne notre consoeur.

Successeur de Rossi, rival de Bagnaia

Surtout, le pilote Yamaha restera celui qui a relégué, bien malgré lui, l'idole locale au second plan. "Pour le moment, l'Italie n'a d'yeux que pour la fin de carrière de Valentino Rossi, ajoute la journaliste. Le Docteur est et restera le héros absolu de ce sport pour le peuple. Même s'il garde un oeil sur l'étoile montante, Pecco Bagnaia." Le dernier rival du Français pour le titre. Bref, si Quartararo avait tout, sur le papier, pour plaire à nos voisins transalpins, la réalité est un peu plus complexe : "Fabio devra vraiment accomplir de très grandes choses pour devenir une star en Italie."
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Pecco Bagnaia (Ducati Team) et Fabio Quartararo (Yamaha Factory) au Grand Prix des Amériques 2021

Crédit: Getty Images

En Espagne, il en est déjà une. Le pilote de 22 ans s'y est expatrié dès ses 13 ans après avoir multiplié les allers-retours avec son père, durant six ans, pour multiplier (et gagner, souvent) des courses le week-end. Le pays d'Alex Crivillé, Dani Pedrosa, Jorge Lorenzo et Marc Marquez est réputé pour le niveau de ses compétitions, dans toutes les catégories d'âge. Et le CEV, le championnat d'Espagne, est devenu au fil des années un passage quasi-obligatoire pour intégrer l'élite. A tel point qu'il est désormais... un championnat du monde junior.
Il a un caractère très méditerranéen
En 2013, Quartararo en est devenu le plus jeune vainqueur, à 14 ans. Il a doublé la mise l'année suivante, afin de patienter et d'avoir l'âge légal pour intégrer la catégorie Moto3. De l'autre côté des Pyrénées, le prodige niçois est devenu "El Diablo". "Le fait qu'il ait grandi en tant que pilote en Espagne et qu'il parle parfaitement le castillan font qu'il jouit d'une estime particulière ici, même s'il n'est pas espagnol, nous confirme Elvira González, la reporter des Grands Prix de Mundo Deportivo. Il est quasiment l'un des 'nôtres', si je puis dire...".
S'il fait l'unanimité en Espagne, ce n'est pas uniquement grâce à son parcours. "C'est un garçon bien élevé, quelqu'un de très amical, renchérit la journaliste. Il a de la personnalité, il est détendu et drôle. Il a un caractère très méditerranéen et ça plait." Même si, derrière cette frontière, il ne tient pas non plus la comparaison avec un autre monstre sacré : "Sur le plan de la popularité, il n'atteint pas le même niveau que Marc Marquez, qui accapare tout", précise notre consoeur. En France, en revanche, il boxe déjà dans la même catégorie que les deux géants.
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