MOTOGP - Même en deuxième ligne, Ducati peut mettre le feu en course

Samedi, après la qualification, Andrea Iannone était en colère. Le talentueux pilote italien a pesté, comme souvent, pour une raison valable, cette fois-ci. "Jo le Maniaque" a été gêné par Hector Barbera lors de son tour lancé, et a dû se contenter du quatrième chrono. Sans cela, il aurait probablement pu convoiter la première ligne. Lors des essais, l'Abruzzais a impressionné. Sa machine aussi.

L'année dernière, déjà, la monture du constructeur de Bologne avait permis à ses deux pilotes de monter sur le podium, au terme d'une alléchante bagarre aux côtés de Valentino Rossi (Yamaha Factory). Le circuit de Losail et sa longue ligne droite de plus d'un kilomètre permettent à la Desmosedici d'exprimer son plein potentiel. Cette année plus que jamais, malgré les nouvelles réglementations techniques - Ducati doit embarquer la même quantité de carburant que les autres équipes, contrairement à la saison dernière -, Luigi Dall’Igna a encore mis deux missiles à disposition de ses pilotes. Avec, notamment, des ailettes de plus en plus imposantes, qui provoqueraient même de l'instabilité pour les pilotes à l'aspiration !

En qualification, Iannone a poussé sa machine jusqu'à 349km/h. De quoi faire rougir ses rivaux. Même Honda, historiquement habitué à produire des blocs agressifs, n'a pu rivaliser. Les chutes à répétition de Marquez l'an passé et le retour à une électronique moins avancée ont probablement poussé le HRC à brider un peu plus son moteur actuel. Ce samedi, l'officiel n°93 a difficilement passé les 330km/h lors de la Q2. Vous avez fait le calcul ? 19km/h séparent les deux pilotes.

La marge doit être modérée, compte-tenu du contexte, mais elle ressemble à un gouffre. Même si la course est une question d'opportunités. Et de rythme. A ce petit jeu, Jorge Lorenzo (Yamaha Factory), Maverick Vinales (Suzuki Ecstar) ont été les plus forts lors des essais. Dimanche, ils risquent de devoir batailler avec les Rouges. Car les deux Italiens ont sans aucun doute les moyens d'accrocher le bon wagon pour disputer le podium. Voire la victoire. Pour le spectacle, on en salive déjà.