MotoGP | Fabio Quartararo et Johann Zarco, 1000 raisons de surprendre au Grand Prix de France

Ils ont remis la France sur la carte, décroché des podiums, seuls ou à deux, des victoires et même un titre de champion du monde. Johann Zarco et Fabio Quartararo ont beaucoup apporté au sport moto tricolore, bien plus que l'on n'aurait pu l'imaginer il y a dix ans, lorsque les pilotes du cru s'inscrivaient difficilement sur la grille. S'ils n'avaient pas le talent et l'ambition de viser encore plus haut, il ne leur resterait qu'une mission à accomplir : gagner au Mans, ce qu'aucun de leurs compatriotes n'a réussi en 35 ans de présence de l'épreuve sarthoise au calendrier de la catégorie.

Cette année, un succès pèserait plus lourd que tous les autres, tant aux regards des près de 230 000 spectateurs attendus - qui pourraient établir un nouveau record d'affluence - qu'à celui de l'histoire, puisqu'on se souvient plus facilement du vainqueur du 1000e Grand Prix que du 999e. Ces deux-là ont une revanche à prendre sur toutes les occasions manquées, sur Jack Miller, qui les avait privés d'un fantastique doublé en 2021, et sur un passé beaucoup plus récent.

Quartararo, entre-temps devenu une référence mondiale, a tiré une demi-croix sur un nouveau titre de champion après seulement quatre manches disputées. "La seule chose que je peux dire, c'est que je ne m'attendais pas à rencontrer autant de difficultés", a-t-il avoué du bout des lèvres lors d'un entretien à l'AFP. D'abord en embuscade au championnat, Zarco a perdu gros dans une chute à Jérez il y a deux semaines. Bref, on peut affirmer sans trop se tromper que les perspectives ont déjà été plus réjouissantes avant le rendez-vous manceau.

Mais on sait aussi que certains espoirs persistent. À Jérez, le pilote Yamaha a essayé un nouveau châssis qu'il a de nouveau testé vendredi aux essais, et revu certains réglages, pour tenter de retrouver les qualités disparues de sa M1. "Les autres ont progressé alors que nous, nous avons perdu des points forts, soulignait-il jeudi. Nous avons un peu augmenté la puissance moteur mais nous avons perdu dans d'autres domaines, comme la stabilité dans les virages. Nous devons retrouver nos bases."

Zarco, lui, a exprimé sa volonté de délaisser quelque peu sa casquette de développeur, si importante aux yeux du grand manitou de Ducati Gigi Dall'Igna, pour se recentrer. Il avait déjà amorcé le changement en Espagne. "J'ai essayé d'hausser un peu le niveau pour préparer le Grand Prix de France d'une certaine façon, soufflait-il à motogp.com. Je m'étais mis en tête de gagner en me disant : 'on verra où ça nous mène.'"

Restent l'immatériel et l'imprévisible, de la pression populaire aux conditions météorologiques, toujours très incertaines au Mans. "Ce n'est pas une pression négative, juste un petit stress supplémentaire car je suis très attendu et je veux bien faire devant mon public", admettait Quartararo. "Là, avec l'énergie du public et une piste différente qui m'a souvent réussi par le passé, il faut viser haut", ajoutait Zarco.

Le pilote Pramac court toujours après sa première victoire en MotoGP. "El Diablo", lui, n'a plus gagné depuis près d'un an. Pour gagner au Mans, il faudra donc surprendre. Ils ont 1000 bonnes raisons d'y parvenir.