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Mondiaux 2022 de natation - "C’est une médaille qui a le goût de l’or" : Marie Wattel, divine surprise

Alexandre Coiquil

Mis à jour 20/06/2022 à 00:26 GMT+2

MONDIAUX BUDAPEST 2022 - Médaillée d'argent sur le 100m papillon, dimanche, Marie Wattel a décroché à 25 ans le résultat le plus important de sa carrière sur le plan international. Loin d'être en confiance au moment de débarquer en Hongrie, la Nordiste s'est offert un véritable coup de boost mental alors qu'elle a à peine entamé son travail préparatoire pour Paris 2024.

Marie Wattel savoure sa médaille d'argent sur le 100m papillon des Mondiaux de natation 2022 à Budapest

Crédit: Getty Images

Marie Wattel revit à Budapest. Médaillée d’argent du 100m papillon, la Lilloise a décroché à 25 ans son deuxième grand titre sur son épreuve fétiche, sa première médaille mondiale en individuel, dimanche, dans le bassin de la capitale hongroise. Loin d’être en confiance en débarquant en Hongrie, après des derniers mois compliqués niveau confiance, et une préparation débutée seulement en janvier, la Française s’est sublimée.
"Je n’y croyais pas du tout", a -t-elle commentée, soulagée par ce coup de boost mental. "J'ai vraiment profité de mon podium, de mon moment. En espérant qu'un jour, j'aurai la Marseillaise. C’est une médaille qui a le goût de l’or, donc je suis super contente", a-t-elle ajouté à France Télévisions.

Un retour en France qui a fait du bien

Le reparamétrage de Wattel a été complexe. Très déçue d’être passée à côté aux Jeux Olympiques à Tokyo, où elle avait fini à une frustrante 6e place, dans la finale la plus rapide de l'histoire du "100 pap", la Nordiste a fait un "reset" dans son quotidien une fois rentrée du Japon.
Basée au Royaume-Uni depuis 2016, où elle a obtenu une licence en management du sport à la Loughborough University, la nageuse de 25 ans a décidé de rentrer au bercail pour préparer les Jeux Olympiques de 2024. Direction Marseille et le Cercle des Nageurs, pour entamer une collaboration avec l’entraîneur Julien Jacquier.
Dans le Sud de la France, elle a retrouvé un cadre de vie qui lui sied mieux. Restait à remettre la machine "Wattel" en ordre de marche, tant physiquement que mentalement.

Tokyo, le déclic

Tokyo justement a été un moment charnière, en bien et en mal. Frustrée de ne pas avoir répété son 56"16 canon de la demi-finale, son ancienne marque de référence, Wattel a vécu sa 6e place, et son chrono en 56"27, comme une déception.
En capacité selon elle de répéter sa performance de la demie, elle avait démarré comme une balle avant de coincer sur le retour. Dimanche, elle a fait exactement l’inverse : un premier 50 mètres en contrôle, dans une ligne 5 qu’elle n’aime pas trop, et un retour en mode fusée.
"Quand j'ai vu ma demie (conclue avec le deuxième meilleur temps, ndlr), je me suis dit que je n'avais pas beaucoup de marge. Donc j'essayais de ne pas m'emballer", a-t-elle raconté. "Au final, les 15-20 derniers mètres, j'ai tout mis. J'ai mis toute ma rage des dernières années et ça paye !"
En larmes après l'arrivée, des larmes de "soulagement" a reconnu l'intéressée, Wattel a semblé soulagée par cette performance surprise. Elle le reconnaissait volontiers, elle visait plus les Championnats d'Europe prévus à Rome en août prochain. "Je suis vraiment excitée pour la suite et confiante", a-t-elle lancé. Dimanche, elle a pris l'argent mondial, mais aussi battu son record personnel, et logiquement le record de France qu'elle détenait déjà (56"14).
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L'exemple Marchand

Wattel n'a pas caché que la démonstration de Léon Marchand sur le 400m 4 nages, samedi, l'avait inspirée, ainsi que l'équipe de France, désormais avec deux breloques au compteur et une 3e place au classement des médailles après deux jours de compétition.
"Ça nous a donné beaucoup d'énergie", a-t-elle déclaré à propos du titre de Marchand. "Il nous inspire énormément. Il nous a tous choqués ! Il a été incroyable et il nous inspire à casser toutes les barrières, les barrières mentales, les records."
La fatigue mentale justement. Dans les bassins depuis 2013, Wattel va bientôt fêter sa décennie comme nageuse professionnelle. Loin d'être une comète, comme beaucoup dans ce sport, elle s'est toujours plus vue en diesel. Mais le diesel avait besoin de quelques réglages pour se lancer pour de bon. "J'ai fait ma première en équipe de France, j'avais 16 ans. Je fais ma première médaille (mondiale) à 25 ans en individuel", a-t-elle soufflé entre deux sanglots, se remémorant les moments de doutes et surtout les échecs avant cette libération.
"Certains commencent, ils sont champions olympiques, d'autres ont besoin de passer par beaucoup d'étapes, d'apprendre à se connaître soi-même, à connaître le niveau international", a de son côté analysé son entraîneur Julien Jacquier. "Avoir eu peur, avoir été en confiance, il faut avoir tout connu pour justement réaliser des courses comme elle a fait ce soir. C'est son chemin." La suite pourrait être encore plus belle.
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