MotoGP - Fabio Quartararo, un nouvel espoir pour la conquête du titre de champion du monde

On l'avait quitté triste puis déçu. Triste parce qu'à Valence, lors du dernier Grand Prix de la saison passée, Fabio Quartararo n'avait pu empêcher Francesco Bagnaia d'être sacré champion du monde MotoGP. Déçu parce que quelques jours plus tard, lors des derniers essais de l'année, le pilote niçois n'avait pas franchement ressenti les progrès annoncés - et promis - par Yamaha, notamment sur le plan de la puissance moteur, là où le constructeur japonais accusait le plus de retard sur ses rivaux. À commencer par les redoutables Ducati.

La suite de l'hiver n'avait pas entraîné beaucoup plus d'optimisme. Après avoir fini la saison avec un doigt cassé, le Niçois s'est fracturé la main gauche, mi-décembre, lors d'un entraînement de motocross, et a dû quelque peu revoir la suite de sa préparation hivernale.

À Sepang, deux mois plus tard, il a retrouvé une monture méconnaissable. Certes, la M1 est soudainement devenue capable d'atteindre des vitesses maximales bien plus élevées (335,4 km/h contre 337,5 km/h pour Ducati) mais elle a aussi perdu une bonne partie de ses qualités.

"Je suis satisfait du moteur, de la vitesse de pointe et du rythme avec les pneus usés, avait alors confié le pilote tricolore auprès de motogp.com. Mais avec les pneus neufs, c'est un désastre. On ne sait pas pourquoi on est aussi loin." Sur l'ensemble des trois sessions disputées en Malaisie, le champion du monde 2021 n'a établi que le 17e temps, à une seconde pleine de Luca Marini, auteur de la référence, et à 9 dixièmes de Francesco Bagnaia, le favori.

La saison dernière, déjà, Quartararo avait lié ses mauvais résultats à ses difficultés en qualification sur les circuits réclamant beaucoup de puissance moteur. Limité le samedi, le Français de 23 ans se retrouvait englué dans le trafic le dimanche et confronté à un plafond de verre.

Là, le cœur du problème s'est avéré totalement différent... avec des conséquences similaires. "Cette saison, si on ne se qualifie pas bien, on a aucune chance de se battre pour la victoire avec les courses sprint", soulignait-il à Sepang.

La situation ne s'est pas franchement améliorée, y compris lors de la première partie des tests effectués à Portimão, les derniers avant le début du championnat, sur un circuit et sous des conditions pourtant très différentes de Sepang.

Critiqué pour son manque d'ambitions et d'innovations, y compris avant le départ de Valentino Rossi, Yamaha a cette fois-ci entrepris de nombreux changements sur les plans mécaniques, aérodynamiques et même structurels, avec l'arrivée de plusieurs ingénieurs européens dont l'ancien de Ferrari Luca Marmorini.

"Pendant quatre ans, nous avons quasiment eu la même moto, a-t-il observé lors de son débrief d'après tests, dans des propos rapportés par Autosport. Mais cette année, nous avons changé beaucoup de choses. Trop, à mon avis. Car les autres progressent petit à petit. C'est pour ça que je pense que nous nous sommes perdus".

Incapable de faire fonctionner les pneus neufs au guidon d'une machine transfigurée et agrémentée d'un aileron digne de la Formule 1, le vice-champion du monde en titre a une nouvelle fois concédé près de 9 dixièmes de retard sur son rival italien au terme de la première journée.

La donne a complètement changé, le lendemain, lors de l'ultime séance d'essais, au moment où le box du Français a décidé de revenir à certains réglages de la saison précédente. De quoi retrouver de la performance sur un tour, avec le 3e temps et moins de 0"350 de retard sur la référence établie par Bagnaia.

De quoi se rassurer sur le gong, juste avant le début de la saison au Portugal, ce week-end. "Nous avons fait des progrès importants, s'est satisfait le leader Yamaha. Il manque quelques petites choses mais désormais, on n'est pas trop mal...". Ce n'est pas encore Byzance. Mais c'est suffisant pour reprendre espoir.